Près de cent dessins réalisés par l'artiste expressionniste allemand Otto Dix entre les deux guerres sont présentés jusqu'au 31 mars 2003 au Centre Pompidou à Paris. Comme George Grosz, Otto Dix fut particulièrement marqué par les ravages de la Première Guerre Mondiale mais contrairement au premier, il ne considéra simplement la guerre que comme l'expression de la bestialité de l'homme sans toutefois le haïr. A la fin du conflit, il produisit des œuvres mordantes lesquelles marquèrent assez fortement les esprits de ses concitoyens et déplurent particulièrement aux nazis. Ceux-ci d'ailleurs ne se privèrent pas de le classer comme « artiste dégénéré » après avoir pris le pouvoir en 1933.
Maître du dessin, Dix exerça sa verve de caricaturiste avec un sens aigu du détail mais sans montrer une quelconque indignation. Il se contenta donc d'observer sans chercher à s'impliquer par rapport aux événements et lorsque les nazis le destituèrent de son poste de professeur et l'interdirent d'exposer, il ne songea guère à s'expatrier mais plutôt à travailler en solitaire au bord du lac de Constance et ce, en se souciant apparemment pas de ce qui pouvait se passer autour de lui.