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NEWSLETTER ( juillet-août): LA VALSE DES MILLIONS
06 Juillet 2001



Cet article se compose de 3 pages.
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Les millions ont valsé durant les ventes aux enchères organisées à Paris au mois de juin et durant la première semaine de juillet, ce qui semble démontrer que le marché ne se porte pas trop mal par rapport à l'économie mondiale.

Des enchères mirobolantes ont été portées sur des manuscrits, des livres (la collection Hayoit vendue par l'étude Poulain-Le Fur pour le compte de Sotheby's à Paris), des pièces d'art africain (la collection Goldet notamment), des meubles du XVIIIe siècle, des tableaux anciens et du XIXe siècle (Corot et Delacroix), des photographies et des objets Art Déco (bronzes de Bugatti, meubles de Dupré-Lafon, lampadaires de Giacometti entre autres).

Mais attention, ces enchères mirobolantes sont comme l'arbre qui cache la forêt car pour le reste, les pièces de qualité moyenne se sont assez mal vendues. En fait, les acheteurs ont pour la plupart manifesté des intentions spéculatives en acquérant des lots exceptionnels dans la majorité des cas, ce qui prouve quelque part que le marché est devenu terriblement sélectif.

J'en veux pour preuve un semestre particulièrement ardu pour les antiquaires, grands et petits, qui n'ont pas cessé de manifester leur crainte d'une récession à venir. Quant à parler du marché aux Puces de Saint-ouen, vitrine du marché de l'art parisien, on peut dire que la situation depuis le mois de mars 2001 a été plutôt catastrophique et que la morosité a gagné les quelques 2000 marchands qui s'y trouvent. De plus, ils subissent une concurrence accrue de la part des foires organisées dans le Sud de la France, à Montpellier, Avignon, Béziers ou l'Isle-sur- la-Sorgue.

Malgré la bonne tenue du dollar sur les places financières, les Américains, tout comme les Japonais, ont été rares à venir acheter sur le marché parisien lequel a été secoué dernièrement par une guerre entre organisateurs de salons qui a été prolongée par un différent entre la chambre des commissaires-priseurs parisiens et Sotheby's qui désirait organiser des ventes dans sa salle du faubourg Saint-Honoré avant l'adoption de la réforme des ventes aux enchères. A cela sont venus s'ajouter des petits règlements de comptes entre grands marchands qui se disputent âprement leurs riches clients dans une conjoncture devenue défavorable.

Le marché de l'art a offert le même visage aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne où là encore les œuvres majeures et les objets prestigieux ont fait l'objet d'intenses batailles d'enchères comme pour les Impressionnistes, certains peintres modernes et un contingent d'artistes contemporains dont les créations sont devenues plus chères que celles de glorieux maîtres anciens. Pour les pièces de qualité moyenne il y a eu peu d'acheteurs comme à Paris et les marchands américains ou anglais n'ont pas été mieux lotis chez eux que leurs confrères parisiens.

Il y a un phénomène auquel nul n'échappe, c'est la raréfaction des bonnes pièces sur le marché. Le réservoir n'est malheureusement pas inépuisable d'où la brusque montée des prix pour de nombreuses créations contemporaines très médiatisées sur le marché anglo-saxon.

Les grandes collections réapparaissent sur le marché tous les vingt ans environ mais à chaque fois, de nombreuses œuvres majeures sont acquises par des institutions dotées de gros budgets comme le Getty Museum ou le MoMA alors que d'autres, comme le Louvre, ne peuvent rivaliser avec celles-ci et comptent surtout sur des donations pour enrichir leurs collections.


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