Le tissage du tapis en Iran est sans doute une des manifestations les plus distinguées de la culture et de l'art persan puisqu'il remonte jusqu'à l'âge du bronze.
Le luxe auquel est associé le tapis persan fournit un contraste saisissant avec ses débuts jugés modestes parmi les tribusnomades de Perse où le tapis était alors l'article nécessaire contre les hivers rudes. Depuis, il est devenu un mode d'expression artistique par la liberté qu'autorise notamment le choix des couleurs vives et des motifs employés. Les secrets de fabrication ont été transmis de génération en génération. Les artisans utilisaient les insectes, les plantes, les racines, les écorces et d'autres matières comme source d'inspiration.
C'est à partir du XVIe siècle que la fabrication des tapis s'est développée jusqu'à devenir enfin un art à part entière.De nombreux tapis (entre 1 500 et 2 000) ont été conservés depuis la période safavide, mais leur datation et leur provenance restent très difficiles par rapport à ceux de l'ère Qajar et Pahlavi qu'on trouve en grande quantité avec des inscriptions qui sont une indication précieuse pour identifier les artisans ou déterminer les lieux de fabrication et les commanditaires.
Ce sont les Safavides qui ont fait passer le tapis d'une production artisanale assurée par des tribus nomades au statut d'« industrie nationale » dont les produits étaient exportés en Inde, dans l'Empire ottoman et en Europe.Quelques tapis safavides furent aussi exportés par la Compagnie hollandaise des Indes orientales vers Batavia, Ceylan, la Malaisie, Cochin ainsi que vers les Pays-Bas. Des commandes européennes étaient passées en Perse pour le tissage de tapis spéciaux : par exemple, le groupe des « tapis polonais » a sans douté été noué à Ispahan selon des motifs désirés.
Détail d'un tapis d'Espahan(Ispahan) Les tapis d'Ispahan sont parmi les premiers à avoir été connus et appréciés en Europe. les premiers exemplaires, en soie rehaussée de fils dargent et d'or avaient été offerts par Shah Abbas à des dignitaires occidentaux. Type de noeud persan. type de travail: Métier vertical. Velours: laine, très ras. Parfois en soie. Chaîne et trame: coton. densité des noeuds 2500 à 6000 noeuds dm/2, jusqu'à 10000 noeuds/dm2 pour les tapis en soie.
Sur la base de récits de voyageurs et d'autres sources, des ateliers de tapis royaux existaient à Ispahan, Kashan et Kerman où ils produisaient des tapis pour les palais et mosquées du Shah, mais aussi pour être offerts aux monarques voisins ou aux dignitaires étrangers, ou pour honorer des commandes de la noblesse ou d'autres citoyens. D'ordinaire, le commanditaire payait les matières premières et versait un salaire aux artisans pendant la durée du nouage.
L'industrie du tapis en Perse à l'époque safavide dut son développement rapide à l'intérêt des souverains pour cet artisanat, notamment Ismael 1er puis Shah Tahmap et Shah Abbas le Grand qui, dit-on, auraient personnellement pris part à l'élaboration de dessins de motifs. Au cours de leur règne, les productions de tapis persan furent d'ailleurs les plus importantes de toute l'époque safavide.
Bien que les Safavides eurent transformé la fabrication du tapis en production nationale, les tribus nomades et les petits ateliers urbains continuèrent à produire des tapis persans, et ce même après l'invasion afghane de 1722 qui mit fin au règne de la dynastie et de son mécénat en faveur de la production de tapis. Néanmoins, Nâdir Châh et Karim Khân Zand firent réaliser des tapis dans le sud de la Perse, renouant ainsi avec le mécénat royal. C'est véritablement avec l'établissement de la dynastie qajar (1797) que la production du tapis fleurit à nouveau, encouragée surtout par la demande locale alors que l'exportation resta peu répandue avant de redémarrer sous la conjonction de divers facteurs. Jusqu'au début de la deuxième moitié du XIXe siècle, la production de soie avait fortement chuté suite aux ravages provoqués par la pébrine, une maladie des vers à soie. Les exportations furent en fait favorisées par une forte demande européenne de tapis d'Orient suite à l'exposition de Vienne en 1873 alors que l'enrichissement de la classe moyenne en Grande-Bretagne permit d'ouvrir un débouché important pour la Perse.
