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Les ventes d'art dans le monde, une bonne année 2005 selon Artprice malgré les incertitudes
01 Mars 2006


Cet article se compose de 5 pages.
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Londres : une saison d'exception !

A titre comparatif, les acheteurs londoniens ont paru beaucoup plus raisonnables qu'à New York car les prix des œuvres d'art n'ont progressé que de 4,8% cette année en Angleterre. Il faut dire qu'ils avaient déjà gonflé de 27% en 2004. Malgré tout, Londres conserve près de 28% de part de marché et jouit d'une progression de 21% de son chiffre d'affaires, ce qui démontre Ique la qualité des ventes qui y ont été orchestrées est montée d'un cran !

Désormais, les ventes prestigieuses rivalisent avec les plus médiatiques vacations new-yorkaises. Ainsi, pas
moins de 176 lots ont atteint le million de $ à Londres, pour un produit de 470 millions de dollars, contre tout
juste 142 en 2004 et 90 un an plus tôt. D'ailleurs, c'est à Londres qu'a été adjugée en juillet la plus forte enchère de l'année ! Fruit d'une première saison de ventes spectaculaires, sur les sept premiers mois de l'année, Londres a devancé New York en terme de produit de ventes avant la rentrée de septembre.

Avec une progression de 19% par rapport à la saison printemps/ été 2004, Londres capitalisait cette année 854 millions de dollars de produit de ventes sur 7 mois, contre 833 millions pour les Etats-Unis. 724 lots ont dépassé le seuil de 100 000 £, contre 564 l'an dernier.

Aux Etats-Unis, seuls 686 lots ont franchi ce niveau d'enchère durant les 7 premiers mois de l'année. Sur les douze plus hauts records de la saison printemps/ été, 8 ont été réalisés à Londres : CANALETTO (16 600 000 £), Andrea DEL SARTO (5 800 000 £), Chaïm SOUTINE (4 500 000 £), Kees Van DONGEN (4 500 000 £), Francis BACON (4 400 000 £), Lucian FREUD (3 700 000 £), Yves TANGUY (3 600 000 £) et Paul SIGNAC (3 250 000 £).

Le poids de la France en 2005 : 6,6%

Depuis 2001, le marché des ventes publiques françaises de Fine Art n'est pas sorti de la crise. Les prix sont restés stables, les volumes échangés se sont contractés et sous la pression de la croissance anglo-saxonne, les parts de marché des maisons de ventes françaises n'ont cessé de s'amenuiser, que ce soit en volume et en valeur.

Le plus surveillé des indicateurs de marché, l'indice des prix, est aujourd'hui en France au même niveau qu'en
janvier 2001, ce qui témoigne d'un net ralentissement. Le sensible mouvement de hausse enregistré au début de l'année s'est estompé à l'automne. Au final, les prix enregistrés dans les maisons de ventes nationales ont augmenté de 7,6%. La France est donc restée en retard en matière de rentabilité des investissements en œuvres d'art. En effet, sur les 3 dernières années, les œuvres d'art se sont avérées des investissements particulièrement rémunérateurs aux Etats-Unis. Soutenus par la désaffection pour les valeurs boursières, le retour à la croissance économique et la dépréciation du dollar, les prix des œuvres d'art ont affiché une progression de 20% entre juillet 2002 et décembre 2004 à New York.

En décembre 2005, ils ont été supérieurs de 28% au niveau de l'été 1990, au pic de la bulle spéculative qui avait alors emporté le marché.

En parallèle, sur la même période, la France, affectée par l'incertitude économique, la baisse du pouvoir d'achat de ses citoyens et le recul de la demande américaine, n'a pas vu croître les prix négociés en ventes publiques. Au contraire, ils ont eu tendance à osciller à la baisse entre 2002 et 2004. La cote moyenne des œuvres d'art échangées en France est désormais à son niveau de 1992 et demeure inférieure de 49% au pic de juin 1990. Un signe plutôt alarmant.

