Le Musée des Beaux-Arts de Nantes présente jusqu'au 5 février 2006 une exposition intitulée "James Tissot et ses Maîtres" destinée à faire découvrir le lien entre ce peintre réputé et divers maîtres.
Cette exposition permet pour la première fois de déterminer rapports étroits entre James Tissot et les maîtres anciens et modernes comme Degas, Dürer, Ingres, Hiroshige ou Utamaro.
Adulé en Angleterre, James Tissot fut moins célébré en France alors qu'il fut sans conteste un artiste de grand talent.Ainsi, aucune exposition importante n'a été consacrée dans l'Hexagone à James Tissot depuis celle du Petit Palais en 1985. Elle réunit toutes les oeuvres de l'artiste conservées au Musée dont la série complète de l'Enfant prodigue (vers 1882) : Le Départ ; En pays étranger ; Le Retour ; Le Veau gras ainsi que L'Enlèvement (vers 1865), et Le Portrait du Révérend Père Bichet (1885).
La récente acquisition, Mme de Senonnes (Copie en grisaille d'après J.A.D. Ingres, 1899) complète cette collection d'oeuvres de James Tissot, ainsi qu'environ quatre-vingts gravures présentées pour la première fois au public. Une comparaison d'oeuvres de Degas, Stevens, Helleu, Blanche ou Utamaro permet de mieux cerner la personnalité de ce peintre qui parvint à conquérir la haute société anglaise avec ses tableaux bien léchés et admirables.
Né à Nantes en 1836, élève de Louis Lamothe, puis de Hippolyte Flandrin, Jacques-Joseph dit James Tissot, quitta sa ville natale vers 1856 pour Paris. Il ne revint jamais dans la cité bretonne et mourut près de Besançon en 1902 après avoir produit nombre de tableaux très recherchés. C'est avant tout en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis que ceux-ci sont conservés.
Peintre et graveur, James Tissot produisit surtout des portraits, des peintures mondaines, des paysages de la Tamise ou vues urbaines… L'exposition commence avec les scènes historiques des années 1860-70 pour passer ensuite aux scènesde la vie moderne. En 1876, sa rencontre avec Kathleen Newton , qui devint son égérie, marqua une étape décisive dans sa carrière donne. La jeune femme devint alors son personnage favori et apparut dans presque toutes ses oeuvres, notamment des scènes de genre et des portraits, jusqu'à sa mort tragique en 1882. Tissot devint ensuite mystique et produisit un très important travail d'illustration de l'Ancien Testament.
Anglomane, Tissot avait dès 1859 anglicisé son prénom de Jacques en James. Il illustra "Ballads and Songs of Brittany" en 1865 et collabora aux publications "Vanity Fair" à partir de 1869 lorsqu'il fit son premier séjour à Londres où il commença une carrière de portraitiste cette année-là.
Il prit une part active comme combattant pour la défense de Paris en 1870 et sembla impliqué dans la Commune. En conséquence, il préféra s'exiler en Angleterre où il poursuivit sa collaboration pour "Vanity Fair". Etabli à Saint John's Wood, une jolie banlieue de Londres, il mena une vie de dandy puis rencontra Whistler et Ruskin qui l'encouragea. Un moment attiré par l'Impressionnisme, notamment lorsqu'il peignit en 1877 "Les Régates à Henley", Tissot déclina leur offre d'exposer avec eux. En 1882, quelques jours après la mort de Kathleen Newton, il regagna Paris où il eut une courte liaison avec une acrobate avant de se fiancer brièvement avec la fille du peintre Louis Riesener.
Après 1885, il se livra à des séances de spiritisme et de magnétisme organisées par un charlatan qui lui avait promis de renouer contact avec l'esprit de Kathleen Newton puis il n'accepta plus de sujets profanes après avoir eu une vision à l'église Saint-Sulpice et renonça à une carrière mondaine pour se consacrer à l'illustration de la Bible. Afin de réunir des documents nécessaires à son travail, il se rendit deux fois en Palestine en 1886 et en 1889 et publia ses illustrations en 1897 en recevant un paiement d'un million de l'époque pour sa "Bible" appelée aussi "La Vie de notre Seigneur Jésus-Christ". En vue de réaliser un travail semblable, il se rendit à nouveau en Palestine en 1896 puis alla s'enfermer à l'abbaye de Buillon dans le Doubs où la mort ne lui permit pas de terminer son ouvrage.
