Les ventes organisées à Paris entre le 1er et le 8 juillet 2002 ont donné lieu à de rares enchères spectaculaires avant la trêve estivale. A noter cependant les 330 000 euros obtenus le 3 juillet par l'étude Poulain-Le Fur pour un manuscrit complet de « La Fantaisie impromptue », opus 66, de Frédéric Chopin provenant de la succession d'Aniela Rubinstein, l'épouse du pianiste Arthur Rubinstein.
Le 1er juillet, l'étude Le Mouel a vendu pour 23 000 euros une commode à ressaut central (largeur 148 cm) sur quatre pieds à griffes de lion en bronze doré et ouvrant à tiroirs marquetée sur son vaste ressaut d'une perspective de ruines, le reste de la marqueterie à quartefeuille dans des croisillons sur fond clair étant délimité par des filets de bronze doré, un travail de la fin du XIXe ou du début du XXe siècle, dans le goût de Riesener. Une tapisserie flamande du dernier quart du XVIe siècle des tentures de l'histoire de Circé, montrant celle-ci assise sur une chaire recevant Ulysse (290 x 390 cm) a atteint 23 500 euros.
Une huile sur panneau, école hollandaise du XVIIe siècle, représentant un portrait d'homme au béret (64,5 x 34 cm) a été vendue pour 12 200 euros sur une estimation de 2 500 euros.
L'étude Oger-Dumont, a obtenu 20 500 euros pour une huile sur toile par André Hambourg titrée « Dimanche à Hyde Park » (46 x 56 cm) datée de 1956.
Le groupe Million et Associés a vendu pour 2 750 euros un dessin par Henry Lehmann représentant une femme allongée (18,3 x 27,3 cm) qui n'avait été estimé que pour 150 euros alors qu'une huile sur panneau (43 x 36 cm) montrant un portrait d'enfant par Henri Gervex a été adjugée pour 8 000 euros.
L'étude Coutau-Bégarie a adjugé pour 46 000 euros un coffret de sûreté en acier et bronze doré (hauteur 37 cm, longueur 52 cm et largeur 32 cm) d'époque Empire qui aurait été offert par le Cardinal Fesch, oncle de l'Empereur. Un portrait de Talleyrand, une huile sur toile de l'école française de la fin du XIXe siècle, a atteint 12 000 euros sur une estimation de 1 200 euros. Un grand habit de cérémonie de conseiller d'Etat du Premier Empire, en velours de soie bleu nuit brodé de soie blanche et bleu clair, modèle dessiné par J.B Isabey, a été vendu pour 25 000 euros, un record.
Un vase en porcelaine de Sèvres (hauteur 44 cm) offert en 1813 par Napoléon à Talleyrand, la panse ornée d'une vue de la Tour des Souris près de Bingen sur le Rhin d'après Jean-François Swebach se détachant sur un fond gris à décor de palmettes et de feuillages or, épaulé de deux anses en bronze doré, a été adjugé pour 68 000 euros. Une cire représentant Napoléon à cheval (hauteur 32 cm), le socle à l'imitation de malachite portant l'inscription "Collection Reine Hortense Arenberg, Empereur Napoléon, don de l'impératrice Eugénie à M. F. Rainbeaux (écuyer de l'Empereur)", a été vendue pour 16 500 euros.
Enfin, un mouchoir en fils blancs (70 x 71 cm) brodé dans un coin du « N » sous couronne impériale, comportant des taches de sang et d'encre, témoignant des derniers moments de l'Empereur en avril 1821 alors qu'alité, il rédigeait alors son testament et qu'à bout de force, il crachait du sang, a été vendu pour une somme record à un collectionneur américain.
Le 2 juillet, le groupe PIASA a vendu pour 6 200 euros une lettre autographe d'une page et demi adressée le 6 juillet 1890 par Camille Pissarro à Théo Van Gogh dans laquelle il le remercie de son avance de 500 francs et lui annonce être très heureux de sa visite ainsi que celle de son frère et beau-frère.
