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ANDY WARHOL: L'HOMME QUI NE DOUTAIT DE RIEN, PAS MÊME DE SE PRENDRE POUR UN ARTISTE (Par Adrian Darmon)
27 Février 2012 Catégorie : FOCUS
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Cet article se compose de 4 pages.
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Devenu le roi du POP ART après avoir révolutionné l'art contemporain, Andy Warhol avait rêvé d'être l'égal de Picasso alors qu'il n'était qu'un créateur à succès d'illustrations publicitaires longtemps décrié par les galeristes et les critiques, ce qui ne l'empêcha de se mettre en tête de devenir un artiste à part entière. Sa célébrité fut en fait miraculeuse et tint en grande partie à l'étonnante attitude d'indifférence qu'il cultiva face à ses échecs répétés pour se donner ainsi la force de ne jamais renoncer à son désir insensé de conquérir le monde de l'art. Comme illustrateur publicitaire, ce fils d'émigrants tchèques natif de Pittsburg fut plutôt un piètre dessinateur en produisant des croquis plutôt naïfs ainsi que d'innombrables représentations de chaussures à talon aiguille mais au fil du temps, cet infatigable travailleur parvint à s'améliorer jusqu'au jour où il décida de sauter un grand pas en s'avisant de devenir artiste. Au début des années 1950, la vogue était à l'Expressionnisme abstrait au point que cette forme d'art était devenue un passage obligé pour les artistes en mal de reconnaissance. Warhol, dont l'art balbutiant était pourtant à mille lieues de s'y conformer, se mit en tête d'adhérer à ce mouvement mais sans succès et ce ne fut que lorsque la forteresse de l'art expressionniste abstrait commença à être ébranlée avec l'émergence de Jasper John et de Robert Rauschenberg qu'il crut le moment venu de les rencontrer. Ce fut toutefois en vain car ces deux artistes ne voulurent en rien avoir affaire à ce personnage androgyne issu du domaine de la publicité qui de plus avait l'allure d'une tapette bien que tous deux, eux-mêmes homosexuels, vivaient secrètement en couple. Venu à New York en 1949 débuter sa carrière dans le monde de la publicité, Warhol était alors un jeune homme introverti bourré de complexes du fait de son gros nez et de la peau de son visage quelque peu grêlée sans compter qu'il se mit à perdre très tôt ses cheveux, ce qui l'amena à faire appel à la chirurgie esthétique pour affiner son appendice nasal, abraser sa face et porter une perruque blonde puis blanche pour se donner un look plus acceptable. Au moment où il devint fasciné par l'art, le timide Warhol fit une véritable fixation sur l'écrivain Truman Capote au point qu'il lui déclara sa flamme dans d'innombrables courriers en allant même jusqu'à le harceler au téléphone mais ce dernier le rembarra sèchement, ce qui l'empêcha pas de lui rendre hommage à travers une série de dessins qui n'intéressèrent personne lorsqu'il les exposa à la Bodley Gallery de New York en 1952. Il voyagea ensuite à Bali en compagnie d'un ami dont il était tombé amoureux sans toutefois avoir des relations plus poussées avec lui et réalisa de nombreux croquis durant son périple avec l'envie de parfaire son style. Rêvant de gloire, Warhol alla ensuite présenter ses dessins à de nombreuses galeristes qui l'éconduisirent sans ménagement mais il parvint toutefois à figurer dans une exposition organisée par le Moma en 1956. Face aux refus qui se succédaient sans cesse, il se forgea une carapace en décidant de se montrer indifférent vis à vis des gens et de l'échec mais alors qu'il semblait voué à ne rester qu'un illustrateur publicitaire apprécié par ses employeurs, il eut la chance de bénéficier du profond changement de la société américaine survenu au début des années 1960 lequel coïncida avec l'avènement du Pop Art, né non pas aux USA mais en Grande-Bretagne quelques années auparavant.
