Le mois de septembre a démarré dans la plus grande incertitude avec des
signes accrus d'une grande récession propre à affecter tous les secteurs de
l'économie mondiale et par ricochet le marché de l'art puisque nombre de ses
principaux acteurs seraient susceptibles de pâtir de difficultés, voire de lourdes pertes
financières.
Le
spectre de la crise de 2008 a commencé à planer sur le marché qui subirait
ainsi un fort recul en cas de récession puisque les investisseurs seraient vite
à court d'argent pour investir dans des oeuvres qui deviendraient invendables à
court terme. Déjà très touchées par la crise, les classes moyennes ont déserté depuis trois ans
le marché faute de capacités financières pour se faire plaisir, ce qui a eu des conséquences néfastes pour le commerce de la brocante et des
antiquités de moyenne qualité.
De
nombreux économistes, dont le très influent Nouriel Roubini, président de
Roubini Global Economic LLC qui avait prédit dès 2006 l'explosion de la bulle
immobilière américaine et ses conséquences sur l'économie mondiale, ont tiré
depuis plusieurs mois la sonnette d'alarme au sujet de la crise économique qui affecte la planète en jugeant que le ralentissement de l'économie mondiale dû à la faiblesse de
l'économie américaine et de la zone euro finira par entraîner une nouvelle
crise financière qui risquera de se traduire par une grande dépression.
La crise
s'est aggravée cet été suite au vent de panique sur les marchés boursiers et à
une stagnation au niveau de la croissance dans la plupart des Etats de la
planète. Pour Roubini, il est donc urgent de restaurer la croissance dès
maintenant pour éviter une détérioration inquiétante de la situation.
Pour ce faire, Roubini a estimé qu'il convenait de renforcer le fédéralisme en Europe et le
fonds européen de secours (FESF) et de s'assurer que les banques aient
suffisamment de capitaux pour éviter des dérives dangereuses pour
l'économie mondiale.
Le problème pour les investisseurs est de savoir comment utiliser leur
argent en misant sur des valeurs sûres comme les obligations d'Etats aux
budgets apparemment sains, ce qui veut dire qu'ils devront bouder les actions
et les matières premières.
On a vu le cours de l'or atteindre des sommets mais on sait que le métal
précieux joue un rôle vraiment négligeable dans les échanges. Le marché de l'art, quant
à lui, est pratiquement dans le même cas sauf que les investisseurs sont très
peu nombreux dans ce domaine où il faut des connaissances et une longue expérience
pour acheter sans risque des œuvres recherchées lesquelles ne représentent finalement qu'un
moyen d'épargner à moyen terme qui n'a aucun impact significatif sur
l'économie mondiale.
En temps de crise, le marché de l'art constitue un refuge intéressant pour quelque
250 milliardaires mais si une récession encore plus grave que celle qui a suivi
l'effondrement de Wall Street en 1929 survenait, les valeurs des œuvres acquises par ces derniers s'écrouleraient faute de demande. En conclusion, tout est
lié au plan économique et sans croissance, le monde sombrerait dans une longue récession aux
conséquences incalculables.
Adrian Darmon