Le Musée d'Orsay présente une exposition intitulée « L'Art russe dans la seconde moitié du XIXe siècle : en quête d'identité » à travers 500 peintures, sculptures, objets d'art décoratifs et photographies. C'est en effet à partir de la seconde moitié du XIXe siècle que l'art russe prit son essor jusqu'à parvenir à la révolution artistique engendrée par Malévitch peu avant la Première Guerre Mondiale.
Cet art se développa en parallèle avec la littérature devenue le fer de lance de la culture russe avec Dostoïevski, Tourgueniev, Tchekov ou Tolstoï lesquels motivèrent les artistes à représenter non plus les paysages d'Italie ou des scènes académiques mais plutôt la vie rurale et les légendes de leur pays.
Cet art se concentra donc sur la nature, les hommes, riches et pauvres, ou les personnages historiques. Alors qu'en France, les Impressionnistes se dégageaient de l'académisme, au même moment en Russie, les artistes firent de même en prônant le traitement de sujets plus populaires.
Ce fut en 1863 qu'un groupe de jeunes artistes se résolut à ne pas participer au concours de l'Académie de Saint-Pétersbourg au prétexte que ceux-ci en avaient assez de travailler sur des sujets classiques. Il y eut donc un mouvement initié en faveur d'un retour aux sources nationales qui s'avéra extrêmement varié.
Les grands artistes de ce nouveau courant si fécond furent Victor Vasnetsov, Vroubel, Lévitan, Bakst ou les illustrateurs Bilibine ou D. Polenova parmi toute une pléiade de talentueux peintres réalistes traducteurs de l'âme russe qui précédèrent Kandinsky et Malévitch, acteurs d'une phénoménale révolution artistique qui ne dura qu'une quinzaine d'années avant un retour en arrière avec l'art social-réaliste imposé par le régime stalinien qui ne fut rien d'autre qu'une adaptation communiste de l'art russe de la seconde moitié du XIXe siècle.