| | Citation |
| | |
|
On finit par être pendu à son ordinateur à force de trop enchérir dans les ventes sur Internet. "j'E-Bay ou j'E.Bay pas ?"
|
|
|
|
Biographies
Artcult vous propose une sélection de biographies de grands maîtres. Sélection par Adrian Darmon.
CLAUDE MONET
Date naissance/Mort : 1840 - Nationalité : Francais |
Cet article se compose de 4 pages.
1
2
3
4
|
Ce fut un chroniqueur de «la Gazette» qui, le premier, utilisa le mot Impressionnisme en rédigeant un article moqueur au sujet de sa toile «Matin, Soleil levant» exposée chez Nadar en 1874.
Critiqué par la presse, mais aussi par des artistes connus comme Daumier, Corot et même Manet, qui devait finalement subir son influence, Monet fut toutefois défendu par Duranty, Duret, Octave Mirbeau et Gustave Geffroy.
"Alice Hoschedé au jardin, 1881" Monet abandonna progressivement les figures dans ses oeuvres.
Faisant preuve d'un courage inflexible face à une controverse qui s'étendit sur dix ans, l'artiste dut affronter maintes vicissitudes, notamment lorsque ses tableaux se vendirent moins de cent francs lors d'une vente.
Faisant front aux critiques, encourageant ses confrères à ne pas céder à l'abattement, Monet parvint grâce à Daubigny à intéresser le galeriste Durand Ruel qui devint par la suite le marchand des peintres impressionnistes qu'il fera d'abord connaître à l'étranger puis en France.
Entre 1875 et 1885, Monet travailla beaucoup à Vétheuil où il peignit des paysages fluviaux, des bateaux et des scènes hivernales. De temps à autre, il ne dédaigna pas peindre des vues de Paris et notamment «La Gare St Lazare» en 1878, qui fut un de ses chefs d'œuvre.
Monet peignit également des paysages de Normandie, à Pourville et à Varengeville entre 1881 et 1882 puis s'installa à Giverny en 1883. Il alla également dans le Midi d'où il rapporta d'exquises scènes d'Antibes ou de Vintimille puis connut enfin la prospérité en 1889 à la suite d'une exposition qu'il fit avec Rodin à la Galerie Georges Petit.
Devenu prospère à 50 ans, il continua à produire intensément et à poursuivre ses recherches mais ne se laissa pas séduire par le Cubisme qui devint triomphant à partir de 1910.
|
|
UN GRAND MAÎTRE DE L'IMPRESSIONNISME
D'origine normande et né à Paris le 14 novembre 1840, Claude Monet devint plus tard le chef de file des peintres impressionnistes qui furent si raillés à leur époque. Monet fut élevé au Havre où ses parents tenaient un petit commerce et ce fut dès l'âge de quatorze ans qu'il se destina à la peinture. En 1855, il rencontra Eugène Boudin qui devint son premier maître et un an plus tard, il prit part à sa première exposition à Rouen.
Sa famille s'opposa d'abord à sa vocation et le contraignit à effectuer son service militaire. Il partit ainsi en Algérie et une fois libéré, il se rendit à Paris où il entra dans l'atelier de Gleyre. Là, il fit la connaissance de Sisley, Renoir et Frédéric Bazille qui formèrent plus tard le noyau du groupe impressionniste.
"Barques de pêche",1866 (Sotheby's)
Il commença à produire des pastels et des marines de la côte normande qui furent admises au Salon de 1865. L'année suivante, il peignit plusieurs paysages parisiens et un portrait féminin qu'il exposa au Salon.
"Le Pont Routier, Argenteuil", 1874 (Sotheby's)
"La berge du Petit-Gennevilliers", 1875"
Pendant la période qui précéda la guerre avec la Prusse, il exécuta plusieurs grands tableaux, notamment «Camille», «Femmes cueillant des fleurs» en1866, «Le Déjeuner sur l'herbe» en 1867 et «Déjeuner dans un intérieur» en 1868. A partir de là, il peignit de moins en moins de figures dans ses tableaux et finit par ne plus en mettre.
Admis au Salon de 1868, il fut refusé à ceux organisés les deux années suivantes. Pendant la guerre, Monet alla rejoindre son ami Camille Pissarro en Angleterre où il découvrit les oeuvres de Constable et de Turner. Il peignit à Londres une vue de la Tamise, un thème qu'il reprit plus tard dans ses célèbres séries. Monet se lança alors dans d'intenses recherches qui l'amenèrent à changer profondément de style. Dès 1872, il marqua ses tableaux de son empreinte impressionniste, tout particulièrement dans les paysages irisés d'Argenteuil, mais se montra moins audacieux dans ses oeuvres peintes en Hollande en 1873.
Ce fut un chroniqueur de «la Gazette» qui, le premier, utilisa le mot Impressionnisme en rédigeant un article moqueur au sujet de sa toile «Matin, Soleil levant» exposée chez Nadar en 1874.
Critiqué par la presse, mais aussi par des artistes connus comme Daumier, Corot et même Manet, qui devait finalement subir son influence, Monet fut toutefois défendu par Duranty, Duret, Octave Mirbeau et Gustave Geffroy.
"Alice Hoschedé au jardin, 1881" Monet abandonna progressivement les figures dans ses oeuvres.
Faisant preuve d'un courage inflexible face à une controverse qui s'étendit sur dix ans, l'artiste dut affronter maintes vicissitudes, notamment lorsque ses tableaux se vendirent moins de cent francs lors d'une vente.
Faisant front aux critiques, encourageant ses confrères à ne pas céder à l'abattement, Monet parvint grâce à Daubigny à intéresser le galeriste Durand Ruel qui devint par la suite le marchand des peintres impressionnistes qu'il fera d'abord connaître à l'étranger puis en France.