James Tissot avait débuté au Salon de 1859 avec une peinture "Promenade dans la neige" et des dessins pour des vitraux destinés à une église de Nantes. En 1861, son tableau du Salon, "La Rencontre de Faust et de Marguerite" fut acheté par l'Etat et en 1864, il fut admis à exposer à la Royal Academy de Londres et à la Society of British Artists. En 1882, la galerie Dudley de Londres exposa ses peintures et eaux-fortes sur le thème du "Fils Prodigue dans la vie moderne". Puis il exposa à Paris en 1883 et en 1885 à la galerie Seldmeyer les quinze grandes peintures formant la série intitulée "La Femme à Paris" qu'il exposa l'année suivante à la galerie Tooth.
En 1895, furent exposées à Paris puis à Londres ses 350 aquarelles sur le Nouveau Testament puis son oeuvre fut négligé durant longtemps. De 1859 à 1870, sa technique fut académique et minutieuse avec des sujets empruntés au Moyen-Age ou des thèmes concernant la vie galante, conformes à la demande de l'époque. Ayant été un des premiers à s'intéresser aux estampes japonaises dès 1860, Tissot exécuta ensuite des portraits de commande et des scènes situées dans la vie contemporaine en représentant une jeune veuve songeuse sur un banc de parc, des élégantes dans des églises et des scènes intimistes qui firent de lui un peintre à succès. Attiré par l'art du Japon, il peignit aussi des études de femmes, notamment en 1864 une Européenne en kimono dans un décor japonais qui fut remarquée par Degas.
Sa carrière mondaine se manifesta durant son séjour à Londres où il continua à peindre des scènes de genre en se faisant le témoin de la vie anglaise victorienne et un chroniqueur attentif de la mode des années 1870 en prenant pour modèles de jolies femmes. Prolixe, Tissot peignit aussi des scènes de port ou de navigation sur la Tamise qu'il exécuta en y instillant une certaine dose d'émotion entre 1872 et 1877.
La mort de Kathleen Newton marqua un profond changement dans sa carrière puisqu'il préféra s'installer à Paris où il n'obtint pas le succès escompté avec sa série de la Parisienne ou de l'Etrangère. Il abandonna alors les sujets qui avaient fait sa renommée pour se consacrer à illustrer la vie du Christ. Il faut avouer que Tissot, avec ses peintures d'élégantes, un peu sucrées et minutieuses est resté un peintre méconnu par rapport aux Impressionnistes qui finirent par lui faire de l'ombre au point qu'on l'oublia durant des décennies. Il n'en demeure pas moins qu'il fut un artiste de premier plan et un témoin incontournable de la vie galante et élégante de la deuxième moitié du XIXe siècle, dont la place n'est guère usurpée dans les grands musées.
Le Musée des Beaux-Arts de Nantes présente jusqu'au 5 février 2006 une exposition intitulée "James Tissot et ses Maîtres" destinée à faire découvrir le lien entre ce peintre réputé et divers maîtres.
Cette exposition permet pour la première fois de déterminer rapports étroits entre James Tissot et les maîtres anciens et modernes comme Degas, Dürer, Ingres, Hiroshige ou Utamaro.
Adulé en Angleterre, James Tissot fut moins célébré en France alors qu'il fut sans conteste un artiste de grand talent.Ainsi, aucune exposition importante n'a été consacrée dans l'Hexagone à James Tissot depuis celle du Petit Palais en 1985. Elle réunit toutes les oeuvres de l'artiste conservées au Musée dont la série complète de l'Enfant prodigue (vers 1882) : Le Départ ; En pays étranger ; Le Retour ; Le Veau gras ainsi que L'Enlèvement (vers 1865), et Le Portrait du Révérend Père Bichet (1885).
La récente acquisition, Mme de Senonnes (Copie en grisaille d'après J.A.D. Ingres, 1899) complète cette collection d'oeuvres de James Tissot, ainsi qu'environ quatre-vingts gravures présentées pour la première fois au public. Une comparaison d'oeuvres de Degas, Stevens, Helleu, Blanche ou Utamaro permet de mieux cerner la personnalité de ce peintre qui parvint à conquérir la haute société anglaise avec ses tableaux bien léchés et admirables.
Né à Nantes en 1836, élève de Louis Lamothe, puis de Hippolyte Flandrin, Jacques-Joseph dit James Tissot, quitta sa ville natale vers 1856 pour Paris. Il ne revint jamais dans la cité bretonne et mourut près de Besançon en 1902 après avoir produit nombre de tableaux très recherchés. C'est avant tout en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis que ceux-ci sont conservés.
Peintre et graveur, James Tissot produisit surtout des portraits, des peintures mondaines, des paysages de la Tamise ou vues urbaines… L'exposition commence avec les scènes historiques des années 1860-70 pour passer ensuite aux scènesde la vie moderne. En 1876, sa rencontre avec Kathleen Newton , qui devint son égérie, marqua une étape décisive dans sa carrière donne. La jeune femme devint alors son personnage favori et apparut dans presque toutes ses oeuvres, notamment des scènes de genre et des portraits, jusqu'à sa mort tragique en 1882. Tissot devint ensuite mystique et produisit un très important travail d'illustration de l'Ancien Testament.
