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L'EXPERTISE N'EST PAS UNE SCIENCE EXACTE Par Adrian Darmon
26 Mai 2011
Catégorie : FOCUS
Cet article se compose de 7 pages.
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ERREURS DANS LES DEUX SENS

Du fait qu'aucun être humain puisse prétendre être absolument parfait, les experts sont malheureusement susceptibles de commettre des erreurs dans un sens ou dans l'autre mais un avis négatif fait que l'erreur devient irrémédiablement inhumaine pour le possesseur d'un tableau persuadé que celui-ci était absolument authentique.

 

Logiquement, un expert se doit d'être impartial dans son jugement mais plus d'un spécialiste a commis le péché de céder à des à-priori stupides, notamment vis-à-vis de gens venus lui soumettre une œuvre à authentifier. A cet égard, un collectionneur connu sera reçue avec plus de déférence qu'un simple quidam dont l'aspect vestimentaire laisserait à désirer. Ainsi, une personne ayant l'air débraillé sera accueillie avec circonspection par l'expert qui examinera alors son tableau avec une certaine suspicion en se demandant comment celui-ci a pu atterrir dans ses mains. Mieux vaut alors envoyer à un spécialiste quelqu'un de présentable pour éviter d'essuyer un refus immédiat.

 

Anecdote : un petit chineur mal vêtu alla un jour sonner à la porte d'une spécialiste pour lui présenter un tableau. En le voyant, celle-ci lui répondit à sa grande stupeur qu'il s'agissait d'une vulgaire croûte alors que ce dernier n'avait même pas eu le temps de le déballer et de lui montrer…

 

Le problème avec l'expertise est que les spécialistes ne sont pas toujours neutres puisqu'on compte parmi ceux-ci des marchands dont l'avis n'est toujours pas désintéressé. Si on soumet une œuvre à un expert qui est en même temps un professionnel, on risque alors de s'exposer à sa requête de la lui vendre s'il estime qu'elle est authentique et dans ce cas, la somme proposée sera bien inférieure à sa véritable valeur. Refuser son offre, c'est souvent se voir répondre que l'œuvre ne sera pas authentifiée…

 

Récemment, le magazine « Le Point » a publié un article relatif à une sombre histoire concernant un autoportrait non signé de Monet, exposé au musée Marmottan que Paulette Howard-Johnston, veuve d'un amiral anglais, avait cédé en 1984 à Daniel Wildenstein après lui avoir signalé que l'œuvre était attribuée au peintre John Singer Sargent.

 

Un peu plus tard, l'acquéreur avait remis la vente en cause au prétexte que le tableau n'était pas de Sargent mais d'un peintre mineur, ce qui conduisit la veuve à accepter de rendre la moitié de l'argent contre la promesse que le tableau serait donné au musée Marmottan.

Dix ans plus tard, lorsque la veuve s'avisa de consulter le catalogue raisonné consacré à Monet publié par Wildenstein lui-même, cette dernière découvrit avec stupeur que son tableau était présenté comme un autoportrait de Monet.

Résolue à réclamer des comptes, la veuve saisit la justice en 1999 pour faire annuler l'accord qu'elle avait conclu avec Daniel Wildenstein. L'autoportrait dont la trace avait été perdue durant dix ans, réapparut comme par enchantement au musée Marmottan.

L'avocat des Wildenstein avait alors déclaré que le tableau avait été simplement entreposé dans la réserve de Marmottan mais selon « Le Point » la présence sur le châssis du tableau d'une étiquette portant le nom de Coutts, en fait la banque gérant un des trusts de la famille du marchand d'art situé aux îles Caïmans, laissait au contraire subodorer que ce dernier n'avait livré l'œuvre au musée qu'en dernier lieu. Bref, au bout de 17 années de procédure, la cour de cassation a donné raison à la plaignante décédée en 2009 à 104 ans. En attendant, cet autoportrait n'a plus été donné à Monet à Marmottan où il est redevenu un Sargent…

Décédé en octobre 2001, Daniel Wildenstein ne fut pas que l'expert de Monet, loin de là, puisqu'il avait aussi autorité sur de nombreux autres peintres, notamment Velasquez, Boucher, Chardin, Joseph Chinard, Jacques-Louis David, Géricault, Courbet, Gauguin, Berthe Morisot, Pissarro, Redon, Dubois-Pillet, Jean Béraud, Marquet, Modigliani, Renoir ou Vlaminck.

Tout puissant sur le marché de l'art, le marchand d'art avait ainsi toute latitude pour décréter si une œuvre de ces artistes était authentique ou pas et refuser une offre de sa part était mal venue de la part de celui qui le sollicitait pour authentifier une œuvre sur laquelle il avait pour ainsi dire droit de vie et de mort.

« Le Point » » a par ailleurs rapporté dans sa livraison du 5 mai 2011 l'histoire plutôt scabreuse d'une toile de Monet représentant des meules qu'un galeriste parisien avait achetée en piteux état avant de la présenter à Daniel Wildenstein en 1995 par l'intermédiaire d'un courtier en tableaux. A cette époque, le marchand d'art avait estimé par écrit que l'œuvre n'était pas du maître mais plutôt une copie réalisée par Blanche Hoschedé-Monet, sa belle-fille.

Déçu, le galeriste vendit sa toile pour 50 000 francs pour apprendre dix ans plus tard qu'une « Meule » étrangement identique à la sienne était proposée à la vente aux USA munie d'un certificat d'authenticité daté de 2005 délivré cette fois par Guy Wildenstein, qui avait succédé à son père décédé quatre ans plus tôt.

Décidé à tirer l'affaire au clair, le galeriste contacta son acheteur de l'époque, un Allemand qui en cédant le tableau en 2007 lui offrit une compensation de 700 000 euros payée selon « Le Point » par une banque luxembourgeoise sur un compte en Grande-Bretagne. En octobre 2008, l'œuvre fut présentée dans le cadre d'une exposition organisée au musée Marmottan avec cependant des dimensions réduites  (8 cm de moins en largeur) affichées dans le catalogue de cette manifestation qui ne mentionnait aucune provenance, contrairement aux autres œuvres exposées.

Apparemment, l'œuvre avait été raccourcie en largeur pour que le rapprochement avec le tableau prétendument attribué à Blanche Hoschedé ne puisse être établi. Bref, l'ancien propriétaire a dénoncé une magouille, ce à quoi l'avocat de Guy Wildenstein a répondu que celui-ci ne savait nullement qui était l'acheteur ou le vendeur de ce tableau. Déjà mis à mal par un procès intenté par sa belle-mère qui l'accusait de l'avoir incitée à renoncer à l'héritage de son mari évalué selon elle à plus de 5 milliards d'euros alors qu'on lui avait fait croire que celui-ci n'avait laissé que des dettes, Guy Wildenstein a été par ailleurs soupçonné d'avoir capté des toiles de la succession Rouart dont il avait été l'exécuteur testamentaire ainsi d'autres  œuvres à l'origine douteuse découvertes en octobre 2010 dans les locaux de l'Institut Wildenstein lors d'une perquisition effectuée par la police.

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