À partir de la fin des années 1870, la Perse commença à exporter massivement vers la Grande-Bretagne via deux compagnies anglaise, Messrs. Ziegler & Co. et Hotz & Co. qui avaient fondé des manufactures en Iran, puis vers la France et les Etats-Unis.
La fin de la période Qajar fut toutefois marquée par un paradoxe car si la production de tapis de soie somptueux, égalant ceux du XVIIe siècle fut remarquable, celle des tapis destinée à une clientèle moins aisée se détériora après l'introduction en Perse de colorants de synthèse qui avaient été pourtant interdits par le gouvernement en 1877.
Le tissage du tapis en Iran est sans doute une des manifestations les plus distinguées de la culture et de l'art persan puisqu'il remonte jusqu'à l'âge du bronze.
Le luxe auquel est associé le tapis persan fournit un contraste saisissant avec ses débuts jugés modestes parmi les tribusnomades de Perse où le tapis était alors l'article nécessaire contre les hivers rudes. Depuis, il est devenu un mode d'expression artistique par la liberté qu'autorise notamment le choix des couleurs vives et des motifs employés. Les secrets de fabrication ont été transmis de génération en génération. Les artisans utilisaient les insectes, les plantes, les racines, les écorces et d'autres matières comme source d'inspiration.
C'est à partir du XVIe siècle que la fabrication des tapis s'est développée jusqu'à devenir enfin un art à part entière.De nombreux tapis (entre 1 500 et 2 000) ont été conservés depuis la période safavide, mais leur datation et leur provenance restent très difficiles par rapport à ceux de l'ère Qajar et Pahlavi qu'on trouve en grande quantité avec des inscriptions qui sont une indication précieuse pour identifier les artisans ou déterminer les lieux de fabrication et les commanditaires.
Ce sont les Safavides qui ont fait passer le tapis d'une production artisanale assurée par des tribus nomades au statut d'« industrie nationale » dont les produits étaient exportés en Inde, dans l'Empire ottoman et en Europe.Quelques tapis safavides furent aussi exportés par la Compagnie hollandaise des Indes orientales vers Batavia, Ceylan, la Malaisie, Cochin ainsi que vers les Pays-Bas. Des commandes européennes étaient passées en Perse pour le tissage de tapis spéciaux : par exemple, le groupe des « tapis polonais » a sans douté été noué à Ispahan selon des motifs désirés.
Détail d'un tapis d'Espahan(Ispahan) Les tapis d'Ispahan sont parmi les premiers à avoir été connus et appréciés en Europe. les premiers exemplaires, en soie rehaussée de fils dargent et d'or avaient été offerts par Shah Abbas à des dignitaires occidentaux. Type de noeud persan. type de travail: Métier vertical. Velours: laine, très ras. Parfois en soie. Chaîne et trame: coton. densité des noeuds 2500 à 6000 noeuds dm/2, jusqu'à 10000 noeuds/dm2 pour les tapis en soie.
Sur la base de récits de voyageurs et d'autres sources, des ateliers de tapis royaux existaient à Ispahan, Kashan et Kerman où ils produisaient des tapis pour les palais et mosquées du Shah, mais aussi pour être offerts aux monarques voisins ou aux dignitaires étrangers, ou pour honorer des commandes de la noblesse ou d'autres citoyens. D'ordinaire, le commanditaire payait les matières premières et versait un salaire aux artisans pendant la durée du nouage.
L'industrie du tapis en Perse à l'époque safavide dut son développement rapide à l'intérêt des souverains pour cet artisanat, notamment Ismael 1er puis Shah Tahmap et Shah Abbas le Grand qui, dit-on, auraient personnellement pris part à l'élaboration de dessins de motifs. Au cours de leur règne, les productions de tapis persan furent d'ailleurs les plus importantes de toute l'époque safavide.