Anglomane, Tissot avait dès 1859 anglicisé son prénom de Jacques en James. Il illustra "Ballads and Songs of Brittany" en 1865 et collabora aux publications "Vanity Fair" à partir de 1869 lorsqu'il fit son premier séjour à Londres où il commença une carrière de portraitiste cette année-là.
Il prit une part active comme combattant pour la défense de Paris en 1870 et sembla impliqué dans la Commune. En conséquence, il préféra s'exiler en Angleterre où il poursuivit sa collaboration pour "Vanity Fair". Etabli à Saint John's Wood, une jolie banlieue de Londres, il mena une vie de dandy puis rencontra Whistler et Ruskin qui l'encouragea. Un moment attiré par l'Impressionnisme, notamment lorsqu'il peignit en 1877 "Les Régates à Henley", Tissot déclina leur offre d'exposer avec eux. En 1882, quelques jours après la mort de Kathleen Newton, il regagna Paris où il eut une courte liaison avec une acrobate avant de se fiancer brièvement avec la fille du peintre Louis Riesener.
Après 1885, il se livra à des séances de spiritisme et de magnétisme organisées par un charlatan qui lui avait promis de renouer contact avec l'esprit de Kathleen Newton puis il n'accepta plus de sujets profanes après avoir eu une vision à l'église Saint-Sulpice et renonça à une carrière mondaine pour se consacrer à l'illustration de la Bible. Afin de réunir des documents nécessaires à son travail, il se rendit deux fois en Palestine en 1886 et en 1889 et publia ses illustrations en 1897 en recevant un paiement d'un million de l'époque pour sa "Bible" appelée aussi "La Vie de notre Seigneur Jésus-Christ". En vue de réaliser un travail semblable, il se rendit à nouveau en Palestine en 1896 puis alla s'enfermer à l'abbaye de Buillon dans le Doubs où la mort ne lui permit pas de terminer son ouvrage.
James Tissot avait débuté au Salon de 1859 avec une peinture "Promenade dans la neige" et des dessins pour des vitraux destinés à une église de Nantes. En 1861, son tableau du Salon, "La Rencontre de Faust et de Marguerite" fut acheté par l'Etat et en 1864, il fut admis à exposer à la Royal Academy de Londres et à la Society of British Artists. En 1882, la galerie Dudley de Londres exposa ses peintures et eaux-fortes sur le thème du "Fils Prodigue dans la vie moderne". Puis il exposa à Paris en 1883 et en 1885 à la galerie Seldmeyer les quinze grandes peintures formant la série intitulée "La Femme à Paris" qu'il exposa l'année suivante à la galerie Tooth.
En 1895, furent exposées à Paris puis à Londres ses 350 aquarelles sur le Nouveau Testament puis son oeuvre fut négligé durant longtemps. De 1859 à 1870, sa technique fut académique et minutieuse avec des sujets empruntés au Moyen-Age ou des thèmes concernant la vie galante, conformes à la demande de l'époque. Ayant été un des premiers à s'intéresser aux estampes japonaises dès 1860, Tissot exécuta ensuite des portraits de commande et des scènes situées dans la vie contemporaine en représentant une jeune veuve songeuse sur un banc de parc, des élégantes dans des églises et des scènes intimistes qui firent de lui un peintre à succès. Attiré par l'art du Japon, il peignit aussi des études de femmes, notamment en 1864 une Européenne en kimono dans un décor japonais qui fut remarquée par Degas.
Sa carrière mondaine se manifesta durant son séjour à Londres où il continua à peindre des scènes de genre en se faisant le témoin de la vie anglaise victorienne et un chroniqueur attentif de la mode des années 1870 en prenant pour modèles de jolies femmes. Prolixe, Tissot peignit aussi des scènes de port ou de navigation sur la Tamise qu'il exécuta en y instillant une certaine dose d'émotion entre 1872 et 1877.
La mort de Kathleen Newton marqua un profond changement dans sa carrière puisqu'il préféra s'installer à Paris où il n'obtint pas le succès escompté avec sa série de la Parisienne ou de l'Etrangère. Il abandonna alors les sujets qui avaient fait sa renommée pour se consacrer à illustrer la vie du Christ. Il faut avouer que Tissot, avec ses peintures d'élégantes, un peu sucrées et minutieuses est resté un peintre méconnu par rapport aux Impressionnistes qui finirent par lui faire de l'ombre au point qu'on l'oublia durant des décennies. Il n'en demeure pas moins qu'il fut un artiste de premier plan et un témoin incontournable de la vie galante et élégante de la deuxième moitié du XIXe siècle, dont la place n'est guère usurpée dans les grands musées.