Mis en cause dans la vente Giacometti du 11 juillet 1994,
M° Tajan, qui tenait le marteau ce jour là, s'est cru en devoir de répondre par voie de presse le 26 novembre 1998 à l'accusation d'avoir procédé à une vente en privé concernant un lot qui était resté invendu. «On me reproche d'avoir attribué le lot N° 6 après les enchères et d'avoir ainsi réalisé une vente entre le vendeur et l'acheteur, tous deux consentant, après la fin des enchères», a signalé M° Tajan.
«J'ai mentionné au procès-verbal la réalité de ce qui s'était passé et cette mention n'est qu'une correction loyale du Procès-verbal de la vente qui relate ainsi la réalité de ce qui s'est effectivement passé à propos du lot N° 6, qui a été indiqué vendu», a-t-il ajouté.
«Ce que j'ai fait constitue une pratique courante dans le monde entier et fait partie des usages admis dans l'intérêt même des vendeurs et des acheteurs», a-t-il précisé alors que la législation française n'admet pas cette pratique pour les commissaires-priseurs.
«Ce que j'ai fait n'a rien de répréhensible et de plus, un projet de Loi nouvelle, actuellement soumis au parlement français, doit prochainement valider et reconnaître officiellement les ventes de gré à gré», M° Tajan a souligné.
Il est de fait que ce projet de loi légalise la pratique permanente des grandes maisons de ventes étrangères mais le texte n'a pas encore été adopté et M° Tajan, malgré les précisions qu'il apporte, reste sous le coup de la loi actuelle.
M° Tajan a réaffirmé ainsi qu'il n'avait rien à se reprocher à propos de l'adjudication du lot N° 6 de la vente Giacometti mais semble avoir été quelque peu vite en besogne car, si ce projet de loi permettant la réalisation d'une vente directe entre vendeur et acheteur dans les huit jours qui suivront une enchère infructueuse sera adopté, il n'en restera pas moins qu'il aura commis une infraction par rapport aux dispositions qui sont à ce jour en vigueur.