Le musée de la Seita a proposé jusqu'au 11 juillet 1999 une exposition de photographies, qui de folkloriques sont devenues historiques. L'évolution des villes est une chose coutumière et des plus intéressantes.
La photographie, surtout celle de l'époque ou les trucages n'existaient pas nous en donne des éléments historiques. Mais non moins historique et folklorique est celle de l'évolution des habits, tant ceux des Européens se rendant dans les "Colonies", que ceux des autochtones.
Un plan d'Alger en 1848 et une carte romaine de la côte replacent la région dans son concept évolutif de la civilisation Méditerranéenne. Témoignage important mais fragile, de ce que fut l'Algérie de la fin du siècle.
Pour les Européens cette Algérie fait suite à l'engouement pour le Proche Orient qui avait debuté sous la royauté, puis qui fut attisé par 'expédition Napoléonienne en Egypte.
Tout à coup les autres membres de la "Mare Nostrum" découvrirent que ce furent eux qui peuplérent ce bassin. Ils sont à l'origine de la civilisation qui provenait des comptoirs de navigation des Romains, des Grecs et des Carthaginois, et que ce sont eux qui ont nourri cette côte en construisant des ports distants de cinquante kilomètres les uns des autres. Distance qui correspondait pour un bateau à une journée en mer.
L'Afrique du Nord passera ensuite, par la force et par les massacres, sous
la domination des Arabes, puis celle de l'Empire Ottoman. Tous deux s'installant sur les vestiges de Rome. Les hordes venues d'Asie phagocyteront la région, après en avoir détruit la civilisation, et occuperont Alger. Au moment de l'intervention française au milieu du siècle dernier, de nombreux Européens vivaient déjà à Alger. Ils représentaient environ 35 à 40% de la population de la ville et de ses environs. Il s'agissait de déportés qui furent enlevés en Méditerranée et vendus comme esclaves auprès de riches marchands musulmans. Les nouveaux colonisateurs Français vont partir à leur tour sur les traces des vestiges romains. En même temps, ils vont découvrir la vie des indigènes. C'est cette dernière phase de la fin d'une civilisation, vieille de près de deux mille ans que rapporteront les photographes.
Si les peuplades s'étaient croisées et soumises aux Turcs, elles n'en avaient pas moins gardé un grand nombre de leurs coutumes et s'étaient transmis leurs modes de vie. Les vêtements, entre autres, vont superposer les modes, que modifieront les besoins climatiques ou de civilisation. Tous ces thèmes sortis du passé vont surprendre les reporters avant la lettre et nous les retrouvons ici en photographies.
Claus Zollner (AGI)