La reprise économique est en marche selon les analystes et le marché de l'art a repris quelques couleurs mais en même temps, le malaise des banlieues défavorisées survenu au début du mois de novembre 2005 a posé un problème difficile à régler.
La fracture sociale s'est amplifiée au fil des ans avec d'un côté des signes encourageants pour l'économie qui profiteront aux classes aisées et de l'autre, un appauvrissement des couches sociales les plus exposées au chômage et à la précarité.
Le marché de l'art s'est mieux porté cet automne qu'à pareille époque l'an dernier avec des ventes encourageantes dans les domaines de l'art contemporain, de la photographie et des tableaux anciens mais comme à l'accoutumée, ce sont les pièces de grande qualité qui ont été très demandées. Néanmoins, le fossé s'est creusé entre l'Europe et les Etats-Unis où les ventes de tableaux impressionnistes, modernes et contemporains ont été couronnées de succès. On a ainsi assisté à New York au retour sur le devant de la scène des œuvres impressionnistes qui avaient marqué le pas depuis septembre 2001.
En Europe, et notamment en France, ce sont les ventes de livres anciens qui ont été les plus actives suivies de celles de tableaux de maîtres et de pièces archéologiques importantes mais on n'a pas constaté d'embellie dans le secteur de l'art contemporain. Il n'en reste pas moins que les acheteurs ont été plus actifs ces derniers temps, ce qui marque peut-être le signal d'un nouveau départ pour le marché.
Au plan économique et social, il reste cependant des signes d'inquiétude venus des banlieues où durant trois semaines des jeunes ont incendié des voitures et des bâtiments tout en affrontant les forces de l'ordre dépêchées sur place. Toute cette agitation a notamment fait l'objet d'une couverture médiatique exagérée à l'étranger qui a pesé sur l'industrie touristique affectée par de nombreuses annulations de voyages en France.
L'ordre est progressivement revenu dans les banlieues touchées par la violence mais un grave problème persiste, à savoir l'intégration de jeunes issus de l'immigration. Tant les milieux politiques que les journaux ou les sociologues ont tenté de trouver des causes à ces débordements qui ont fait croire que le pays était au bord de la guerre civile.
Il est de fait que ces causes du ras-le-bol des jeunes sont multiples dans des villes où le taux de chômage atteint parfois plus de 40% de leurs populations et que les mesures annoncées par le gouvernement mettront du temps à être appliquées d'autant plus qu'elles concernent des laissés pour compte, notamment des adolescents ayant quitté l'école à 14 ans, souvent désœuvrés, vivant au sein de familles comptant plus de six enfants, qui réclament des droits mais oublient les devoirs incombant à tout citoyen de la république en allant jusqu'à renier leur nationalité.
(suite page nf0362.html)
La reprise économique est en marche selon les analystes et le marché de l'art a repris quelques couleurs mais en même temps, le malaise des banlieues défavorisées survenu au début du mois de novembre 2005 a posé un problème difficile à régler.
La fracture sociale s'est amplifiée au fil des ans avec d'un côté des signes encourageants pour l'économie qui profiteront aux classes aisées et de l'autre, un appauvrissement des couches sociales les plus exposées au chômage et à la précarité.
Le marché de l'art s'est mieux porté cet automne qu'à pareille époque l'an dernier avec des ventes encourageantes dans les domaines de l'art contemporain, de la photographie et des tableaux anciens mais comme à l'accoutumée, ce sont les pièces de grande qualité qui ont été très demandées. Néanmoins, le fossé s'est creusé entre l'Europe et les Etats-Unis où les ventes de tableaux impressionnistes, modernes et contemporains ont été couronnées de succès. On a ainsi assisté à New York au retour sur le devant de la scène des œuvres impressionnistes qui avaient marqué le pas depuis septembre 2001.
En Europe, et notamment en France, ce sont les ventes de livres anciens qui ont été les plus actives suivies de celles de tableaux de maîtres et de pièces archéologiques importantes mais on n'a pas constaté d'embellie dans le secteur de l'art contemporain. Il n'en reste pas moins que les acheteurs ont été plus actifs ces derniers temps, ce qui marque peut-être le signal d'un nouveau départ pour le marché.
