Si la famille des Médicis n'avait pas existé, l'art de la Renaissance n'aurait probablement pas connu le développement retentissant qui découla en grande partie de son patronage. Giovanni di Bicci de Medici, l'arrière-grand-père de Laurent le Magnifique, fut au début du XVe siècle le fondateur de la célèbre dynastie en bâtissant sa fortune grâce à son métier de banquier, une activité cependant peu louable aux yeux de l'Eglise et qui de surcroît était réprimandée par la loi.
Les profits de sa banque atteignirent la somme considérable de 150 000 florins l'an pour passer à 477 000 florins lorsque Cosimo, le fils de Giovanni, en prit les rênes. A titre d'exemple, la construction d'un palais à Florence coûtait environ 1 000 florins alors que les habitants de la ville avaient pour la plupart le plus grand mal à s'acquitter d'une taxe d'un florin.
La fortune des Médicis fut donc bâtie sur le système de la lettre de change qui permettait aux marchands de faire du commerce au plan international, un simple bout de papier servant au règlement des transactions, ce qui permit à la banque florentine de percevoir d'intéressantes commissions sur les paiements.
La famille étendit en outre son rayon d'action à l'importation et à la revente de produits de luxe, tapis, tapisseries, meubles, bijoux, sculptures et pierres précieuses ainsi qu'au commerce de teintures pour tissus.
L'accumulation de richesses à travers ces multiples activités constituait évidemment un pied de nez à la morale, de sorte que pour se dédouaner et sauver leurs âmes, les Médicis se sentirent obligés d'offrir moult œuvres de dévotion à des églises en devenant ainsi les mécènes de nombreux artistes de talent.
Mort en 1464, Cosimo fut considéré comme le père de la patrie en ayant fait de Florence un mini-empire mais la situation financière de la famille devint alarmante au cours du règne de Laurent le Magnifique lequel gouverna la ville en despote. Catherine et Marie de Médicis sauvèrent les meubles en épousant des rois de France mais la famille sombra finalement dans les oubliettes de l'histoire après la mort de Ferdinand II en 1670.
Il est patent que les Médicis firent beaucoup, et même énormément pour les arts puisqu'ils furent les plus grands mécènes des artistes du XVIe siècle mais leur dynastie, née d'un sulfureux rapport avec l'argent, ne dura pas plus de 250 ans et leur conduite ne fut pas exempte de reproches puisqu'ils eurent recours à toutes sortes de stratagèmes peu louables pour préserver leur pouvoir.