Engagée dans une féroce bataille judiciaire contre Guy Wildenstein, le fils survivant de Daniel Wildenstein décédé le 23 octobre 2001, la veuve du grand marchand d'art a finalement réclamé à titre provisionnel une somme forfaitaire globale de quelque 500 millions d'euros sur la liquidation communautaire et successorale de son mari.
L'évaluation de la fortune de Daniel Wildenstein placée à l'abri de plusieurs trusts formés à l'étranger et constituée de milliers de tableaux de maîtres et d'œuvres d'art, de chevaux de course, de propriétés, de fonds documentaires et de divers actifs financiers a représenté pour M° Claude Dumont Beghi, l'avocate de sa veuve Sylvia une tâche incommensurable à mener. On peut à cet égard gager que de son vivant, Daniel Wildenstein lui-même n'aurait pas été à même de quantifier sa fortune au million d'euros près vu que l'estimation de sa collection était impossible à établir avec précision, la valeur de chaque œuvre dépendant en réalité de son prix obtenu dans une vente de gré à gré ou aux enchères.
Si les propriétés de feu Daniel Wildenstein situées en France et à l'étrange n'ont pas paru trop difficiles à estimer, il n'a pu en être de même pour les tableaux et objets qu'il avait achetés ou qu'il possédait à la suite des héritages de son grand-père Nathan et de son père Georges et dontle nombre exact reste imprécis. On a avancé un chiffre de 10 000 œuvres réparties pour l'essentiel en France, en Suisse, en Grande-Bretagne ou à New York mais rien ne dit que la maison Wildenstein n'en possédait pas plus et quand bien même on se baserait sur ce total de 10 000, il serait impossible de parvenir à une estimation réelle du fait que certaines pièces pourraient valoir plus de 100 millions d'euros l'unité alors que d'autres ne dépasseraient pas les 50 000 euros.
En attendant, il semble manifeste que Daniel Wildenstein n'avait pas tenu son épouse au courant de ses affaires pour la bonne raison qu'il a rarement été dans les habitudes des grands chefs d'entreprises de faire ainsi avec leurs femmes. Tenue à l'écart des activités de son mari, Sylvia Wildenstein avait d'ailleurs eu suffisamment de quoi s'occuper de son côté avant la mort de ce dernier entre diverses sorties, réceptions et voyages, la fréquentation des champs de course et autres événements mondains. On comprend alors mieux quel put être son désarroi lorsque les conseils de ses beaux-fils lui firent comprendre trois semaines après l'enterrement de leur père qu'il était de son intérêt de renoncer à son héritage alors évalué modestement à quelque 42 millions d'euros.
Ce n'est que deux ans plus tard, après être sortie d'une grave dépression en ayant eu le sentiment d'être traitée comme une vulgaire concubine congédiée par ses beaux-fils de l'appartement conjugal du 20 avenue Montaigne, que Sylvia s'est résolue à poursuivre ceux-ci en dénonçant une fraude méthodiquement organisée à son encontre pour découvrir au fil de son action en justice que son mari avait organisé sa succession dans des trusts échappant aux lois françaises, ce dont ses héritiers directs avaient profité pour ne pas lui révéler l'état réel de la fortune familiale.
Engagée dans une féroce bataille judiciaire contre Guy Wildenstein, le fils survivant de Daniel Wildenstein décédé le 23 octobre 2001, la veuve du grand marchand d'art a finalement réclamé à titre provisionnel une somme forfaitaire globale de quelque 500 millions d'euros sur la liquidation communautaire et successorale de son mari.
L'évaluation de la fortune de Daniel Wildenstein placée à l'abri de plusieurs trusts formés à l'étranger et constituée de milliers de tableaux de maîtres et d'œuvres d'art, de chevaux de course, de propriétés, de fonds documentaires et de divers actifs financiers a représenté pour M° Claude Dumont Beghi, l'avocate de sa veuve Sylvia une tâche incommensurable à mener. On peut à cet égard gager que de son vivant, Daniel Wildenstein lui-même n'aurait pas été à même de quantifier sa fortune au million d'euros près vu que l'estimation de sa collection était impossible à établir avec précision, la valeur de chaque œuvre dépendant en réalité de son prix obtenu dans une vente de gré à gré ou aux enchères.
