Cette vente de la collection du bibliophile belge Charles Hayoit a connu un retentissant succès (voir notre édition précédente) puisqu'elle a été auréolée de plusieurs enchères mirobolantes. Une édition illustrée en deux volumes de «Justine ou les Malheurs de la vertu» parue la même année que l'édition originale, a atteint 500 000 FF, soit le double de son estimation.
L'édition originale en deux volumes de « La Dame aux Camélias » d'Alexandre Dumas fils (Paris, Alexandre Cadot 1848) a suscité une enchère de 400 000 FF sur une estimation de 70 000 FF. Elle était accompagnée d'une lettre autographe de 1824 adressée par Alexandre Dumas père à Monsieur Moreau, notaire, dans laquelle il exprimait son souhait de reconnaître légitimement son fils et d'une autre d'Alexandre Dumas junior à son père datée 1852 et dans laquelle il s'étonnait du succès de sa pièce.
Pour les amateurs de bons vins, il fallait 49 000 FF pour acheter auprès de l'étude Tajan six bouteilles de «Petrus» de 1989.
A Drouot, l'étude Libert et Castor a recueilli une enchère de 940 000 FF pour une tapisserie de la manufacture royale de Beauvais d'époque Louis XIV à fond moutarde d'après un carton de Bérain représentant trois jeunes femmes dansant autour de la statue de Bacchus (350 x 298 cm). Une tapisserie des ateliers de Bruxelles du XVIe siècle représentant une scène biblique dans un camp royal animé de personnages (347 x 607 cm) a pour sa part été vendue pour 700 000 FF. Par ailleurs, une esquisse, terre cuite de Carpeaux, «Personnage, un genou à terre » (hauteur 11 cm) a atteint 145 000 FF, un prix plutôt conséquent.
Paris a connu un véritable feu d'artifice lors des ventes organisées durant la dernière semaine de juin et la première de juillet 2001.
En dehors des enchères millionnaires rapportées dans notre dernier article, il convient de signaler quelques autres bonnes enchères :
910 000 FF (Hors frais d'achat) pour un petit tableau sur cuivre (20,5 x 27,5 cm) attribué à Jan Brueghel II représentant des bergers ramenant leurs troupeaux au village, le 22 juin à Drouot.
340 000 FF une toile abstraite du peintre canadien Jean-Paul Riopelle de 1962 intitulée « Mougins » (73 x 100 cm), vendue le 25 juin par l'étude Delvaux.
220 000 FF une toile du peintre israélien Ruven Rubin (1893-1974) représentant un cavalier (38 x 46 cm), 230 000 FF une construction puriste (40 x 65 cm) d'instruments de musique de Marcelle Cahn, 350 000 FF une composition abstraite d'Albert Gleizes de 1930-31 (80 x 90 cm) et 840 000 FF une œuvre d'Alexandre Calder, «Fond jaune et bleu» (91,5 x 106 cm), le 25 juin (Etude Calmels).
2 580 000 FF une toile d'Albert Marquet, « Les Quais du Louvre,1906 » (81 x 65 cm) vendue encore le 25 juin par l'étude Laurin-Guilloux-Buffetaud qui a également enregistré une enchère de 630 000 FF pour un dessin au crayon noir et rehauts de craie blanche de Pierre-Paul Prudhon (1758-1823) représentant l'allégorie du mariage de Napoléon avec Marie-Louise d'Autriche sous les traits d'Hercule et d'Hébé (11 x 74,5 cm) alors qu'une huile d'Achille Laugé, « Le Calvaire de Couffoulens » (46 x 81) a atteint un prix record de 2,8 millions FF (Voir notre édition précédente).
Laugé, qui ne fréquenta ni Seurat, ni Signac ou Cross, appliqua cependant la théorie divisionniste dans ses œuvres d'avant 1900.
Un marbre blanc représentant une statue de fontaine à l'effigie d'un satyre femelle (hauteur 105 cm) de Valerio Di Simone Cioli (1529-1599) a été vendu pour 147 000 FF, un prix somme toute modeste, alors qu'un bronze argenté de Joseph Pollet (1814-1870) réalisé vers 1855 et représentant «Une heure de la Nuit» (hauteur 101 cm) a été acquis pour 450 000 FF.
280 000 FF (dix fois son estimation) pour «Une Soirée de gala» (73 x 60 cm) par Delphin Enjolras montrant deux jeunes femmes regardant par une baie ouverte un ballet se déroulant dans une cour entourée d'une colonnade, toujours le 25 juin (Etude Tajan).