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Devenu le roi du POP ART après avoir révolutionné l'art contemporain, Andy Warhol avait rêvé d'être l'égal de Picasso alors qu'il n'était qu'un créateur à succès d'illustrations publicitaires longtemps décrié par les galeristes et les critiques, ce qui ne l'empêcha de se mettre en tête de devenir un artiste à part entière. Sa célébrité fut en fait miraculeuse et tint en grande partie à l'étonnante attitude d'indifférence qu'il cultiva face à ses échecs répétés pour se donner ainsi la force de ne jamais renoncer à son désir insensé de conquérir le monde de l'art. Comme illustrateur publicitaire, ce fils d'émigrants tchèques natif de Pittsburg fut plutôt un piètre dessinateur en produisant des croquis plutôt naïfs ainsi que d'innombrables représentations de chaussures à talon aiguille mais au fil du temps, cet infatigable travailleur parvint à s'améliorer jusqu'au jour où il décida de sauter un grand pas en s'avisant de devenir artiste. Au début des années 1950, la vogue était à l'Expressionnisme abstrait au point que cette forme d'art était devenue un passage obligé pour les artistes en mal de reconnaissance. Warhol, dont l'art balbutiant était pourtant à mille lieues de s'y conformer, se mit en tête d'adhérer à ce mouvement mais sans succès et ce ne fut que lorsque la forteresse de l'art expressionniste abstrait commença à être ébranlée avec l'émergence de Jasper John et de Robert Rauschenberg qu'il crut le moment venu de les rencontrer. Ce fut toutefois en vain car ces deux artistes ne voulurent en rien avoir affaire à ce personnage androgyne issu du domaine de la publicité qui de plus avait l'allure d'une tapette bien que tous deux, eux-mêmes homosexuels, vivaient secrètement en couple. Venu à New York en 1949 débuter sa carrière dans le monde de la publicité, Warhol était alors un jeune homme introverti bourré de complexes du fait de son gros nez et de la peau de son visage quelque peu grêlée sans compter qu'il se mit à perdre très tôt ses cheveux, ce qui l'amena à faire appel à la chirurgie esthétique pour affiner son appendice nasal, abraser sa face et porter une perruque blonde puis blanche pour se donner un look plus acceptable. Au moment où il devint fasciné par l'art, le timide Warhol fit une véritable fixation sur l'écrivain Truman Capote au point qu'il lui déclara sa flamme dans d'innombrables courriers en allant même jusqu'à le harceler au téléphone mais ce dernier le rembarra sèchement, ce qui l'empêcha pas de lui rendre hommage à travers une série de dessins qui n'intéressèrent personne lorsqu'il les exposa à la Bodley Gallery de New York en 1952. Il voyagea ensuite à Bali en compagnie d'un ami dont il était tombé amoureux sans toutefois avoir des relations plus poussées avec lui et réalisa de nombreux croquis durant son périple avec l'envie de parfaire son style. Rêvant de gloire, Warhol alla ensuite présenter ses dessins à de nombreuses galeristes qui l'éconduisirent sans ménagement mais il parvint toutefois à figurer dans une exposition organisée par le Moma en 1956. Face aux refus qui se succédaient sans cesse, il se forgea une carapace en décidant de se montrer indifférent vis à vis des gens et de l'échec mais alors qu'il semblait voué à ne rester qu'un illustrateur publicitaire apprécié par ses employeurs, il eut la chance de bénéficier du profond changement de la société américaine survenu au début des années 1960 lequel coïncida avec l'avènement du Pop Art, né non pas aux USA mais en Grande-Bretagne quelques années auparavant.