Si les propriétés de feu Daniel Wildenstein situées en France et à l'étrange n'ont pas paru trop difficiles à estimer, il n'a pu en être de même pour les tableaux et objets qu'il avait achetés ou qu'il possédait à la suite des héritages de son grand-père Nathan et de son père Georges et dontle nombre exact reste imprécis. On a avancé un chiffre de 10 000 œuvres réparties pour l'essentiel en France, en Suisse, en Grande-Bretagne ou à New York mais rien ne dit que la maison Wildenstein n'en possédait pas plus et quand bien même on se baserait sur ce total de 10 000, il serait impossible de parvenir à une estimation réelle du fait que certaines pièces pourraient valoir plus de 100 millions d'euros l'unité alors que d'autres ne dépasseraient pas les 50 000 euros.
En attendant, il semble manifeste que Daniel Wildenstein n'avait pas tenu son épouse au courant de ses affaires pour la bonne raison qu'il a rarement été dans les habitudes des grands chefs d'entreprises de faire ainsi avec leurs femmes. Tenue à l'écart des activités de son mari, Sylvia Wildenstein avait d'ailleurs eu suffisamment de quoi s'occuper de son côté avant la mort de ce dernier entre diverses sorties, réceptions et voyages, la fréquentation des champs de course et autres événements mondains. On comprend alors mieux quel put être son désarroi lorsque les conseils de ses beaux-fils lui firent comprendre trois semaines après l'enterrement de leur père qu'il était de son intérêt de renoncer à son héritage alors évalué modestement à quelque 42 millions d'euros.
Ce n'est que deux ans plus tard, après être sortie d'une grave dépression en ayant eu le sentiment d'être traitée comme une vulgaire concubine congédiée par ses beaux-fils de l'appartement conjugal du 20 avenue Montaigne, que Sylvia s'est résolue à poursuivre ceux-ci en dénonçant une fraude méthodiquement organisée à son encontre pour découvrir au fil de son action en justice que son mari avait organisé sa succession dans des trusts échappant aux lois françaises, ce dont ses héritiers directs avaient profité pour ne pas lui révéler l'état réel de la fortune familiale.
Déterminée avec l'aide de son avocate à rétablir la vérité et à recouvrer ses droits, Sylvia Wildenstein n'a donc pas hésité à utiliser toutes les armes juridiques qu'elle a pu trouver sans craindre le déballage publique d'une affaire digne d'un scénario à la « Dallas ». Dans le cadre de cet incroyable combat, M° Dumont Beghi a agipour sa part à la manière d'un détective pugnace et retors pour rassembler les éléments prouvant une dissimulation de la fortune des Wildenstein en parvenant au passage à dresser une liste d'œuvres et de biens censés constituer la part d'héritage revenant de droit à sa cliente.
Se heurtant constamment à un mur dressé par les conseils des fils de Daniel Wildenstein, Guy et Alec, décédé en 2008, l'avocate a été le plus loin qu'elle a pu en remportant des batailles en référé sans toutefois pouvoir encore obtenir gain de cause contre ces derniers qui l'ont contrée en interjetant de multiples appels en justice.
Ayant mis en évidence l'existence de trusts destinés à protéger de manière imparable la fortune des Wildenstein constituée en grande partie par des tableaux prestigieux, M° Dumont Beghi a donc essayé de mettre en lumière une volonté de dissimulation ingénieusement orchestrée en pointant du doigt l'existence de dizaines d'œuvres art imputables à la succession, notamment 180 tableaux de Bonnard, des toiles de Fragonard, Boucher, Poussin, Greuze, Vuillard, Lancret, Picasso, Vélasquez, Monet, Lancret, La Tour, Chardin, Bourdon, Oudry, Le Parmesan, Watteau et autres maîtres, une liste propre à donner le vertige à tout amateur d'art averti.
Décortiquant les habiles montages mis en place par la dynastie Wildenstein, M° Dumont Beghi s'est aussi évertuée à identifier d'importants mouvements de fonds entre divers trusts après la mort de Daniel Wildenstein pour signaler devant les tribunaux que ceux-ci avaient échappé à la succession d'autant plus que sa veuve était selon elle bénéficiaire du Sonstrust, établi par son mari en 1989 durant sa communauté de vie alors qu'elle n'avait jamais reçu de quelconques dividendes de ce trust irrévocable dont elle ignorait l'existence. Ainsi donc, les conseils des beaux-fils de Sylvia Wildenstein avaient cherché à lui faire croire que son mari était mort ruiné, ce qui a quelque peu fait rire sous cape bien des professionnels qui avaient été en contact avec ce dernier lequel moins de trois mois avant sa disparition avait continué à manifester sa boulimie de collectionneur et marchand en achetant des œuvres pour de fortes sommes, ce qui a plutôt contredit l'idée qu'il était financièrement aux abois.
