Le Musée du Louvre présente jusqu'au 15 mai 2006 une exposition consacrée à Jean-Auguste-Dominique Ingres (1780-1867), un peintre extrêmement talentueux et malade jusqu'au bout de perfection. Ce sont 79 huiles et 101 dessins que les visiteurs seront amenés à découvrir à partir du 24 février, une sélection très étudiée de portraits, de scènes ou de tableaux d'autel qui serviront à démontrer o combien l'artiste fut soucieux de se renouveler et de surmonter ses inquiétudes.
Ingres ne fut pas en fait le personnage qu'on pensait voir en lui, c'est à dire un peintre plutôt académique bien campé dans ses positions et hautain. On en veut pour preuve la grande estime que lui portèrent d'autres artistes d'avant-garde, notamment Picasso.
En réalité, Ingres chercha sans cesse à se sublimer en n'étant jamais satisfait de son travail. Cette propension à viser la perfection au travers d'une insatisfaction chronique l'amena donc à composer nombre de chefs d'oeuvre en s'inspirant d'abord des grands maîtres- ses modèles furent notamment Raphaël et Rubens- tout en profitant pleinement de sa gloire pour travailler à sa guise. On se rend compte que sa volonté de perfection l'amena à formuler une peinture qui allait au-delà de la réalité en ayant l'audace d'allonger les formes de ses nus et de les placer dans des postures irréelles. On comprend alors alors pourquoi il força l'admiration de peintres comme Picasso ou Matisse.