Lundi 31 décembre 2018, je n'ai pas réveillonné pour fêter le Nouvel An et je ne le regrette pas en pensant notamment à ceux qui ont dépensé 700 euros par tête de pipe au Grand Véfour ou bien moins ailleurs pour se goinfrer et se plaindre ensuite d'avoir le ventre gonflé.
Sur les chaînes d'information à 20 heures, Emmanuel Macron a présenté ses vœux aux Français en martelant que sa priorité serait de maintenir l'ordre coûte que coûte dans le pays. Avec une cote de popularité tombée au plus bas après sa gestion de la crise des Gilets Jaunes et les nouvelles révélations concernant Alexandre Benalla, son ex-responsable de la sécurité à l'Elysée, viré à retardement pour s'être invité en mai dans une manifestation avec l'envie crasse de cogner sur des protestataires puis revenu sur le devant de la scène à cause de l'utilisation frauduleuse de passeports diplomatiques lors de voyages d'affaires en Afrique, le président a passé des moments plus que difficiles durant les six dernières semaines d'une année éreintante.
Personne jusqu'à présent n'a pu expliquer pourquoi Macron s'était entiché d'un jeune loup de 27 ans originaire d'une ZUP d'Evreux au point de vouloir le faire nommer sous-préfet avant d'être confronté à une fronde populaire, comme s'il avait voulu imiter l'empereur romain Caligula qui s'était permis de nommer consul son cheval. S'en sortira-t-il ? Grande question, mais le mouvement spontané des Gilets Jaunes est subitement devenu dérangeant lorsque ceux-ci se sont retrouvés infiltrés par des éléments extrémistes de gauche et de droite partis pour affronter les forces de l'ordre et casser les devantures de nombreux commerces.
N'oublions pas que les révolutions, louables au départ, ont fini dans le sang en donnant naissance à des dictatures. Cromwell, Robespierre, Napoléon, Hitler, Staline, Mao et bien d'autres potentats ayant été là pour le prouver à la face de l'Histoire, la seule plus ou moins réussie revenant aux Etats-Unis qui durent cependant passer par l'épreuve de la Guerre de Sécession pour se débarrasser très lentement des scories du colonialisme.
Lundi 31 décembre 2018, je n'ai pas réveillonné pour fêter le Nouvel An et je ne le regrette pas en pensant notamment à ceux qui ont dépensé 700 euros par tête de pipe au Grand Véfour ou bien moins ailleurs pour se goinfrer et se plaindre ensuite d'avoir le ventre gonflé.
Sur les chaînes d'information à 20 heures, Emmanuel Macron a présenté ses vœux aux Français en martelant que sa priorité serait de maintenir l'ordre coûte que coûte dans le pays. Avec une cote de popularité tombée au plus bas après sa gestion de la crise des Gilets Jaunes et les nouvelles révélations concernant Alexandre Benalla, son ex-responsable de la sécurité à l'Elysée, viré à retardement pour s'être invité en mai dans une manifestation avec l'envie crasse de cogner sur des protestataires puis revenu sur le devant de la scène à cause de l'utilisation frauduleuse de passeports diplomatiques lors de voyages d'affaires en Afrique, le président a passé des moments plus que difficiles durant les six dernières semaines d'une année éreintante.
Personne jusqu'à présent n'a pu expliquer pourquoi Macron s'était entiché d'un jeune loup de 27 ans originaire d'une ZUP d'Evreux au point de vouloir le faire nommer sous-préfet avant d'être confronté à une fronde populaire, comme s'il avait voulu imiter l'empereur romain Caligula qui s'était permis de nommer consul son cheval. S'en sortira-t-il ? Grande question, mais le mouvement spontané des Gilets Jaunes est subitement devenu dérangeant lorsque ceux-ci se sont retrouvés infiltrés par des éléments extrémistes de gauche et de droite partis pour affronter les forces de l'ordre et casser les devantures de nombreux commerces.
