Le monde de l'art
a été secoué d'apprendre que la conservatrice et marchande d'art Rebeccah Blum
avait été assassinée à coups de couteau le 22 juin à Berlin par son compagnon,
le peintre Saul Fletcher qui s'est suicidé après son acte meurtrier.
Installée dans
cette ville depuis plusieurs années, cette femme de 52 ans était très appréciée
de ses collègues en ayant également participé à l'éclosion d'artistes comme
Monika Baer ou Jorinde Voigt.
Contrairement à
ce que la presse avait publié, Fletcher, 52 ans, n'avait pas appelé sa fille ni
celle de Rebeccah avant de se suicider mais un ami qui avait alors averti la
police, laquelle avait été sonner à l'appartement de la victime à trois heures
du matin alors que ce dernier était parti rejoindre leur petite maison d'été située
en dehors de Berlin. Ce fut là que les policiers le trouvèrent mort.
Pour ceux qui
la connaissaient, Rebeccah Blum était une personne intelligente, amicale et
digne de confiance qui adorait passer ses étés dans son havre de paix. A
Berlin, elle représentait le galeriste de New York David Nolan qui avait été
impressionné par sa compréhension de l'art et son empathie pour nombre d'artistes qui luttaient pour se faire connaître.
Après des
études d'histoire de l'art à Washington, elle s'était installée en Allemagne au
début des années 1990, d'abord à Düsseldorf avant de se fixer à Berlin qu'elle
considérait comme le nouveau poumon artistique du pays en collaborant alors
avec des galeries à de nouveaux projets avant de créer son propre espace en
2012.
En 2017, elle
avait décidé d'effectuer un nouveau tournant dans sa carrière en créant une
société d'édition avec l'idée que raconter des histoires était une forme de
stratégie pour accroître les audiences dans les institutions cultuelles afin de
générer un dialogue entre l'art et la culture et si besoin, d'aller au-delà.
On ne sait rien
encore des motivations de Fletcher qui aimait notamment les voitures de luxe et
s'était lié d'amitié avec l'acteur Brad Pitt. Autodidacte, Fletcher s'était fait
remarquer à travers ses photographies sombres et mélancoliques alors qu'on ne tue pas
sans prétexte comme parfois après un soudain accès de colère lors d'une violente dispute, comme cela était
arrivé pour l'artiste Carl Andre qui supprima son épouse Ana Mandieta en
parvenant par la suite à être acquitté en justice.
En attendant,
les galeries qui le représentent (Anton Kern à New York, Knust Kunz Gallery
editions à Munich et Grice Bench de Los Angeles) ont vivement déploré la
disparition du couple sans pour autant le blâmer pour son acte. Pour le reste,
il n'était pas connu comme un artiste prolifique et en pointe depuis 2008. En restant ainsi sur la touche, peut-être avait-il ressenti du ressentiment de se trouver à la traîne derrière
Rebeccah qui, elle, était en pleine lumière pour se dire subitement qu'il n'était
qu'un pauvre raté mais ça ne reste qu'une supposition.