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Peintures

Ces dossiers réalisés par nos spécialistes vous permettront de découvrir, aussi bien au travers d'entretiens avec des peintres renommés que par des rétrospectives sur un genre ou courant, les trésors de la peinture au fil du temps.
LES PEINTRES ET L'AUTOPORTRAIT

Cet article se compose de 10 pages.
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Il y a aussi des artistes qui se montrent sans complaisance dans leur atelier tel Tommaso Minardi, assis sur un matelas dans un pauvre décor vers 1813, ou Victor Emil Janssen qui se représente en 1828 en train de peindre le torse nu avec des fleurs fanées sur une table ou encore Octave Tassaert, assis parterre dans un atelier qui ressemble presque à un taudis, ou bien Cézanne qui se peint comme il traite d'autres sujets avec quand même une pointe de questionnement à propos de lui-même.

Diego Vélasquez,
autoportrait, vers 1631

Quand Vélasquez se représenta devant un chevalet de son tableau «Les Ménines» de 1656, il le fit avec impertinence et avec la vanité d'un peintre attaché à la cour d'Espagne et devenu le confident du roi. Il se servit alors d'un stratagème intelligent pour se montrer.

Cette vanité semble encore plus puante dans son autoportrait exécuté vers 1631 où il se montra de trois-quarts face, l'œil droit empli de défi, les doigts de sa main droite pliés dans un geste d'autosatisfaction sur la hanche. Ingres trouva également le moyen de se mettre avantageusement en scène sous les traits de Doloy, l'écuyer de Jeanne d'Arc dans son tableau «le Sacre du roi Charles VII à Reims».

Il y a d'autres formes de contentement dans certains auto-portraits, notamment dans celui où Mme Adelaïde Labille-Guiard se montre dans une robe de soie et un magnifique chapeau, assise devant une toile, un sourire de satisfaction aux lèvres tandis que deux jeunes élèves se tiennent respectueusement debout derrière son fauteuil, l'une regardant timidement vers le spectateur et l'autre fixant son attention sur le tableau que l'artiste est en train de peindre.

D'autres peintres trichent avec eux-mêmes comme Ingres qui se montre à 24 ans en train de passer un chiffon sur un portrait, posture qu'il corrigera cinquante ans plus tard en adoucissant ses traits, en ramenant sa main gauche sur la poitrine, en effaçant l'esquisse d'un visage montrée sur la toile, en faisant disparaître le chiffon, en changeant le manteau lourd qui pesait sur son épaule droite mais en gardant la craie, symbole du dessinateur, dans sa main droite. Ce n'est plus Ingres à 24 ans, mais le portrait idéalisé de l'artiste à cet âge vu par lui-même à 74 ans. Terrible imposture…

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