N'oublions pas que les révolutions, louables au départ, ont fini dans le sang en donnant naissance à des dictatures. Cromwell, Robespierre, Napoléon, Hitler, Staline, Mao et bien d'autres potentats ayant été là pour le prouver à la face de l'Histoire, la seule plus ou moins réussie revenant aux Etats-Unis qui durent cependant passer par l'épreuve de la Guerre de Sécession pour se débarrasser très lentement des scories du colonialisme.
On ne s'attendait nullement à la chute aussi brutale de la popularité de Macron qui, loin d'être un simple délitement a été due en réalité au dérèglement général d'un dispositif politique qu'il avait présenté comme devant mettre fin aux errements d'un vieux monde condamné par l'Histoire. Or, il était impossible de faire table rase du passé et le penser l'exposait à de graves déconvenues alors que beaucoup de gens croyaient à tort qu'il bousculerait tout sur son passage.
Finalement, son élection a été l'accélérateur d'une crise venue de loin et appelée à durer parce que le populisme, auquel il s'est opposé avec force, est venu renaître de ses cendres un peu partout en Europe pour montrer son impuissance à juguler le mouvement des Gilets Jaunes et l'obliger le 10 décembre à reconnaître une colère légitime et à faire un mea culpa humiliant devant 23 millions de téléspectateurs pour être conduit à renoncer aux mesures non négociables qu'il voulait appliquer dans le cadre de sa politique réformiste.
Subitement détesté, le président venait de passer six mois terriblement déroutants avec l'affaire Benalla, les démissions de ses ministres de l'Ecologie et de l'Intérieur et la crise des Gilets Jaunes pour se retrouver terriblement affaibli et affronter un avenir incertain, même si son partiEn Marche conserverait probablement la majorité au Parlement à l'issue de nouvelles élections législatives dont les résultats seraient peu ou prou identiques à ceux de 2017, ce qui l'amènerait à louvoyer à vue jusqu'au terme de son mandat.
Il n'y a rien de plus triste qu'un 1er janvier. Après le magnifique spectacle sur les Champs-Elysées, suivi d'un feu d'artifice, Paris a ressemblé à une ville morte durant ce Jour de l'An où des millions de Français ont émis des souhaits qui pour la plupart ne se réaliseront pas.
D'ailleurs, le Nouvel An n'est qu'un passage marquant le 365e jour d'un cycle appelé à se renouveler indéfiniment. Il faut donc bien une date butoir pour essayer de repartir pour un nouveau tour alors que rien ne peut être vraiment modifié d'un jour à l'autre.
Le monde est en fait à l'image d'un arbre dont les feuilles tombent pour repousser et ainsi de suite jusqu'au moment où la planète disparaîtra. Seulement voilà, l'homme n'est pas un arbre sorti de la terre qui peut vivre jusqu'à 400 ans. S'il perd ses cheveux en vieillissant, ceux-ci ne repousseront pas sur son crâne dégarni, à moins d'avoir recours à des implants, ce qui ne l'empêchera pas de devenir gâteux.
Accusé d'avoir méprisé la France d'en bas, Macron aura du pain sur la planche pour faire taire les Gilets Jaunes dont les manifestations ont eu pour effet de ralentir l'économie en mettant nombre de commerçants au régime sec. Au départ, ils voulaient l'annulation de la hausse des prix des carburants mais le président n'avait rien voulu savoir avant d'être contraint de lâcher du lest sous la pression de nouvelles revendications tandis que les partis d'opposition s'étaient jetés dans la partie en cherchant à récupérer un mouvement finalement sans tête ni queue.
Passer du 31 décembre d'une année au 1er janvier de la suivante ne changera donc pas grand chose sinon de faire des vœux pour un avenir plus radieux. Mais si émettre des souhaits ne fait pas de mal, les réaliser semble plutôt douloureux. Macron, s'en apercevra sûrement.
On souhaite le meilleur en espérant échapper au pire dans un monde de plus en plus exposé à des turbulences alors que l'utopie a depuis longtemps remplacé la lucidité. De plus, l'être humain lambda n'est qu'éphémère, déjà jugé bon pour la retraite à 65 ans durant une vie où il n'aura pas vraiment eu le temps de satisfaire le dixième de ses désirs. Macron se rendra donc sûrement compte que son quinquennat filera terriblement vite.