Pour leur défense, ses beaux-fils ont indiqué que leur père n'avait pas imaginé que sa succession était susceptible de se régler en France puisqu'il était résident à l'étranger alors qu'il avait vécu plus de 40 ans avec son épouse à Paris.
Etablir une liste exhaustive des trusts constitués par Georges et Daniel Wildenstein serait ici pour le moins fastidieux mais il ressort à la lecture des documents soumis aux tribunaux par M° Dumont Beghi que le système mis en place était bien huilé, sinon judicieux, pour éviter de mauvaises surprises à Guy et Alec au point que ceux-ci se seraient crus en positiond'écarter leur belle-mère de cette succession en ne lui laissant que des miettes.
Les juges ont ainsi dû plonger dans les méandres des différents trusts mis à jour par l'avocate en se sentant pour le moins perdus quant à savoir quoi décider d'autant plus qu'aucun d'entre eux n'était familier avec ce genre de système opaque apparemment créé en la circonstance pour être hors d'atteinte des lois françaises. Les adversaires de sa cliente ont su ainsi laisser les juges patauger dans le doute d'autant plus que les mandataires gérant ces trusts basés à l'étranger n'ont pas manqué d'invoquer les lois auxquelles ils étaient soumis pour rejeter toute ingérence de la justice française dans leurs affaires. Selon M° Dumont Beghi, ces trusts ont aussi concerné des propriétés comme celle du Kenya, non déclarée dans la succession et d'autres biens considérés dans le même cas mais quand bien même Sylvia Wildenstein a pu être réintégrée partiellement dans ses droits, celle-ci est encore restée là mille lieues d'obtenir satisfaction concernant ses demandes, jugées déraisonnables par ses adversaires.
Quoiqu'il en soit, Guy Wildenstein a semble-t-il pris le parti de faire traîner le plus longtemps possible la bataille judiciaire engagée contre lui en misant sur la complexité de l'affaire et sur le temps car elle pourrait durer plus d'une dizaine d'années, ce qui laisse craindre que durant son vivant, sa belle-mère aura peu de chance de sortir gagnante de ce très long duel pour avoir, via la quotité disponible qui lui reviendrait de droit, la faculté de démembrer en partie le patrimoine de la famille de son beau-fils.
Basant sa stratégie judiciaire sur ces fameux trusts impliquant dès lors une fraude puisqu'ils avaient été constitués au nom d'une personne résidant en France, Sylvia Wildenstein a quand même compris qu'il lui faudrait trouver des arguments plus que convaincants pour amener la justice à se prononcer en sa faveur face à des adversaires épaulés par des conseils redoutables qui n'ont déjà pas hésité à soutenir que Daniel Wildenstein n'avait plus aucune rémunération ni activité depuis 1978, ce qui encore a eu de quoi surprendre ceux avec qui avaient traité des affaires avec lui. Ainsi donc, Daniel Wildenstein n'aurait durant les 23 dernières années de sa vie passé son temps qu'à voyager, à prendre le thé avec des amis certains après-midi rue de la Boétie ou à assister à la victoire de ses poulains sur les champs de course sans plus se préoccuper des activités des galeries portant son nom, à croire que les nombreux amateurs venus lui vendre des tableaux n'auraient eu affaire qu'à un homonyme. Apparemment pas dupe, M° Dumont Beghi a tendu à démontrer que Daniel Wildenstein avait été en fait plus qu'actif en contrôlant étroitement son empire via les trusts constitués par son père et lui-même sans aller jusqu'à songer défavoriser son épouse s'il venait à disparaître bien que la logique voulait qu'il préservât ses collections pour les transmettre intégralement à ses héritiers directs.