Bien que les Safavides eurent transformé la fabrication du tapis en production nationale, les tribus nomades et les petits ateliers urbains continuèrent à produire des tapis persans, et ce même après l'invasion afghane de 1722 qui mit fin au règne de la dynastie et de son mécénat en faveur de la production de tapis. Néanmoins, Nâdir Châh et Karim Khân Zand firent réaliser des tapis dans le sud de la Perse, renouant ainsi avec le mécénat royal. C'est véritablement avec l'établissement de la dynastie qajar (1797) que la production du tapis fleurit à nouveau, encouragée surtout par la demande locale alors que l'exportation resta peu répandue avant de redémarrer sous la conjonction de divers facteurs. Jusqu'au début de la deuxième moitié du XIXe siècle, la production de soie avait fortement chuté suite aux ravages provoqués par la pébrine, une maladie des vers à soie. Les exportations furent en fait favorisées par une forte demande européenne de tapis d'Orient suite à l'exposition de Vienne en 1873 alors que l'enrichissement de la classe moyenne en Grande-Bretagne permit d'ouvrir un débouché important pour la Perse.
À partir de la fin des années 1870, la Perse commença à exporter massivement vers la Grande-Bretagne via deux compagnies anglaise, Messrs. Ziegler & Co. et Hotz & Co. qui avaient fondé des manufactures en Iran, puis vers la France et les Etats-Unis.
La fin de la période Qajar fut toutefois marquée par un paradoxe car si la production de tapis de soie somptueux, égalant ceux du XVIIe siècle fut remarquable, celle des tapis destinée à une clientèle moins aisée se détériora après l'introduction en Perse de colorants de synthèse qui avaient été pourtant interdits par le gouvernement en 1877.
Concernant la fabrication de tapis persans, il existe quatre sortes de métiers : le métier horizontal, le métier vertical fixe, le métier vertical de type Tabriz et le métier vertical à ensouples rotatives.
Tapis Tabriz. tabriz au Nord-Ouest de l'Iran était un centre de production historique de tapis et une région bien connue pour ses tapis de cour comme le tapis d'Ardebil. Après le milieu du XIXe siècle, Tabriz relança sa production pour devenir un centre de production pour l'exportation vers l'Europe et ailleurs. C'est dans les métiers de la ville que furent fabriqués les premiers tapis destinés à lexportation d'après les mesures et couleurs commandées par les marchands européens. C'est une des raisons pour lesquelles ces tapis ne se distinguent pas par une couleur particulière. Type de noeud turc. Type de travail: Métier vertical. Velours: laine hauteur moyenne, rarement soie. Chaîne et trame: coton, double pour la trame. densité des noeuds: 1600 à 7400 noeuds/dm2
Le métier horizontal est le plus primitif des quatre. Il n'est plus employé aujourd'hui que par des nomades. Il consiste simplement en deux barres de bois entre lesquelles sont tendues les fils de laine dans le sens de la longueur. Durant le travail, les fils de chaîne sont maintenus tendus grâce à deux pieux liés aux extrémités de chaque barre et plantés dans le sol. Ce métier est facilement transportable lors des déplacements d'une tribu.
Le métier vertical fixe, employé presque uniquement dans les centres de production de moindre importance, est aussi un modèle rustique. Il consiste en un cadre vertical dont les montants supportent les extrémités de deux barres rondes et parallèles appelées ensouples. Entre ces deux ensouples sont fixés les fils de chaîne. Le tissage commence toujours par le bas. Pendant le travail, l'ouvrier est assis sur une planche qui repose sur les barreaux de deux échelles fixées aux montants verticaux du métier. Au fur et à mesure que le nouage progresse, la planche servant de siège doit s'élever en même temps que le tapis. Ce type de métier est utilisé pour des tapis dont la longueur ne dépassera pas celle du métier lui-même, c'est-à-dire trois mètres.
Le métier dit de Tabriz représente une amélioration du métier vertical. Il a été inventé par les artisans de cette ville. Il est utilisé un peu partout dans les grands centres de production en Iran. Dans ce type de métier, les fils de chaîne se déroulent de l'ensouple supérieure à la bobine inférieure, sous laquelle ils passent avant de revenir vers l'ensouple supérieure. Ce système offre l'avantage de pouvoir nouer des pièces de longueur égale à deux fois la hauteur du métier.
Le dernier type de métier, à ensouples rotatives, représente la version la plus évoluée du métier vertical. Tout le fil de chaîne nécessaire au nouage du tapis est enroulé sur l'ensouple supérieure, tandis que sur la bobine inférieure s'enroule le tapis au fur et à mesure du travail. Ce métier permet donc de confectionner des pièces de n'importe quelle longueur.