Le peintre Georges Mathieu fait l'objet d'une rétrospective à la Galerie nationale du Jeu de Paume jusqu'au 6 octobre 2002. Cette rétrospective permet de faire sortir Mathieu d'un long purgatoire puisqu'il a été méprisé durant de longues années.
Symbole des années Pompidou, le peintre provocateur avait été traité en 1963 de
« Boldini informel » par le critique André Chastel.
Provocateur à divers titres, d'une part pour avoir dénigré les œuvres de certains de ses confrères et pour avoir réclamé une remise en ordre de la culture et d'autre part, pour avoir joué une médiatisation à outrance via des happenings télévisés jugés quelque peu grotesques.
Il fut pourtant celui qui introduisit Jackson Pollock au début des années 1950 à Paris et l'un des rares à être considérés comme capables de s'opposer à la main-mise américaine sur l'art contemporain.
Accusé de bâcler ses œuvres, créées parfois en moins de dix minutes, Mathieu trouva cependant le moyen de bien gagner sa vie comme décorateur, pour des aéroports et pour des paquebots de la United States Lines tout en ayant le mérite de faire découvrir l'art au public.
N'oublions pas qu'il créa en 1974 une pièce de dix francs restée célèbre ainsi que divers logos, des timbres et des fresques, notamment pour la Maison de la Radio sans compter certains trophées et des affiches pour Air France qui d'ailleurs parraine cette rétrospective.
Peintre contestataire et dandy, de surcroît royaliste, Mathieu a payé le fait d'avoir fait bande à part et cette rétrospective permet quelque part de le réhabiliter.