Il est déjà 23 heures. La journée a été morne et mon épouse râle de me voir traîner à noircir des pages de mes pensées tandis qu'un heureux quidam a gagné les 129 millions d'euros de la cagnotte de l'Euromillion. Lui au moins n'aura plus de soucis à se faire sinon qu'à profiter à bon escient du pactole tombé dans son escarcelle. Le 1er de l'An agonise. Dans une heure, on vivra un nouveau jour de 2019. Le temps passe si vite…
Mercredi 2 janvier, des rumeurs insistantes ont circulé à propos d'un prochain krach financier planétaire, de quoi susciter des inquiétudes parmi les pays les plus riches qui eurent bien du mal à se relever de celui de 2008. Bref, les mauvaises nouvelles auront tendance à se propager tout au long de cette nouvelle année, ce qui ajoutera aux tourments d'Emmanuel Macron qui ne sera pas prêt de rebondir de sitôt.
Depuis plusieurs semaines, le monde de la finance a joué à se faire peur avec des baisses inquiétantes sur les marchés boursiers :- 9,7 % à New York (Dow Jones), - 6,4 % à Paris, - 4,7 % à Londres ou encore - 7,9 % à Francfort. Résultat : le CAC 40 a connu sa pire année depuis 2011, Wall Street depuis 10 ans.
Surfant sur une croissance mondiale en pleine forme et un océan d'argent quasi gratuit, les marchés financiers étaient pourtant sortis d'une période fastueuse. Pour mémoire, début décembre 2017, l'indice Dow Jones franchissait, pour la première fois de son histoire, les 24 000 points avant de connaître une sacrée dégringolade. En cause, des facteurs politiques (guerre commerciale entre les Chinois et les Américains, incertitudes liées au Brexit, ralentissement de l'économie mondiale mais aussi économiques avec la hausse des taux d'intérêt aux Etats-unis) alors que plusieurs milliardaires ont déjà perdu plus de 20% de leur fortune durant le dernier trimestre de 2018.
Bref, 2019 risque de connaître un Krach boursier violent du fait que les gouvernements ont déjà grillé la plupart de leurs cartouches pour sortir les économies du marasme provoqué par la crise de 2008 sans plus avoir les moyens de pouvoir faire plus. Alors, sauve qui peut avec l'espoir que la casse sera limitée. Il restera peut-être le marché de l'art pour échapper à un tsunami financier sauf qu'il faudra être en mesure d'acheter des œuvres à plus d'un million de dollars l'unité, ce qui n'est pas donné à tout le monde.
Jeudi 3 janvier, rien de bien neuf à raconter sinon qu'il fait doux et que les vacances d'hiver ne sont pas terminées en attendant les soldes du 9 pour espérer relancer enfin le commerce, à moins que les Gilets Jaunes ne remettent le couvert chaque samedi du mois.
Benalla rêvait à 15 ans de découvrir les ors de l'Elysée. En devenant responsable de la sécurité de Macron, il était parvenu à réaliser son rêve avant de se brûler les ailes comme Icare lorsqu'il se prit pour un puissant. Eric Drouet, la nouvelle icône des Gilets Jaunes, a réussi lui, à instrumentaliser l'opinion publique et les médias alors qu'il s'est révélé être un adepte du complotisme prêt à renverser le président, de surcroît incapable de pondre un tweet de cinq lignes exempt de moins de dix fautes d'orthographe. Le niveau intellectuel de ce personnage qui, après deux gardes à vue exagérément médiatisées, a fasciné Jean-Luc Mélenchon, le chef de la France Insoumise, ainsi que les cadors du Rassemblement National a de quoi sérieusement nous inquiéter tandis que Maxime Nicolle, un autre porte-parole du mouvement, s'est montré bien pire en appelant à faire la révolution, comme si les Français allaient se soulever comme un seul homme pour mettre à bas un régime protégeant les nantis, considérés maintenant comme les aristocrates de 1789. Triste spectacle. De quoi sera fait demain?