Un dessin original à la mine de plomb par Charles Baudelaire représentant le portrait de profil de Théodore de Banville (19 x 13,5 cm) a atteint 18 500 euros et un dessin à la mine de plomb, plume et rehauts de gouache (19,7 x 24 cm) montrant un chasseur divin poursuivant de ses ardeurs une jeune fille drapée dans ses voiles, attribué à Alfred de Vigny mais finalement donné pour être probablement de la main d'Anne Louis Girodet-Trioson, a atteint 13 500 euros sur une estimation de 3 500 euros.
A l'Hôtel des Ventes du Palais, une huile sur toile de Gustave Loiseau datée de 1906 et représentant des personnages et des pommiers en fleurs (54 x 65 cm) a atteint 91 000 euros sur une estimation haute de 75 000 euros. Une huile sur toile de Vlaminck titrée « Paysage aux grands arbres à l'automne » (65 x 81 cm) a été vendue pour 71 000 euros et une gouache sur papier de l'artiste brésilien Emiliano Di Cavalcanti (1897-1976) titrée « Trois Baigneuses » (54 x 65 cm) a été adjugée pour 49 000 euros sur une estimation de 8 000 euros.
Considéré comme le père de la peinture moderne brésilienne, Cavalcanti exposa ses œuvres à Sao Paulo à ses débuts en 1916 puis fonda avec Anita Malfati« La semaine d'art moderne de Sao Paulo » en 1922. Il séjourna à Paris entre 1923 et 1925 puis y revint entre 1935 et 1940. Cet artiste fut influencé par Picasso, Chagall et les peintres expressionnistes avant de travailler dans le style des peintres muralistes mexicains.
Une huile de Bernard Lorjou titrée « Portrait de Lech Walesa » (193 x 130 cm) a atteint 12 000 euros et un vinyle cousu sur toile de Tom Wesselman numéroté 2/20 intitulé « Nu et Etoile Bleue » (155 x 183 cm) a été vendu pour 21 000 euros.
Une œuvre réalisée par Arman vers 1972 représentant deux violons calcinés inclus dans du plexiglas (115 x 80cm) a été adjugée pour 38 000 euros.
Le 3 juillet à l'Hôtel des Ventes du Palais, en dehors du manuscrit de Chopin qui était dédié à la baronne d'Este, vendu pour 330 000 euros avec dix autres manuscrits de compositeurs moins célèbres acquis pour l'équivalent de 45 000 euros par Arthur Rubinstein en 1960, une aquarelle, crayon, lavis et rehauts de gouache blanche par Raoul Dufy représentant le square Notre-Dame (46,5 x 56 cm) a atteint 39 000 euros, au quadruple de son estimation.
Un bouquet de mimosas (92 x 63,5 cm) peint par Moïse Kisling à New York en 1942 a été vendu pour 133 000 euros.
L'étude Kohn a vendu pour 32 000 euros un chapiteau omeyade du Xe siècle en marbre (hauteur 34,5 cm) sculpté de feuilles d'acanthe et de nervures en forme de maillons de chaîne d'où part un motif végétal provenant de Cordoue. Une jarre andalouse (hauteur 70 cm) du XIIe siècle en céramique orangée « tinaja », sa large panse estampée de plusieurs inscriptions et flanquée de deux poignées plates remontant vers le col a atteint 42 000 euros.
Une fontaine italienne du XVIIIe siècle (hauteur 276 cm) en pierre tendre et marbre des Alpes représentant Déméter coiffée d'algues et de fleurs, accoudée à une cruche posée sur des rochers devant un bassin cintré et mouluré en façade a été adjugée pour 68 000 euros sur une estimation de 80 000 euros.
Le groupe Tajan a vendu pour 31 000 euros une commode d'époque Louis XIV en placage de frêne, bois de rapport, loupe et bois teinté, le plateau, les trois tiroirs à façades saillantes et les côtés, marquetés de vases fleuris dans des encadrements et de feuilles d'acanthe dans les écoinçons, les montants découpés terminés par des sabots en bronze doré.