Warhol se sentit alors fin prêt à prendre le wagon en marche alors que New York était devenue le centre principal de l'art contemporain à travers une génération de jeunes artistes talentueux qui ne tardèrent pas à imposer le Pop Art et le minimalisme sur la scène artistique. Il eut ainsi l'intuition que ce n'était pas l'art qui changeait mais la société et il se décida à imiter les artistes du Pop Art en utilisant des images ordinaires et assez crues en s'inspirant d'illustrations publiées dans la presse ou de bandes dessinées. A ses débuts, Warhol se contenta de refléter la réalité sans l'interpréter en créant des croquis d'après des publicités puis grâce à son sens aigu du marketing, il sélectionna ses thèmes avant d'exposer ses oeuvres dans des grands magasins tout en tentant d'approcher le grand marchand Léo Castelli qui dédaigna ce qu'il faisait en préférant de loin les oeuvres de Roy Lichtenstein dont il semblait trop s'inspirer à travers des personnages plutôt humoristiques alors que ceux de ce dernier étaient des héros de bandes dessinées romantiques ou d'aventure très stéréotypés. Faisant fi de ses échecs, Warhol se mit à fréquenter plusieurs artistes du Pop Art tout en créant alors des oeuvres qui ne ressemblaient pas à de la peinture mais plutôt à des photos d'objets telle sa fameuse bouteille de Coca Cola mais nombre de galeristes trouvèrent ses toiles sans intérêt et aucun d'eux ne voulut exposer ses toiles, privées à leurs yeux de relief ou de traces de pinceau. Après avoir produit en 1960 ses premières toiles basées sur des thèmes de bandes dessinées, Warhol décida de se consacrer à la technique de la sérigraphie en se perfectionnant auprès de Floriano Vecchi. Durant ses études, il s'était déjà initié au processus consistant à presser des illustrations encore humides d'encre sur du papier mais là, il s'agissait de faire un dessin à partir d'un stencil ou à utiliser une photographie décomposée avec de la colle sur de la soie pour produire une version encollée d'une image positive en deux dimensions avec des espaces libres pour y ajouter de la peinture, l'encre passant à travers la soie et non à travers la colle, ce qu'il fit au départ avec ses billets de banque d'un dollar. Se voyant reprocher de faire de l'anti-art, Warhol resta ainsi un des rares peintres du Pop Art à ne pas être exposé en 1961 jusqu'au jour où son amie Muriel Latow lui demanda ce qu'il aimait le plus. Il lui répondit "l'argent". Saisissant la balle au bond, Muriel lui suggéra alors de peindre des objets aisément reconnaissables comme le billet d'un dollar ou un produit de grande consommation. L'idée fit alors tilt dans son esprit et il envoya sa mère, qui était venue vivre chez lui, acheter illico dans un supermarché 32 boîtes des différentes variétés de soupe de la marque Campbell qu'il décida de reproduire sur la toile. Il peignit donc trente-deux toiles, chacune mesurant 51x41 et représentant une boîte de soupe Campbell spécifique en utilisant un procédé de la sérigraphie qu'il fit découvrir en mai 1962 au jeune galeriste Irving Blum lorsque celui-ci lui rendit visite après la publication d'un article le concernant dans "Time Magazine" où figurait une de ses photographies. S'étonnant d'abord que Warhol ait abandonné ses thèmes inspirés de la B.D, Blum se montra intrigué, voire subjugué, par ces 32 toiles si étonnantes. Il se décida alors à les exposer à la galerie Ferus de Los Angeles durant l'été de cette année là. Le 6 novembre 1962, Warhol put enfin présenter ses oeuvres pour la première fois à New York lors d'une exposition organisée par la galerie Stable d'Eleanor Ward où furent montrés le dyptique "Marilyn", les 100 bouteilles de Coca Cola, les 100 Dollar bills et les 100 Soup Cans.
