La crise économique fait souffrir les Français qui pour compenser leur mal-être et leur pessimisme visitent de plus en plus les grandes expositions organisées dans le pays, ainsi que le démontrent les dernières statistiques de fréquentation.
A titre d'exemple, l'exposition Turner au Grand Palais, à Paris a attiré 6000 visiteurs par jour pour devenir l'attraction N°1 du printemps avec un score attendu de 450 000 lorsqu'elle se terminera, ce qui ne sera toutefois pas un record puisque les expositions «Picasso et les grands maîtres» ou «Kandinsky» avaient été au-delà de 700 000 visiteurs en 2009, année au cours de laquelle la fréquentation des principaux événements avait été supérieure de 37% par rapport à 2008.
Le plus intéressant est de constater que le public ne base pas ses choix sur des grands noms capables d'attirer les foules, comme cela a été le cas pour Renoir (429000 visiteurs en 2009) ou Warhol (475 000) puisqu'un artiste comme Pierre Soulages a fait mieux au début de l'année au Centre Pompidou en étant crédité de plus de 500 000 entrées.
D'autres domaines ont eu aussi droit à des fréquentations étonnantes comme l'exposition «César» à Arles après la découverte dans le Rhône d'un buste de l'empereur romain partie pour atteindre 200 000 visiteurs ou "La Faim des Dinosaures" qui a attiré près de 2700 visiteurs par jour au Palais de la Découverte à Paris, tout cela grâce à des opérations de marketing bien ciblées qui séduisent un public qui naguère n'était pas tenté de visiter des musées.En outre, la crise a eu du bon puisqu'elle a incité les gens à trouver des sources d'évasion, ce qui a profité au cinéma et par ricochet aux musées.