En attendant, le populisme et l'antisémitisme n'ont pas cessé de gagner du temps après que le fossé se soit creusé pour aggraver les inégalités en rendant le monde de plus en plus instable. Il ne faut donc pas s'étonner des bouleversements récents avec l'émergence de gouvernements d'extrême droite en Pologne, en République Tchèque, en Autriche, en Hongrie, de Donald Trump aux Etats-Unis, de Rodrigo Duterte aux Philippines, de Jair Bolsonaro au Brésil ou de Recept Tayyip Erdogan en Turquie alors que Vladimir Poutine a tenu la Russie d'une main de fer et dicté sa loi en Syrie sans oublier les régimes bafouant la liberté, comme ceux du Venezuela, de la Corée du Nord, d'Arabie saoudite ou de l'Iran ni les pays où l'insécurité a perduré, comme l'Irak, la Syrie, la Libye, le Yémen, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Soudan, la Somalie, la République démocratique du Congo et bien d'autres.
Ironie de l'Histoire, ce fut le dénommé Jean-Baptiste Drouet, maître des postes à Sainte-Menehoud, qui permit l'arrestation de Louis XVI et de sa famille à Varennes-en-Argonne lors de leur fuite des Tuileries, ce qui lui valut de recevoir une récompense de 30.000 livres avant d'être élu en septembre 1792 à la Convention où il siégea dans les rangs des Montagnards. Dans le procès du roi, Drouet vota pour la mort en refusant le sursis puis dans l'affaire de Marat, il se prononça contre sa mise en accusation. Partisan d'une république dure, il avait dit : « soyons brigands, s'il faut l'être, pour le salut du peuple ». Envoyé en qualité de commissaire à l'armée du Nord en 1793, il s'enferma dans Maubeuge, assiégée par l'armée du prince de Cobourg, et tomba aux mains des Autrichiens qui le détinrent prisonnier avant de l'échanger en décembre 1795 avec d'autres révolutionnaires contre Madame Royale, la fille de Louis XVI. Trouvant que la République avait bien changé durant sa captivité, il siégea au Conseil des Cinq Cents mais, accusé d'avoir participé à la conspiration ourdie par Babeuf, il fut arrêté le 10 mai 1796, puis jugé par contumace et acquitté un an plus tard alors qu'il s'était mystérieusement évadé pour se réfugier aux Îles Canaries.
Nommé en 1800 sous- préfet de Sainte-Menehoud puis décoré le 7 août 1807 de la Légion d'honneur sur le site de Valmy par Napoléon qui lui aurait dit « Monsieur Drouet, vous avez changé la face du monde ». Ce révolutionnaire acharné fut ensuite frappé par la loi condamnant les régicides et exilé sous la Restauration mais ne pouvant se résoudre à quitter son pays, il vécut à Mâcon sous le faux nom de Jean-Baptiste Troué avant d'y mourir le 11 avril 1824.
Le fieffé Eric Drouet, un chauffeur routier de 33 ans, a-t-il songé à suivre les traces de feu son illustre homonyme, en l'imitant inconsciemment à travers ses propos incendiaires et son comportement de séditieux pour vouloir changer la face de la France ? Ce n'est pas impossible tant leurs vies respectives ont été parsemées d'étranges coïncidences, l'un ayant provoqué la chute du roi, l'autre désirant déboussoler Macron, sauf que la France a semblé encore loin d'être confrontée à une révolution dont l'étincelle pourrait surgir à la suite de mesures impopulaires de la part du gouvernement ou d'événements malencontreux, comme un énorme scandale d'Etat, la mort de plusieurs manifestants lors de heurts violents face aux forces de l'ordre ou encore un krach d'une ampleur inimaginable qui provoquerait la ruine du pays.