920 000 FF un cabinet-médaillier en ivoire aux armes d'alliance de Maximilien 1er de Bavière (1573-1651) et de son épouse Elisabeth de Lorraine (1575-1635), Allemagne XIXe siècle (95x 49 x 36,5 cm) vendu par l'étude PIASA le 26 juin à Drouot-Montaigne qui a également adjugé pour 420 000 FF une paire de vases de forme balustre en porcelaine de Chine du XVIIIe siècle bleu-clair, décorés en bleu et rouge sous couverte d'oiseaux, de lotus et de chrysanthèmes (hauteur 28,5 cm). Un pot-pourri formé d'une potiche chinoise du XVIe siècle en céladon vert, montée d'une riche monture et d'un couvercle de bronze ciselé et doré ajourée à décor de palmettes, roseaux et volutes, portant le poinçon au « C » couronné mais du XIXe siècle (hauteur 50 cm) a atteint 820 000 FF tandis qu'un miroir napolitain du XVIIe siècle qui avait été utilisé pour le tournage du film «La Belle et la Bête» de Jean Cocteau a triplé son estimation pour culminer à 350 000 FF. Une Vierge à l'enfant en marbre de l'atelier d'Andrea Verrocchio, réalisé à Florence à la fin du XVe siècle a quant à lui été vendu pour 780 000 FF.
Toujours le 26 juin, l'étude Tajan a obtenu une enchère de 115 000 FF pour une eau-forte sur papier Vergé datée 1874 par Camille Pissarro représentant un portrait de Cézanne (245 x 194 mm) dédicacée « à mon ami Luce ».
L'étude Ader a pour sa part enregistré un prix de 260 000 FF pour une copie du célèbre tableau du peintre suisse Jean-François Liotard « La Belle Chocolatière » (82 x 53,5 cm).
Le 27 juin, grosse affluence au Palais des Congrès pour une vente organisée par l'étude Poulain- Le Fur pour le compte de Sotheby's qui avait été au départ programmée dans les locaux de la maison de vente américaine.
Une offensive menée par la Chambre des commissaires-priseurs parisiens qui avait saisi la justice au motif que Sotheby's tentait de précéder la réforme des ventes en France a finalement abouti à une interdiction de cette vente à la galerie Charpentier. Résultat : elle a été déplacée au Palais des Congrès où rien n'interdisait des commissaires-priseurs français de l'organiser.
Il s'agissait de la dispersion de meubles et d'objets d'art de l'appartement monégasque du couple d'antiquaires Anton et Nera Laura dont le produit a rapporté 64 143 230 FF (frais compris).
Un cabinet florentin ou lombard du XVIIe siècle avec des incrustations de pierres dures a atteint 1,4 million FF, soit le double de son estimation.
Une commode d'époque Transition généreusement attribuée à Martin Carlin marquetée en bois de rose et d'amarante d'un décor dit bâtons rompus » dans un encadrement de moulures en bronze comportant trois tiroirs en ceinture a été adjugée pour 3,9 millions FF alors que deux secrétaires à pans coupés d'époque Louis XVI, le premier estampillé L. Boudin et le deuxième de J.F Oeben et RVLC, ont respectivement été acquis pour 2,6 millions FF et 3,8 millions FF.
Une paire de commodes en marqueterie de bois de rose et de bois d'amarante d'époque Louis XVI, estampillés par Ferdinand Bury, a été adjugée pour 4,5 millions FF et une paire de vases en porcelaine de Sèvres bleu nouveau à monture de bronze doré, à tête et peau de lion, d'époque Louis XVI par Dulac provenant du palais Stroganoff à Saint-Pétersbourg a culminé à 6,3 millions FF.
Ces vases sont munis d'un système qui, lorsqu'on ôte le couvercle, actionne un mécanisme qui permet de déployer les bras articulés d'un candélabre à trois branches.
Un fauteuil d'époque Louis XVI, livré par François Foliot pour le pavillon du Belvédère de la reine Marie-Antoinette au Petit Trianon a été vendu pour 1,9 million FF.
Enchère étonnante pour deux portraits anglais du XVIIe siècle attribués à Gilbert Jackson, l'un représentant une femme et l'autre un homme (197 x 120 cm) adjugés pour 620 000 FF sur une estimation de 200 000 FF.
Bonne tenue des porcelaines chinoises notamment d'une paire de vases couverts balustres (hauteur 131 cm) en porcelaine émaillée de la famille rose et rouge fer d'époque Yongzheng (1723-35) à décor de personnages jouant au jeu de go dans un intérieur et un jardin fleuri adjugée pour 1,8 million FF.
L'étude Poulain-Le Fur a également enregistré un prix conséquent de 5,1 millions FF pour une paire de porte-bannières (hauteur 74 cm) en bois sculpté et laqué ivoire et cloisonnés d'époque Kangxhi (1662-1722).