Au plan économique et social, il reste cependant des signes d'inquiétude venus des banlieues où durant trois semaines des jeunes ont incendié des voitures et des bâtiments tout en affrontant les forces de l'ordre dépêchées sur place. Toute cette agitation a notamment fait l'objet d'une couverture médiatique exagérée à l'étranger qui a pesé sur l'industrie touristique affectée par de nombreuses annulations de voyages en France.
L'ordre est progressivement revenu dans les banlieues touchées par la violence mais un grave problème persiste, à savoir l'intégration de jeunes issus de l'immigration. Tant les milieux politiques que les journaux ou les sociologues ont tenté de trouver des causes à ces débordements qui ont fait croire que le pays était au bord de la guerre civile.
Il est de fait que ces causes du ras-le-bol des jeunes sont multiples dans des villes où le taux de chômage atteint parfois plus de 40% de leurs populations et que les mesures annoncées par le gouvernement mettront du temps à être appliquées d'autant plus qu'elles concernent des laissés pour compte, notamment des adolescents ayant quitté l'école à 14 ans, souvent désœuvrés, vivant au sein de familles comptant plus de six enfants, qui réclament des droits mais oublient les devoirs incombant à tout citoyen de la république en allant jusqu'à renier leur nationalité.
(suite page nf0362.html)
L'intégration de ces jeunes, nés dans des familles originaires du Maghreb, de Turquie ou d'Afrique noire, semble plus difficile à réaliser que celle qui a concerné les immigrés venus de Pologne, d'Italie, d'Espagne ou du Portugal avant-guerre ou même d'Asie depuis les années 1970 lesquels ont finalement réussi à se fondre progressivement au sein de la société.
Tout cela tient dans une différence de culture avec aussi le handicap pour ces jeunes, du fait de leurs origines, d'avoir eu à subir des discriminations de la part d'une population autochtone qui a longtemps pratiqué la xénophobie. Avant, celle-ci avait tendance à railler les Ritals, les Portos ou les Polaks alors que de nombreux d'organes de presse des années 1930 s'en prenaient souvent aux étrangers qui selon eux pervertissait la France. Aujourd'hui, nombre de gens ont des opinions négatives envers les Blacks ou les Beurs qui sont alors tentés par un repli identitaire en invoquant le racisme dont ils s'affirment victimes.
Le problème est que sans éducation, il n'y a pas de salut pour un immigré dont les parents ont pris le parti de venir en France pour mener une existence meilleure tout en travaillant dur pour y parvenir. Ne pas accepter le système éducatif mis en place par la République est une faute pour ces jeunes privés derechef de culture et donc livrés à eux-mêmes dans des villes dortoirs devenues des ghettos et des zones de non-droit par la force des choses.
Il est vrai qu'il est difficile d'enseigner à ces jeunes l'histoire de France et à les assimiler à des descendants de gaulois mais d'autres, bien avant eux, sont passés par là avec l'obligation d'avoir à retenir des passages de livres aux accents bien plus patriotiques que ceux d'aujourd'hui. Il est patent aussi que ces jeunes ont du mal à s'identifier aux valeurs inculquées à travers l'Europe et que leur niveau d'études dépasse rarement celui de la 5e mais sans éducation, ceux-ci se mettent en situation d'acculturés et de largués.
Le 17 novembre 2005, le Mac/Val, un musée d'Art Contemporain de banlieue a été inauguré à Vitry, une initiative lancée par le conseil général du 94 qui a estimé que l'art pouvait constituer un formidable geste de solidarité et d'équité sociale. Cette entreprise est ambitieuse et mérite vraiment d'être appuyée mais il reste à faire venir dans ce vaste espace de 13 000 m2 ces jeunes défavorisés qui sont encore à mille lieues de s'intéresser à l'art du fait que leur niveau culturel est quasiment nul sans compter que ceux qui sont d'origine musulmane sont de ce fait fermés à l'art figuratif.
Il faudra certainement du temps pour amener nombre de gens à leur faire comprendre que l'art peut être un formidable outil d'intégration mais avant de réussir ce pari, il leur sera nécessaire de parvenir à sortir de leur monde, celui des bandes et des cages d'escaliers de barres d'immeubles qui s'accompagne d'un mode de vie dominé par le repli identitaire, l'oisiveté forcée, l'envie de posséder sans même travailler et la violence qui s'est manifestée brutalement dans plusieurs cités. Il est donc urgent de les adapter, de les éduquer, de les cultiver et de les faire respecter la République pour éviter qu'ils soient définitivement rejetés.