L'Institut du Monde Arabe, 1 rue des Fossézs Saint-Bernard à Paris, présente jusqu'au 19 mars 2006 une exposition intitulée "L'Âge d'Or des Sciences Arabes" qui permet de rappeler le rôle des civilisations arabes dans le développement et la diffusion des mathématiques et des sciences. Certes, les peuples arabes n'inventèrent rien mais ils surent assimiler les savoirs grec, indien ou perse pour les adapter et les développer. De Samarcande à Saragosse, les peuples sous influence musulmane concentèrent leurs efforts sur la connaissance en s'intéressant à tous les manuscrits scientifiques réputés pour en extraire leur quintessence.
L'arabe devint alors la langue des sciences dès la fin du VIIIe siècle et la soif de connaissance manifestée par les califes se traduisit par l'émergence de savants et de grands médecins à travers le monde musulman. Toutefois, considérant les autres peuples comme ignorants, ils préférèrent garder jalousement leurs secrets, comme ceux de la fabrication du papier ou de la poudre à canon inventés par les Chinois.
Empruntant aux autres civilisations des découvertes primordiales, ils utilisèrent ainsi le zéro inventé en Inde pour créer avec le savant Al- Khwarizmi le calcul décimal, l'algèbre et des Algorithmes puis la barre de fraction au XIIe siècle.
Pour repérer la direction de la Mecque et déterminer les moments des prières, ils furent amenés à s'intéresser à la position des étoiles et inventèrent ainsi à la fin du XIIe siècle l'astrolabe qui permit ensuite aux marins de découvrir des contrées jusque là inconnues. On leur doit ainsi des globes célestes alors qu'ils permirent à la chimie et à la médecine de faire un grand bond en avant avant que leurs travaux ne soient repris en Occident à partir de la Renaissance.
A travers 200 objets, l'Islam dévoile une grande partie de son côté génial et merveilleux et souligne son apport essentiel à la connaissance tout comme il le fit à travers la poésie et un certain art de vivre. Ces facettes sont les plus belles d'une religion aujourd'hui en butte à l'obscurantisme dans certains pays où certains individus voudraient la voir régenter le monde. Or, ce qui le fait avancer, comme cette exposition le démontre de manière admirable, c'est le partage du savoir sous le signe de la tolérance.