Le 28 juin, l'étude Laurin-Guilloux-Buffetaud a vendu pour 14 millions FF un manuscrit enluminé sur peau de vélin fin de 46 feuillets non chiffrés, texte latin, réglé et enluminé de 11 peintures dont 4 grandes à mi-page, Ouest de la France vers 1470 (hauteur 17,4 cm, largeur 11,5 cm) d'après l' œuvre d'Aenas-Silvius Piccolomini (1405-1465) « Historia de duobus amantibus (l'histoire des deux amants). De curalium miseriis epistula (lettre à Johann Von Eich) ». Ce manuscrit, qui bénéficiait d'un certificat de libre circulation, a été acheté par Silvio Berlusconi, actuel Premier ministre italien et magnat de la presse dans son pays. Piccolomini fut un personnage hors pair puisqu'il eut une existence de libertin avant de devenir prêtre en 1446 et pape sous le nom de Pie II en 1458.
Au cours de la même vente, un exemplaire de « Saint Matorel » (Paris, Henry Kahnweiler, 1911) de Max Jacob, orné de 4 eaux-fortes cubistes de Picasso avec les signatures autographes de l'auteur et de l'artiste, in 4° relié par Paul Bonnet en 1964 en box bleu ardoise, à composition de motifs mosaïqués de box vert, gris, bleu, or, orange et rouge inscrite dans une étoile stylisée indiquée par des filets blancs, a été adjugé pour 490 000 FF.
Le 29 juin, l'étude Poulain-Le Fur, encore pour le compte de Sotheby's, a vendu pour 650 000 FF l'édition originale des « Fables choisies » de Jean de La Fontaine (Paris, Denis Thierry, 1668) avec 118 eaux-fortes de François Chauveau.
Cette vente de la collection du bibliophile belge Charles Hayoit a connu un retentissant succès (voir notre édition précédente) puisqu'elle a été auréolée de plusieurs enchères mirobolantes. Une édition illustrée en deux volumes de «Justine ou les Malheurs de la vertu» parue la même année que l'édition originale, a atteint 500 000 FF, soit le double de son estimation.
L'édition originale en deux volumes de « La Dame aux Camélias » d'Alexandre Dumas fils (Paris, Alexandre Cadot 1848) a suscité une enchère de 400 000 FF sur une estimation de 70 000 FF. Elle était accompagnée d'une lettre autographe de 1824 adressée par Alexandre Dumas père à Monsieur Moreau, notaire, dans laquelle il exprimait son souhait de reconnaître légitimement son fils et d'une autre d'Alexandre Dumas junior à son père datée 1852 et dans laquelle il s'étonnait du succès de sa pièce.
Pour les amateurs de bons vins, il fallait 49 000 FF pour acheter auprès de l'étude Tajan six bouteilles de «Petrus» de 1989.
A Drouot, l'étude Libert et Castor a recueilli une enchère de 940 000 FF pour une tapisserie de la manufacture royale de Beauvais d'époque Louis XIV à fond moutarde d'après un carton de Bérain représentant trois jeunes femmes dansant autour de la statue de Bacchus (350 x 298 cm). Une tapisserie des ateliers de Bruxelles du XVIe siècle représentant une scène biblique dans un camp royal animé de personnages (347 x 607 cm) a pour sa part été vendue pour 700 000 FF. Par ailleurs, une esquisse, terre cuite de Carpeaux, «Personnage, un genou à terre » (hauteur 11 cm) a atteint 145 000 FF, un prix plutôt conséquent.
Encore le 29 juin, l'étude Beaussant a enregistré une enchère de 1 380 000 FF pour une huile sur panneau attribuée à Lucas Van Gassel dit Helmont (vers 1580-1570) représentant « La Fuite en Egypte » alors qu'elle n'était estimée que 80 000 FF alors que deux natures mortes (24 x 32 cm chacune) de Jacques Linard (1600-1645) ont été vendues à 250 000 et 270 000 FF respectivement. La première représentait des prunes, poires et figues et la seconde une assiette remplie de cerises et de fraises.
Samedi 30 juin et dimanche 1er juillet, énorme succès pour la vente de la collection d'art africain d'Hubert Goldet, mort à 55 ans l'an dernier. Celle-ci a rapporté 88 466 874 FF frais compris.
A noter, une enchère de 3,4 millions FF pour un masque mukuyé (hauteur 26 cm), une superbe pièce d'art punu représentant un visage féminin peint au kaolin, orné au front et aux tempes de scarifications losangées rehaussées comme la bouche de rouge de padouk.
Un reliquaire loumbo (Hauteur 63,3 cm) du Gabon représentant un buste d'ancêtre féminin émergeant d'un panier reliquaire en écorce et lamelles de bambou a été vendu pour 1,4 million FF. Un prix similaire a été obtenu pour un masque ibibio (hauteur 72 cm) du Nigeria en bois polychrome et vibres végétales, le visage stylisé et hiératique au corps plein de rondeurs.
La plupart des 644 lots de cette vente ont été âprement disputés, même les pièces secondaires que Goldet avait achetées pour son plaisir.