ArtCult : Les actualités du marché de l'art .
Rechercher dans le site :
  Accueil
  Actualités
  Dossiers
  Marché de l'art
  Outils d'experts
  Communication
Recherche
Rechercher dans la page News :
Rechercher dans le site :

Citation
Le port franc de Genève, un paradis pour les rois de l'évasion fiscale

Actuellement
Dernieres petites annonces
15/10: UN MOMENT DE DECOUVERTE ARTISTIQUE
UN MOMENT DE DECOUVERTE ARTISTIQUE SUR ferse.hubside.frA très bientot sur le site!!! ...
24/07: RECHERCHE OEUVRES MAJEURES
We are a consulting firm of Art and Antiques, whose main activity is themanagement of p...
08/04: RECHERCHE OEUVRES D'ARTISTES ROUMAINS
Collectionneur recherche oeuvres importantes d'artistes roumains: Pascin, Janco, Maxy...
> Passer une annonce
Estimation d'oeuvre d'art
Envoyez nous une photographie accompagnée d'une description afin de bénéficer de notre expertise.
Soumettre une estimation

Lettre d'information
Entrez votre email pour souscrire à notre lettre d'information :

News

L'intégralité des nouvelles 2008, 2009, 2010 , 2011 et 2012

Par ailleurs, ArtCult met à votre disposition l'intégralité des news depuis sa création dans la rubrique archive.magazine

Partenaire de: envoyersms.biz






                                       Contactartcult@wanadoo.fr

Page précédente 94/1993
Retour
LE JOURNAL D'UN HOMME BLASE (4e chapitre) par Adrian Darmon
19 Mars 2019
Catégorie : News
Cet article se compose de 5 pages.
1 2 3 4 5

Malheureusement, la fureur populaire conduit souvent à des destructions, comme durant l'An II lors de la Révolution française avec la stupide vente à la criée de tous les biens du domaine de Versailles à partir du 23 août 1793, devenu propriété nationale. Tout devait disparaître, des meubles extraordinaires, aux effets de Marie-Antoinette, au lit somptueux, aux tableaux aux porcelaines de Sèvres et de Vincennes et aux superbes pendules ouvragées pour vider le château de tous ses trésors incomparables.

Entre deux porcelaines fut annoncé le portrait de l'empereur Joseph II, frère de la veuve Capet que le commissaire-priseur Charles Delacroix, député de la Montagne et père du célèbre peintre Eugène, auteur en 1830 de l'emblématique tableau « La Liberté Guidant le peuple », fit immédiatement retirer de la vente en s'en saisissant pour détourer le visage avec un couteau et mimer sa décollation. Quatre ans plus tôt, la Révolution avait démarré avec la prise et la démolition de la Bastille, un acte visant à faire table rase du passé pour bâtir une nouvelle ère qui commença avec l'an 1 de la République (1792-1793) tandis que les révolutionnaires se débarrassèrent des symboles de la royauté le 14 août 1792, quatre jours après l'assaut des Tuileries, lorsque Danton signa un décret pour ordonner l'enlèvement des bas-reliefs,inscriptions, monuments en bronze et de tout ce qui incarnait l'Ancien Régime en amenant les sans-culottes a déboulonner les sculptures royales de Paris et de province, comme les deux statues de Louis XIV , pédestre par Martin Desjardins sur la place des Victoires, et équestre par François Girardon sur la place Vendôme, pour faire des canons en bronze. Un désastre sans équivalent dans l'histoire des soulèvements puisque même en 1917, les révolutionnaires russes ne détruisirent qu'à peine 20% des œuvres tsaristes.

En octobre 1793 à Notre-Dame, les figures de la galerie des rois de Judas furent renversées de la façade occidentale tandis que la cathédrale fut mise à sac, tout comme son phénoménal trésor qui disparut à jamais. Aujourd'hui, les sculptures placées du magnifique édifice ne sont que les copies conçues au 19e siècle par le restaurateur du patrimoine, Eugène Viollet-le-Duc qui se permit quelques libertés avec le décor de l'édifice.

L'iconoclasme républicain concerna aussi les portraits peints, livrés à de grands autodafés qui suivirent le pillage des demeures de nobles emprisonnés ou partis en exil et s'il fut impossible de quantifier le nombre de chefs-d'œuvre perdus, on déplora notamment la destruction d'un portrait de Louis XIII par Philippe de Champaigne au château de Fontainebleau. Signe des temps féodaux, l'art médiéval devint honni, les cultes de la Raison et de l'Être suprême voulant bannir toute superstition religieuse.

Ce fut au milieu de la Terreur, à l'époque du procès puis de l'exécution de Marie-Antoinette (mi-octobre 1793), que les violences atteignirent leur apogée, . Le 21 janvier, Louis XVI avait été guillotiné, mais, pour les Jacobins, cela n'était pas suffisant, au point de s'en prendre aux tyrans jusque dans leurs tombes en procédant notamment au démantèlement des monuments funéraires des rois de France dans la basilique de Saint-Denis où les dépouilles royales furent déterrées et profanées d'une manière écoeurante.

Des fanatiques ivres de colère extirpèrent ainsi les corps momifiés des souverains, en particulier celui d'Henri IV resté dans un état de conservation remarquable qui fut démembré et dont les reliques furent revendues à la sauvette, comme certains restes achetés par des peintres pour les transformer en pigment dit de brun de momie. Puis, dans une ultime exaltation morbide, les cadavres furent entassés dans une fosse commune où ils furent recouverts de terre et de chaux pour en proscrire toute vénération éventuelle.

S'opposant à cette folie destructrice, Alexandre Lenoir fut un des rares individus sensés à oser tenter de sauver certains tombeaux et gisants en faisant valoir que ces œuvres étaient des témoignages du génie artistique qui devaient être préservées pour l'instruction du peuple. En 1794, l'Abbé Grégoire eut aussi le courage de dénoncer les crimes contre les œuvres d'art en étant le premier à les qualifier de vandalisme, en référence aux barbares germains qui mirent Rome à sac au 5e siècle.

En 1795, Alexandre Lenoir ouvrit le musée des Monuments français dans les bâtiments de l'actuelle École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Également conservateur au Museum (l'actuel musée du Louvre), le peintre Hubert Robert sauvegarda la mémoire des monuments dans ses toiles alors que paradoxalement, la Révolution eut finalement pour résultat de générer une prise de conscience de la fragilité du patrimoine qu'il fallait dès lors préserver, partager et transmettre.

Mentions légales Conditions d'utilisation Rédaction Annonceurs Plan du site
Login : Mot de passe ArtCult - Réalisé par Adrian Darmon