Une console donnée comme de style Louis XVI de forme rectangulaire à côtés incurvés ouvrant à un tiroir en ceinture, reposant sur des montants antérieurs à pilastre et postérieurs à parcloses réunis par une tablette ornée de bronzes dorés, frises de rinceaux feuillagés, guirlandes de fleurs, godrons, tablier à pomme de pin et tournesols supportant un dessus en marbre portor a atteint 42 000 euros sur une estimation de 10 000 euros.
L'étude Coutau-Bégarie a obtenu 21 000 euros pour deux sujets en bronze (hauteur 23 cm) représentant la déesse Nout ramenant ses ailes en signe de protection sur Osiris (hauteur 13 cm) coiffé d'une frise de cobras surmontée de la couronne hathorique. Un oushabti debout en pierre calcaire (hauteur 26 cm) de l'époque ramesside (Nouvel Empire) en position momiforme, les bras croisés tenant les instruments oratoires gravés en léger relief, la perruque striée retombante, le visage rouge finement exécuté, a été adjugé pour 21 000 euros.
Un couvercle de sarcophage de la XXIIe dynastie d'un personnage féminin en bois stuqué et peint à fond orange vernissé (hauteur 180 cm) décoré de six inscriptions horizontales illustrant des scènes du livre des morts a culminé à 37 000 euros sur une estimation de 7 500 euros. Un autre sarcophage complet (hauteur 175 cm) datant de la Basse Epoque en bois initialement bitumé peint avec le visage blanc, les yeux et les sourcils peints en noir, la large perruque noire dégageant les oreilles a été cédé pour 26 000 euros sur une estimation de 7 000 euros.
Une sculpture acéphale de la déesse Aphrodite (hauteur 52 cm) en marbre de la période hellénistique (Ier siècle avant J.-C.) a été vendue pour 58 000 euros.
L'étude Beaussant a vendu pour 48 000 euros un saupoudroir cylindrique à fond plat en argent ( poids 329 g. hauteur 19 cm), Metz (1696-97) du maître orfèvre Davis Bernard, la base moulurée ceinturée d'une cordelette, comme la base du couvercle ajouré de motifs géométriques et de fleurs de lys, gravé à mi-corps d'armoiries.
Le groupe PIASA a obtenu 13 500 euros pour une pendule d'époque Empire (hauteur 46 cm, largeur 50 cm) signée de Bergmiller à Paris, entièrement en bronze doré mat et brillant à sujet de char de Minerve dans la roue duquel est inséré le cadran squelette.
Le groupe Artcurial-Briest a vendu pour 14 500 euros une huile sur toile de l'artiste espagnol Francisco Borès titrée « La Citrouille » (38 x 46 cm) et datée de 1941. Une huile sur toile de Max Papart datée de 1955 et intitulée « Fleuriste bleue » (65 x 81 cm) a été cédée pour 9 800 euros et une composition (50 x 65 cm) noire sur fond blanc à la gouache sur papier par Pierre Soulages a culminé à 43 000 euros.
Le 4 juillet, le même groupe a obtenu 26 000 euros sur l'un des 20 exemplaires de tête sur Chine de "Parallèlement" (Paris, Ambroise Vollard, 1900) de Paul Verlaine, illustré de 109 lithographies en rose et de 9 bois gravés en noir de Pierre Bonnard. Il s'agit du premier ouvrage édité par Vollard.
Une composition sur toile de Jacques Germain mesurant 100 x 81 cm et datée de 1956 a atteint 11 000 euros.
Le groupe Million a vendu pour 16 000 euros un manuscrit des « Sept Offices de la semaine » rédigé et décoré par Nicolas Jarry, le peintre et calligraphe le plus réputé du XVIIe siècle. Daté de 1659, il se compose de 144 pages chiffrées sur peau de vélin, enrichies d'enluminures à la gouache et à l'aquarelle.