Pour Warhol, l'utilisation d'oeuvres sérigraphiées présentait l'avantage de les produire en série avec en plus la possibilité d'obtenir via l'encrage différentes variantes de couleur. Il se servit donc de photographies transformées par ce processus en les multipliant à l'envi pour repousser ainsi les limites de la révolution artistique qu'il venait d'entamer. Pendant des mois, Warhol ne parvint cependant pas à vendre ses oeuvres qui laissèrent les gens perplexes tant par leur style pictural que par leur aspect commercial sans compter qu'elles représentaient quelque part l'antithèse de l'art expressionniste abstrait. Néanmoins, à force de montrer la puissance évocatrice de ses boîtes de soupe Campbell, il parvint petit à petit à capter l'attention du public jusqu'à finir par devenir un artiste majeur du Pop Art surtout lorsque Léo Castelli consentit enfin à organiser une exposition de ses oeuvres en 1964. Bref, Warhol vendit pour mille dollars ses 32 toiles de Campbell's soups à Blum lequel les revendit quelques années plus tard au Metropolitan Museum de New York pour la coquette somme de 15 millions de dollars. Pourtant Warhol avait bien failli connaître une désillusion avec ces boîtes de soupe puisque l'exposition organisée par Blum n'eut aucun impact alors qu'une galerie voisine alla la railler en montrer des douzaines de boîtes de soupe accompagnée d'un placard en proposant trois pour 60 cents. Aujourd'hui, cette exposition est considérée comme le tournant historique de sa carrière car elle créa une controverse et même un scandale qui entraîna de nombreux débats au sujet de sa démarche, ce qui lui permit de faire parler de lui. A cet égard, devenu son ami, l'acteur Dennis Hopper fut le premier à lui acheter une toile pour 100 dollars lors de cette exposition avant de la recéder à Blum qui voulait acquérir toute la série. Entretemps, Warhol avait saisi plus qu'aucun autre l'impact d'événements particuliers au sein de la société américaine, notamment la mort tragique de Marylin Monroe. Désireux de devenir aussi célèbre que cette dernière, Warhol commença à flirter avec le succès en créant une série de portraits de Marylin et à force de chercher à atteindre le statut de superstar, il parvint finalement à être plus connu que ses oeuvres. Faisant de la notoriété le principal sujet de son art à travers de nombreux portraits sérigraphiés de célébrités, Warhol sut donc en l'espace de 18 mois emprunter la voie de la gloire avec une aisance stupéfiante. Fasciné avant tout par la beauté, il représenta dans ses oeuvres les stars au sommet de leur gloire pour les rendre immortelles en travaillant sans relâche entre le début de 1962 et la fin de 1963. Suite à la mort de Marilyn, il s'embarqua dans la réalisation d'une série de portraits d'après une photo tirée du film "Niagara" en utilisant un fond coloré sur lequel il projeta cette image via le processus de la sérigraphie, l'usure de l'écran de soie supportant l'encrage le conduisant à des modifications voulues dans cette série. Conscient du rôle de la notoriété sur la culture de masse, Warhol rendit ensuite hommage à l'actrice Liz Taylor au moment où la carrière de la star de Hollywood vacillait suite à l'échec du film "Cléopâtre", en se montrant avide de réalité pour traduire le monde autour de lui. L'exposition de ses portraits à la Janis Gallery le propulsa ainsi à la tête du mouvement du Pop Art. Jusque là méchante envers lui, la critique l'encensa en signalant qu'il représentait à coup sûr l'avenir, ce qui le rendit bouffi d'orgueil. Enfin, il put s'imaginer être un nouveau Picasso pour laisser une trace de son passage sur terre. Non seulement accepté comme artiste et surfant de surcroît sur la vague de sa gloire naissante, Warhol installa en janvier 1963 un atelier dans une caserne de pompiers désaffectée afin de répondre à une soudaine explosion de commandes. Il se lança alors dans la création d'oeuvres morbides montrant des accidents de la route ou des victimes de mort violente mais il eut du mal à les faire accepter du public. Il reprit alors ses séries de portraits avec notamment des oeuvres réalisées d'après des photomatons de la riche Ethel Skull tout en créant une série basée sur Elvis Presley en cow-boy puis, marquant son désir d'accroître sa notoriété, il décida de s'impliquer dans la vie underground de New York dont il devint rapidement une figure incontournable à travers des films avant-gardistes et osés qui lui permirent d'asseoir encore plus sa célébrité.