Cette stagnation des prix s'est accompagnée de surcroît d'un très faible nombre de transactions. Il a encore chuté de 10% cette année. Dans l'Hexagone, le volume des ventes reste inférieur de 40% aux niveaux atteints en 2000. Du coup, le produit des ventes françaises de Fine Art n'est que de 222 millions d'euros, soit 6,6% du chiffre d'affaires mondial. En 2003, fruit de la réforme des ventes publiques, le poids de la France était monté à 9,3%.

Le meilleur résultat parisien revient à Gustave MIKLOS :1,4 million d'euros le 1er juin 2005 chez Le Mouel et
Camard pour Jeune Fille, un bronze estimé 180 000 - 200 000 euros. La plus forte vente française a été
orchestrée par un auctioneer anglo-saxon : Christie's. Le 12 décembre dernier, sa vente d'art contemporain a
rapporté près de 4,7 millions d'euros.

Le segment haut de gamme n'est pas en aussi bonne santé que ne le laissent paraître ces quelques résultats.
En effet, les lots invendus ont été particulièrement nombreux en 2005. Sur les 248 œuvres dont les estimations basses dépassaient 100 000 euros, 48% n'ont pas trouvé preneur. A New York, sur ce segment de prix, seulement 21% des lots ont été ravalés.

Avec de tels retards, on peut difficilement envisager que le marché de l'art français se mette rapidement au diapason du modèle américain.

Hong Kong s'offre la 4ème place de marché

Suite à l'envol de la Chine et de son marché de l'art, Hong Kong est devenue cette année la quatrième plate-forme de ventes d'œuvres d'art aux enchères. Sotheby's et Christie's y ont réalisé d'exceptionnelles ventes. Le 29 mai, pas moins de 368 millions de dollars ont été récoltés par Christie's en 4 vacations. Parmi les plus belles enchères enregistrées, soulignons les 16 millions de HKD (2 millions de dollars) pour ZAO WOU-KI avec Juin-Octobre (1985), 9,5 millions de HKD (1,2 million de dollars) pour The Spanish Château (1965) de LIO CHI-CH'UN et 8,6 millions de HKD atteint par XU BEIHONG avec Two Horse under Pine Trees.

Chez Sotheby's Hong Kong, le record de l'année revient à ZHANG DAQIAN : 14 millions de HKD (1,8 million de dollars) pour Snowcapped Mountains in Switzerland le 24 octobre 2005. La plus forte enchère de l'année à Hong Kong revient à une encre de LANG SHIH-NING, adjugée 18 millions de HKD (2,3 millions de dollars).

Face à la montée des acheteurs chinois, l'Allemagne et l'Italie ont été rétrogradées aux 5ème et 6ème places dans le classement des pays de vente par chiffre d'affaires. Pour autant, l'Allemagne assure toujours 12,7% du volume des transactions et l'Artprice Index y affiche une progression de +7,1% en 2005. Mais les prix négociés ont été en moyenne très en dessous des adjudications enregistrées chez les auctioneers anglo-saxons. Ainsi, moins de 9% des lots ont été adjugés à plus de 10 000 $ (contre 31% aux Etats-Unis).

Seules 4 enchères ont atteint le million de dollars. La plus importante revient à Anni (Mädchen mit Fächer) une toile de Max BECKMANN, adjugée 3,4 millions d'euros (4,2 millions de dollars) chez Villa Grisebach (Berlin) le 3 juin 2005. Le même jour, Ernst Ludwig KIRCHNER et Emil Hansen NOLDE ont obtenu deux importantes enchères de 1,8 et 1,3 million d'euros.

En Italie, les volumes de transactions ont été bien plus faibles qu'en Allemagne, mais les œuvres négociées
se sont situées dans une fourchette plus haut de gamme (16,5% des lots adjugés au-delà de 10 000 $), même si la meilleure enchère n'a été que de 2,02 millions d'euros pour Donna Che nuota sott'acqua de Arturo MARTINI,le 24 mai 2005 chez Christie's Milano. Cette année, les prix y ont progressé de 9,4%.

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