A défaut d'une révolution, bien des ingrédients ont été réunis durant les actions des Gilets Jaunes pour risquer une guerre civile quand on songe que leurs figures de proue ont vilipendé la politique d'immigration en glorifiant le populisme et en prononçant des paroles racistes alors que le gouvernement a espéré un enlisement d'un mouvement polymorphe difficile à appréhender avec des conversations comparables à celles du café du commerce, des rassemblements de dernière minute ou des opérations menées sans réelle concertation sur des ronds-points à travers la France.
Vendredi 4 janvier, rencontre à Saint-Ouen avec Denis G., avec qui je pratiquais l'athlétisme dans les catégories des minimes, des cadets et des juniors sous le maillot du RCF. Il ne se consacrait exclusivement qu'aux épreuves d'obstacles alors que j'avais tendance à me disperser en m'alignant dans des épreuves de sprint, de demi-fond et des concours de saut en longueur ou de lancer de javelot. Après l'avoir défié sur les haies durant un entraînement, je lui avais tenu la dragée haute avant de me flinguer salement la cheville à deux mètres du fil et de finir sur une table d'opération. Après une belle carrière qui l'avait conduit à finir deuxième du championnat de France du 110 mètres haies derrière l'intouchable Guy Drut et à être sélectionné plusieurs fois en équipe nationale, il s'était ensuite payé une opération à la hanche à 55 ans puis une crise cardiaque à 65, ce qui ne m'avait pas beaucoup étonné.
En fait, le sport c'est bien pour garder la forme mais il est tout aussi dangereux que l'alcool ou la drogue si on en abuse. J'en sais quelque chose puisque mon rêve d'aller aux Jeux Olympiques s'était brutalement évanoui à partir du jour où j'avais été opéré. Sauter des haies n'est pas anodin car chaque atterrissage au sol équivaut à encaisser un choc estimé à sept fois son poids. Au bout de quelques centaines de courses, les articulations subissent donc des dommages irréversibles mais on aurait tort de croire que courir sur le plat soit moins traumatisant. Un ami radiologue passionné de marathon en a fait par ailleurs les frais après une douzaine de participations vu qu'à présent, il arrive à peine à marcher.
Se voyant demander un jour le secret de sa longévité, Winston Churchill avait répondu :"No Sport" alors qu'il ingurgitait des doses incroyables de whisky et fumait à profusion des cigares cubains, ce qui n'était vraiment pas un exemple à suivre. Finalement, faire du sport à outrance n'est donc pas à recommander quand on voit le nombre de blessures enregistrées sur les terrains de rugby et de football, sur les parquets de basket-ball, parmi les boxeurs, les judokas et les karatékas ou sur les circuits de course à moto ou encore les épreuves cyclistes alors que selon les statistiques, la durée de vie d'un joueur de football américain n'est que de 52 ans. Autant ménager son corps en fréquentant sans trop se fouler une salle de musculation ou en faisant un petit footing le matin.
En attendant, un mouvement disparate, au sein duquel se greffent des individus partis pour en découdre avec les forces de l'ordre ne peut qu'engendrer l'anarchie. On s'en d'ailleurs rendu compte le 5 janvier lors du 8e acte des Gilets Jaunes. Rue de Grenelle cette fois, des décérébrés ont démoli avec un chantier de chantier la porte du ministère abritant les bureaux du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux en allant vandaliser des véhicules officiels garés dans la cour tandis que ce dernier et ses collaborateurs ont dû être exfiltrés pour ne pas subir un mauvais parti.
Autre image intolérable des manifestations de la journée, celle d'un enragé venu frapper violemment un gendarme mobile sur le pont Léopold Sedar Senghor à Paris, identifié comme un boxeur professionnel ancien champion de France des lourds-légers qui a ensuite agressé à coups de pied et de poing un agent jeté à terre. Tandis que le syndicat des commissaires de police a dénoncé son comportement pour le prévenir qu'il lui apprendrait les règles du code pénal, son entraîneur s'est dit attristé en affirmant que c'était pourtant un bon garçon.
