Le Centre Pompidou-Beaubourg présente jusqu'au 3 septembre 2001 une exposition consacrée à Raymond Hains, un des maîtres des affiches lacérées et des installations qui ont un rapport étroit avec la vie quotidienne. Né en 1925 à Saint-Brieuc, Hains a commencé dès 1949 à réaliser des affiches lacérées, véritables tableaux abstraits, utilisant pour ce faire des panneaux sur lesquels avaient été collées au fil des ans des affiches publicitaires ou de propagande.
Ravisseur d'affiches, il les a utilisées à sa façon avec leurs lacérations en les transformant comme des tableaux. Son art a ainsi préfiguré Basquiat qui produisait des images à la manière des affiches au début des années 1980.
Hains a également été photographe et capturé des images à l'aide de caches ou créé des compositions. Mais c'est surtout son travail d'artiste du mouvement des Nouveaux Réalistes qui retient l'attention à travers 150 œuvres qui captent immédiatement le regard.
Hains s'est signalé aussi par des installations ayant un rapport étroit avec la vie citadine comme ce socle de statue couvert de graffiti et ces ensembles de tubes servant à la construction d'échafaudages. Il a aussi créé des valises bleues contenant les livres qui ont jalonné son itinéraire fidèle à la tradition du Nouveau Réalisme, un mouvement né dans les années 1960 sous l'impulsion de Pierre Restany.
Le Nouveau Réalisme était destiné à créer une révolution du regard avec l'idée de ne plus créer des œuvres d'art sur des supports traditionnels et de chercher à utiliser la ville et son environnement.
Le but était de mettre en valeur le regard posé sur une œuvre d'art qui serait un morceau de la vie comme les affiches lacérées de Hains ou de La Villeglé. Les artistes qui se signalèrent au sein de ce mouvement furent notamment Yves Klein, César ou Arman.
Pour Hains, le Nouveau Réalisme a été plutôt une sorte de confrérie au sein de laquelle les artistes se sont exprimés comme ils l'entendaient. Pour Yves Klein, ce fut le bleu, pour César les compressions de voitures, pour Arman les accumulations, pour Christo les emballages de monuments.
Hains n'a fait que prélever des éléments du réel pour les transformer en objets d'art et pour démontrer que le quotidien baigne tout simplement dans l'art.