Entre 1875 et 1885, Monet travailla beaucoup à Vétheuil où il peignit des paysages fluviaux, des bateaux et des scènes hivernales. De temps à autre, il ne dédaigna pas peindre des vues de Paris et notamment «La Gare St Lazare» en 1878, qui fut un de ses chefs d'œuvre.
Monet peignit également des paysages de Normandie, à Pourville et à Varengeville entre 1881 et 1882 puis s'installa à Giverny en 1883. Il alla également dans le Midi d'où il rapporta d'exquises scènes d'Antibes ou de Vintimille puis connut enfin la prospérité en 1889 à la suite d'une exposition qu'il fit avec Rodin à la Galerie Georges Petit.
Devenu prospère à 50 ans, il continua à produire intensément et à poursuivre ses recherches mais ne se laissa pas séduire par le Cubisme qui devint triomphant à partir de 1910.
"Antibes, vue du plateau Notre-Dame", 1888"
Monet chercha surtout à explorer les possibilités offertes par l'Impressionnisme, notamment en exacerbant sa volonté de jouer avec la lumière à travers sa série des meules en 1891 et celle des cathédrales en 1894. Il poursuivit ses expérimentations en Norvège en 1895 et travailla entre 1896 et 1902 à Pourville, à Giverny, à Dieppe et à Varengeville avant d'aller à Londres entre 1902 et 1904.
"La Cathédrale de Rouen, Le portail (soleil) 1894"
L'artiste se rendit aussi en 1898 à Venise d'où il ramena des paysages éblouissants représentant le Palais Ducal, San Giorgio ou la Salute. A Giverny, Monet commença durant la Première Guerre Mondiale sa fameuse série des «Nymphéas» qui fut offerte à la France le jour de la victoire. Resté avec Guillaumin, le dernier représentant de l'école Impressionniste, il mourut le 6 décembre 1926 dans la propriété qu'il n'avait pas cessé de modeler à l'image de son œuvre. Monet, qui avait retenu les leçons de Boudin et de Jongkind, fut également influencé par Courbet et Delacroix dont il tira parti des conquêtes techniques. Mais ce fut probablement durant son séjour à Londres en 1870 qu'il se dirigea complètement vers ce que devint l'Impressionnisme qui ne fut pas, contrairement à la croyance générale, une rupture avec la tradition mais une nouvelle ouverture d'un genre déjà suggéré dans les oeuvres de Claude Gelée le Lorrain ou celles de Francesco Guardi.
"Jardin de Giverny "
Il est de fait que Turner joua un rôle capital dans l'émergence de l'Impressionnisme et que la découverte de ses oeuvres incita alors Monet à diluer et à fluidifier la couleur passant d'un genre à un autre et abandonnant progressivement les figures dans ses tableaux. Monet dissocia la couleur de la forme, la répandant librement sur ses toiles, mettant ainsi la couleur pure à l'honneur. Son souci premier fut de capter les sensations optiques et de fixer définitivement un instant fugace. Cézanne disait de lui : «Ce n'est qu'un œil» mais Monet avait en fait surtout soif de connaissance en affrontant la réalité et en cherchant la vérité sans l'enrober d'un contenu artificiel ou lyrique.
Monet voulut en fait tourner le dos au convenu et à l'idéalisme pour aborder le rêve à travers une réalité toute quotidienne et en se limitant aux faits. Son désir le plus intense fut de se marier avec la nature, d'épouser son merveilleux et d'en être son traducteur mystique.
Inspiré par l'art de l'estampe japonaise, l'artiste voulut aussi affronter la mobilité, captant les variations de lumière ou les changements d'ombres dans ses séries des meules, des cathédrales, des peupliers ou des ponts de Londres. Néanmoins, il n'eut pas dans l'idée de peindre le mouvement comme le firent les artistes futuristes italiens après 1910.
Il fut avant tout un artiste vivant avec ses fantasmes, cherchant à traduire l'extraordinaire symphonie de la nature, jonglant avec les couleurs. Lorsqu'il peignit sa série des nénuphars, il fit construire dans son jardin un énorme atelier vitré de 12 mètres de largeur sur 23 mètres de longueur et réalisa là plus de 50 toiles de 2 x 5 mètres en moyenne formant une incroyable composition et donnant au spectateur l'impression d'être cerné de toutes parts par ces plantes comme si, à la manière d'une grenouille, il faisait exclusivement partie de cet ensemble.
"Nymphéas"
A travers les nymphéas, Monet se rendit peut-être compte que ces plantes et la mare de Giverny formaient à elles seules un monde dont le mystère était déjà phénoménal, qu'il ne fallait pas aller plus loin pour déjà subir le vertige de la nature. A la manière d'un peintre chinois du Moyen Âge, il en était venu à fixer toute son attention sur une seule plante, à la charnière de l'eau, de la terre et de l'air, qui offrait à ses yeux éblouis mille et une variations ou représentait mille et un mystères.
A 74 ans, après tant d'années entremêlées de lutte, de tâtonnements, de recherches, de questionnements, de doutes, de certitudes, de voyages, de découvertes et de travail sans cesse renouvelé, il avait fini par poser ses bagages dans sa propriété de Giverny pour se rendre compte que l'univers entier pouvait commencer par être capté dans son jardin japonais et dans cette petite mare qui devint pour lui un océan de rêves. Subitement, ces nymphéas qui faisaient partie du paysage comme les arbres, les fleurs et l'herbe alentour, devinrent sa seule obsession et sa vérité, comme si cette plante avait été finalement sa pierre philosophale. Adrian Darmon
|
|