Fondant également ses revendications sur le fait qu'elle était mariée sous le régime de la communauté, Sylvia Wildenstein n'a cependant pas hésité à tenter de récupérer un nombre appréciable d'œuvres d'art, ce qui, on le devine aisément, a provoqué en retour une virulente contre-attaque de ses adversaires pour protéger le patrimoine familial revenu à Daniel et Miriam Wildenstein au décès de Georges, leur père. M° Dumont Beghi s'est alors attachée du mieux qu'elle a pu à calculer la fortune de Daniel Wildenstein, évidemment plus conséquente que les quelque 42 millions d'euros indiqués dans sa succession, en rapportant plus de 430 millions de gains provenant des courses hippiques auxquelles ses 600 purs-sangs avaient participé et en dressant une liste plutôt exhaustive d'œuvres lui ayant appartenu sans compter diverses propriétés dont ses galeries et l'Institut Wildenstein avec ses 400 000 livres et répertoires plus les revenus provenant de divers placements pour parvenir à un total a minima de plus de 465 millions d'euros représentant l'actif de la communauté sans omettre la part qui lui revenait sur nombre d'œuvres.Cette somme peut sembler faramineuse mais en regard de la fortune réelle de la dynastie Wildenstein,elle n'en représenterait que le 20e ou au mieux le 10e d'autant plus qu'il n'a pas été possible de connaître le nombre exact de tableaux se trouvant dans les chambres fortes de la galerie Wildenstein de New York qui compteraient entre autres selon M° Dumont Beghi 400 primitifs, huit Rembrandt, autant de Rubens, deux Botticelli, trois Vélasquez, huit Gréco, 5 Tintoret, 4 Titien, 12 Poussin, 7 Watteau, 80 Fragonard sans compter une centaine d'œuvres impressionnistes et les 180 tableaux de Bonnard déjà cités et dont Daniel Wildenstein avait fait mention dans son livre « Marchands d'Art » où il avait indiqué que l'affaire Bonnard avait été le plus gros coup de sa vie après qu'il eût permis aux sœurs Bowers d'obtenir gain de cause lors d'un procès concernant la succession du peintre.
Il ressort, d'après les arguments avancés par son avocate, que Sylvia Wildenstein aurait dû recevoir des fonds capitalisés de certains trusts et qu'elle possédait un droit sur les œuvres de Bonnard comptant pour une valeur de 380 millions d'euros, somme à laquelle il fallait ajouter près de 100 millions pour « Le Joueur de Luth » du Caravage se devant lui aussi d'être rapporté à la succession avant de rappeler qu'il convenait de ne pas oublier le stock de la société Wildenstein & Co Ltd de Londres évalué à près de 190 millions d'euros dont plusieurs Monet évalués à plus de 128 millions d'euros.
L'usufruit réclamé par Sylvia Wildenstein paraît donc très conséquent si on en juge par le nombre d'œuvres qui devraient être réintégrés à la succession de Daniel Wildenstein nonobstant le fait que leur valeur est restée difficile à établir alors que les œuvres prestigieuses, devenues rares sur le marché, atteignent des prix extrêmement soutenus. N'ayant obtenu sur le papier que 15,5 millions d'euros sur la succession déclarée de son mari suite à une décision de justice rendue le 14 avril 2005, Sylvia Wildenstein, peu satisfaite de cette avance qui d'ailleurs ne lui a pas été versée par son beau-fils, a donc réclamé à titre provisionnel une somme forfaitaire et globale de 500 millions d'euros qu'elle estime lui être due au titre de la liquidation communautaire et successorale alors qu'au vu des estimations produites, elle aurait pu demander jusqu'à 900 millions d'euros mais vu la résistance qui lui a été opposée jusqu'ici, elle reste encore loin de faire plier son beau-fils et les héritiers de son frère Alec, sûrs jusqu'au bout des ongles de leur bon droit.
En attendant, le combat plutôt homérique qu'elle a mené depuis sept ans n'est pas près de trouver une conclusion définitive sauf que cette interminable série de procès n'aura pas manqué d'être dérangeante pour la dynastie Wildenstein dont les montages savants imaginés pour préserver son fabuleux patrimoine auront été exposés crûment devant une justice apparemment dépassée par la complexité du volumineux dossier qui lui a été soumis mais une chose est sûre, ni Sylvia Wildenstein, convaincue d'avoir été lésée, ni son beau-fils, déterminé à défendre ses intérêts, n'auront trouvé dans les prétoires matière à connaître la tranquillité à laquelle ils auraient pu aspirer s'ils avaient pu conclure un arrangement amiable au lendemain de la mort de DW. Dont acte…