Bouleversé par la mort du président Kennedy, il créa imméditatement une série de portraits de Jackie Kennedy éplorée en saisissant encore une fois l'occasion de démontrer que les gens vivaient dans un monde d'images puis au début de 1964, il ouvrit un nouvel atelier appelée la Factory où il s'entoura de plusieurs collaborateurs pour diffuser ses oeuvres en nombre avant de devenir plus tard le peintre vivant le plus cher au monde (En 1970, Andy Warhol établit ainsi un record de prix pour une peinture d'un artiste américain vivant. Big Campbell's Soup Can with Torn Label (Vegetable Beef) - (1962) adjugée 60000 dollars lors d'une vente chez Parke-Bernet à New York) Après s'être échiné durant dix ans à chercher à tout prix le succès en tant qu'artiste, l'ancien élève de l'école des beaux-arts du Carnegie Institute of Technology était enfin parvenu à ses fins pour devenir une légende vivante de l'art contemporain. Pourtant, Warhol rechigna à expliquer son travail lequel était dépourvu de personnalité ou d'expression personnelle en se contenant de déclarer que les atours les plus communs et les plus vulgaires de la civilisation moderne pouvaient devenir de l'art si on les transposait sur la toile. Plus à l'aise pour produire ses toiles que pour parler de son art, il se montra peu coopératif à l'égard des journalistes qui venaient l'interviewer en marquant de longs silences embarrassants ou en se limitant pernicieusement à transformer leurs questions en réponses. Lorsque l'occasion me fut donnée de le rencontrer par hasard Bd Saint-Germain à Paris à la fin des années 1970, il me toisa en paraissant offusqué de se voir demander une interview et tourna les talons pour me planter sur le trottoir. En lui rendant visite à la Factory en novembre 1981, il se montra distant en considérant mes questions d'un air ahuri pour ne rien me dire de vraiment intéressant. On se posera toujours la question de savoir si Warhol fut un grand artiste ou un génie du marketing appliqué à l'art contemporain, un domaine qu'il a révolutionné via la production de photographies transposées par le processus de la sérigraphie sur des toiles vendues à des prix exorbitants à des amateurs qui l'ont pris pour un Picasso des temps nouveaux alors que sa gloire a paru résulter d'une véritable imposture. A cet égard, il convient de se rappeler que Warhol avait l'argent comme dieu et qu'il eut l'idée géniale de se servir de la sérigraphie pour en gagner beaucoup et asseoir ainsi sa célébrité alors qu'il ne fit jamais réellement de la peinture et que les oeuvres qu'il diffusa à profusion à partir de 1964 furent réalisées avec l'aide de nombreux assistants, ce qui fit de lui le premier industriel de l'art comme la masse de sa production en témoigne. On pourra donc gloser à loisir sur la démarche de Warhol, considérée par nombre d'historiens d'art comme révolutionnaire alors qu'elle a été à l'opposé de la représentation qu'on se fait habituellement de l'art. N'empêche, cet artiste si imbu de lui-même, réussi à démontrer que la représentation d'un sujet était plus importante par son effet mécanique et s'il a réussi à attirer l'attention sur lui c'est avant tout parce qu'il a eu l'avantage de vivre à New York où les choses ne connaissent pas de limites en matière de création. Il en aurait été autrement s'il avait vécu en Europe où il serait probablement resté méconnu alors qu'aux Etats-Unis, il a eu sans trop de peine la possibilité d'imposer sans complexe sa vision des choses pour retourner la situation en sa faveur. Désormais, de nombreux artistes comme Jeff Koons, Maurizio Cattelan, Murakami ou Damien Hirst ont suivi la voie tracée par Warhol pour devenir les coqueluches du marché de l'art contemporain qui est à présent le terrain de chasse d'amateurs plus portés par l'envie de spéculer sur leurs oeuvres souvent produites en série que motivés par leurs goûts esthétiques. Warhol a ainsi bouleversé la donne en faisant du marché une annexe des places financières en laissant néanmoins beaucoup d'incertitudes sur l'évolution future de l'art où la création pure est devenue secondaire par rapport au concept du tout est art. En attendant, même si ses oeuvres atteignent des prix faramineux sur le marché, il semble inconcevable de comparer Warhol à ce géant de la peinture que fut Picasso tout simplement parce qu'il ne fut pas vraiment un artiste mais plutôt un roi de l'image publicitaire ou événementielle adaptée à l'art. Adrian Darmon
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