Beaucoup d'être humains sont par nature gentils mais le problème est que certains d'entre eux risquent de dérailler lorsqu'ils se retrouvent sous l'influence d'une foule en colère alors qu'aucune révolution n'a échappé à des débordements sanguinaires. Quoi qu'il en soit, ce ne seront pas des actions violentes menées par mille ou 2000 excités qui feront plier le gouvernement qui aurait déjà intérêt à ménager les plus démunis
On sait où commence la violence mais on ignore toujours quand elle s'arrêtera. Elle ne résoudra rien sinon que de plonger le pays dans le chaos et à faire fuir les touristes, ce qui serait affligeant pour son image, son économie et son avenir. Bonjour tristesse.
L'écrivain noctambule Frédéric Beigbeder a quitté Paris depuis l'été 2017 pour mener une existence plus calme dans le village basque de Guéthary où il avait passé ses vacances avec son grand-père. A 50 ans passés, il a dit adieu à la frivolité et aux excès en se désabonnant des réseaux sociaux pour se considérer désormais comme un has been mais il continue à écrire, que ce soit son feuilleton hebdomadaire pour le Figaro Magazine ou de futurs romans.
Être et avoir été. Il reste à se souvenir de ses heures de gloire en espérant ne pas finir atteint par la maladie d'Alzheimer. Bref, s'il convient de saisir sa chance, il ne faut pas se laisser griser par le succès et lorsqu'il nous tend tend les bras, mieux vaut garder les pieds sur terre. Avoir le calibre d'un Jean d'Ormesson n'est pas donné à tout le monde. Lui au moins savait composer avec la vieillesse avec un esprit vif et lucide en évitant de fréquenter des boîtes de nuit à la mode où on ne peut que perdre son temps.
Le temps. J'ai connu les nuits du Palace du début des années 1980 lorsque Fabrice Emaer avait réussi à jeter le Tout-Paris dans des fêtes mémorables propres à dérider quelques centaines de privilégiés, dont le futur ministre de la Culture Frédéric Mitterrand qui, affublé d'un tutu, joua à l'acrobate sur une balançoire à dix mètres du sol mais un beau jour, cette atmosphère de carnaval se dissipa subitement sous les effets ravageurs du Sida qui emporta Emaer et nombre de ses amis.
Le boxeur quelque peu déjanté qui a frappé violemment deux gardes mobiles sur le pont Léopold Sedar Senghor s'est finalement rendu à la police. En garde à vue, il a avoué qu'il avait lesté ses gants de plomb, ce qui a laissé supposer une préméditation alors que les Gilets Jaunes ont ouvert une cagnotte à son intention qui a atteint 120.000 euros en deux jours, soit plus qu'une bourse octroyée naguère pour ses combats. Bref, taper du flic peut rapporter gros...
Le temps est gris et humide. Les gens ont fini par rentrer de leurs vacances pour se remettre au travail dans un climat plutôt délétère. Le Musée du Louvre a quant à lui accueilli 10,2 millions de visiteurs en 2018, un record suscité en large partie par la fréquentation des touristes tandis que les Français ont eu encore du mal à s'intéresser à la culture.
Pourquoi ? Parce que nombre d'entre eux ont peiné à joindre les deux bouts, parce qu'ils ont consacré leurs économies aux voyages low cost et aux achats de tablettes et de téléphones portables. Tout ça grève un budget moyen et plus personne n'a le temps ni l'argent pour s'offrir des belles choses en préférant se meubler chez Ikea alors que des jolis meubles d'époque Louis XV ou Louis XVI qui ont traversé plusieurs décennies ne sont plus à la mode pour n'atteindre désormais que quelques centaines d'euros dans une vente publique.
En dix ans, les prix des meubles anciens ont chuté, tout comme ceux des peintres de Barbizon qui, en dehors de Corot ou Millet, n'attirent plus les amateurs. Tout ça parce que la nouvelle génération ne jure plus que par les gadgets et les produits Hi-tech. Résultat: les antiquaires disparaissent progressivement au profit de galeristes qui exploitent de nouveaux filons, tel le Street Art avec des artistes dont les oeuvres se vendent bien plus cher que celles de maîtres anciens.
