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Peintures

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LES PEINTRES ET L'AUTOPORTRAIT

Cet article se compose de 10 pages.
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Gustave Courbet,
Le fou de peur ou Le désespéré, vers 1843 ?

Gustave Courbet fut un des rares peintres à se représenter dans plusieurs attitudes. Posé dans son autoportrait au chien noir de 1842, désespéré en 1843 ou 1844, fou de peur vers 1844, rêveur, avec encore un chien noir, amusé dans «Coup de dames», amoureux dans «les Amants à la campagne», toujours la même année, plein d'espoir dans son portrait dit de «L'homme à la ceinture de cuir», vers 1845, en violoncelliste pas très sûr de lui en 1847, en homme commençant à perdre ses illusions dans l'autoportrait dit de «L'Homme à la Pipe» de 1849-50, en artiste inquiet dans un autre autoportrait de 1853 puis en homme ayant fait le sacrifice de sa chevelure à la Samson quelques semaines plus tard, signe qu'il allait changer de vie.

En 1854, il peint l'homme blessé représentant un homme, en fait lui-même, allongé, la tête contre un tronc avec une blessure à la poitrine, une épée abandonnée au-dessus de son épaule droite. Ce tableau est en réalité la reprise d'une œuvre peinte dix ans plus tôt dans laquelle il s'était montré faisant la sieste enlacé avec une jeune femme. De l'amour, Courbet va ainsi vers la mort, celle de ses illusions.

Dans «La rencontre» ou «Bonjour M. Courbet» de 1854, l'artiste montre deux personnes (M. Bruyas et son domestique) qui le saluent tandis qu'il semble les toiser avec fierté. La même année, il se représente, l'air méditatif, avec un col rayé et reprendra ce portrait l'année suivante pour sa composition de «L'Atelier». Vers 1873, il se peint près d'une fenêtre munie de barreaux dans une cellule de la prison Sainte Pélagie à Paris. L'artiste, dont le visage reste dans l'ombre, est alors fatigué et résigné. Vers 1876, il se peint en exil, encore plus usé et plus désespéré mais par pudeur ou par honte, il ne se montre pas de face.

La solitude se perçoit chez Rembrandt à la fin de sa vie. Elle est aussi présente dans les portraits de Delacroix ou ceux de Van Gogh et Gauguin.


Eugène Delacroix,
autoportrait, vers 1842

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