Le groupe Tajan, a vendu une paire de gouaches de Gaspard van Wittel dit Vanvitelli pour 150 000 euros, au décuple de son estimation. Peintes sur vélin, elles-ci représentent la tour Chiara et la grotte Pozzuoli à Naples (diamètre 19 cm chacune) tandis qu'une sanguine de Charles Parrocel (1688-1752) titrée «La Chasse au Lion» (52,3 x 75,5 cm) a atteint 16 500 euros.
Un portrait d'homme au pastel (47 x 39 cm) de l'entourage de Maurice Quentin de La Tour a été adjugé pour 32 500 euros, au double de son estimation.
Une gouache de Jean-Baptiste Mallet titrée « Le sacrifice à la patrie ou le départ du volontaire » (39,5 x 56,5 cm) a été vendue pour 36 000 euros et une aquarelle sur trait de crayon par Edgar Degas représentant une jeune Italienne en costume de paysanne (37,5 x 17,3 cm) a atteint 52 000 euros, au double de son estimation.
L'étude Renaud a vendu au 48 rue de Courcelles un lion assis en calcaire à patine grise (hauteur 104 cm) du début de l'époque Tang pour 40 000 euros.
Le 5 juillet, l'étude Beaussant a obtenu 36 000 euros pour une Nativité de l'école flamande du XVIIe siècle (47 x 63,5 cm) peinte sur cuivre et une huile sur toile de Constantin Korovine datée de 1927 et montrant un boulevard à Paris (46 x 61 cm) a pulvérisé son estimation de 5 000 euros pour atteindre 33 500 euros.
Une suite de 4 grands fauteuils à dossier plat d'époque Louis XV estampillés de Jean-Baptiste Gourdin, reçu maître en 1748, en hêtre redoré, mouluré et sculpté de fleurs et de feuilles d'acanthe, garnis d'une tapisserie fine de Beauvais en laine et soie à décor des Fables de La Fontaine a été vendue pour 45 500 euros.
Une table à gibier du début du XVIIIe siècle en chêne mouluré sculpté d'un masque de faune, de lambrequins, de croisillons et de volutes d'acanthes avec un dessus en marbre rouge des Flandres (hauteur 82 cm, longueur 196 cm, largeur 79 cm) a culminé à 70 000 euros. Un buffet à pierre en noyer, travail lyonnais du milieu du XVIIIe siècle sculpté de grenades et de feuillages, reposant sur une plinthe, comportant des côtés galbés et deux vantaux découvrant deux tiroirs et deux étagères, coiffé d'un marbre mouluré gris veiné a été adjugé pour 50 000 euros tout comme une tapisserie en laine et soie (218 x 420 cm), travail anglais de Mortlake (vers 1700) à décor d'Amours et de faunes vendangeurs.
L'étude Nicolay a obtenu 115 000 euros pour une huile sur toile de Berthe Morisot intitulée « Tête de Jeannie, 1888 » (33 x 37 cm) représentant Jeannie Gobillard, nièce de l'artiste qui posa pour plusieurs tableaux, dont un portrait daté de 1894.
Un éventail réalisé par Berthe Morisot à la mine de plomb, aquarelle et gouache sur toile contrecollée sur carton (23 x 49 cm) daté de 1884 a été adjugé pour 37 000 euros.
Un dessin à la pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier bistre d'Henri Gervex réalisé vers 1880 et représentant la célèbre « Nana » (62 x 35,5 cm) vue de dos en train de s'attacher les cheveux a atteint 35 000 euros.
Une composition à l'huile sur toile de Geert Van Velde (1898-1977) mesurant 81,5 x 100 cm a atteint 35 000 euros et une sculpture parankara en bois de Papouasie-Nouvelle-Guinée en partie polychromée (hauteur 45 cm) représentant une tête d'homme sortant d'un fourreau de plumes de frégate de la tribu des Matankor servant à augmenter leur bravoure au combat a été vendue pour 30 000 euros.
Le groupe Drouot-Estimations a vendu pour 13 100 euros une montre Corum à quartz en or gris dite « Jolly Roger » à cadran noir à décor de tête de mort et guichet dateur, la lunette cernée d'un double entourage de diamants taillés en brillants.