A croire que le monde a fini par marcher sur la tête sauf qu'à la fin du XIXe siècle personne, à part de riches collectionneurs russes ou américains, n'aurait osé acheter des tableaux de peintres impressionnistes parce que l'Europe était restée accrochée aux conventions d'un système suranné. Il avait valu la Première Guerre Mondiale, avec l'apparition du Cubisme, du Dadaïsme ou du Surréalisme, pour engendrer une révolution artistique avant l'émergence au début des années 1930 du IIIe Reich en Allemagne qui avait entraîné un retour au classicisme bourgeois suivie ensuite de la domination des Etats-Unis sur la scène économique mondiale après la guerre qui avait résulté par le brusque développement de l'art américain au détriment des artistes européens.
A cette époque, l'Europe était en pleine reconstruction. L'Allemagne avait été coupée en deux avec une population affamée. Le Royaume-Uni, meurtri par la guerre, commençait à voir son empire se démembrer progressivement. L'Italie était confrontée à la pauvreté. La France pansait les blessures de l'Occupation et l'Espagne vivait sous une dictature. Profitant de cette situation, la CIA avait entamé une campagne insidieuse pour promouvoir les artistes américains en priorité et présenter leurs collègues européens, Fernand Léger ou Picasso en premier lieu, comme des suppôts du communisme. Ce fut comme cela que des pointures comme Jackson Pollock, Jasper Johns, Willem De Kooning, Mark Rothko et d'autres les supplantèrent sur le marché américain.
Personne en Europe ne put résister à la montée en puissance de l'art américain qui trouva un nouveau souffle à travers le Pop Art, pourtant initié en Angleterre, qui vit Andy Warhol devenir le pape de la production de toiles sérigraphiées en série avec l'aide d'assistants pour modifier brutalement le marché de l'art après la disparition de Picasso, l'artiste le plus prolifique de son temps, lequel pouvait au moins se targuer de créer seul ses oeuvres.
Dès lors, le marché de l'art avait commencé à entrer dans une nouvelle dimension avec des créations associées à la société de consommation et l'application d'incroyables méthodes de marketing pour faire exploser les cotes des artistes. Il suffit de faire un tour à la FIAC, à ArtBasel ou à la Freeze de Londres pour se rendre compte du développement de l'art contemporain qui donne dans l'excès, la provocation et le n'importe quoi alors que la Chine et d'autres pays émergents ont pris leur part du gâteau en poussant les prix encore plus haut.
Au profit de qui ? En fait des nouveaux riches dénués de connaissances, désireux d'épater la galerie. Il y a 20 ans, ils achetaient des voitures de luxe avant de constater que n'importe quel nanti pouvait s'en offrir. Par contre, le fait d'acquérir des oeuvres exceptionnelles de Matisse, Picasso, Modigliani, Rothko, Bacon, Freud, Warhol, Lichtenstein ou de Kooning peut rendre jaloux ceux qui veulent rivaliser avec les milliardaires de la planète, ce qui entraîne une compétition incroyable dans les grandes salles de vente.
On a même vu un tableau de Léonard de Vinci intitulé "Salvator Mundi" atteindre l'enchère faramineuse de 450 millions de dollars chez Christie's en 2017 alors que des experts ont douté de son authenticité. Du reste, même si le célèbre artiste y aurait mis la main, ce ne serait qu'une oeuvre tronquée, reconstituée à 85% par un habile restaurateur. Seulement voilà, il a suffi d'un habile tour de passe-passe publicitaire de la part de Loïc Gouzer, le magicien de chez Christie's pour mettre ce tableau dans une vente d'art contemporain et inciter le prince héritier d'Arabie saoudite à pousser les enchères au plus haut.
Que ne ferait-on avec 450 millions de dollars ? On pourrait vivre comme un nabab en s'offrant un avion de ligne, un yacht majestueux, plusieurs villas sur la Côte d'Azur ou 20 tableaux de Rembrandt dans leur état d'origine mais cela démontre au plus haut point que le fossé se creuse entre les riches et les pauvres qui n'ont souvent que leurs yeux pour pleurer...