Dévoilée au début du mois de février 2002, l'affaire d'escroquerie présumée impliquant un marchand parisien en vue, un expert de la cour d'appel et un courtier opérant principalement dans un appartement de l'avenue Foch, n'aurait en fait nullement l'ampleur que certains journaux lui ont prêtée.
Un marchand de tableaux anciens du quartier Drouot, l'expert Alain Latreille, bien connu des habitués de l'Hôtel des ventes, et le courtier Jean-Marc Aouizerat ont été mis en examen le 27 janvier à la suite d'une enquête de la police qui a duré six mois.
Face au bruit causé par cette affaire rapportée dans la presse, le marchand a estimé primordial de démentir catégoriquement les informations le concernant en reprochant à certains journaux d'avoir laissé croire qu'il pouvait être mêlé à une escroquerie.
Ce dernier a affirmé avoir seulement fourni des tableaux à M. Aouizerat, un client comme un autre, qui les aurait revendus en prenant simplement un bénéfice sur ceux-ci.
« Aucune œuvre vendue ne s'est révélée être fausse comme on a osé le prétendre. Ayant à mon actif trente ans de métier, j'ai toujours pris soin de m'entourer de toutes les garanties dans mes transactions en faisant des recherches documentées au préalable et en consultant si nécessaire les spécialistes les plus avisés, » a-t-il déclaré à artcult.com.
En fait, les enquêteurs chargés de ce dossier ont surtout été intrigués par la nature des transactions faites par le courtier lesquelles auraient été enregistrées au nom d'une société basée à Londres tout en échappant ainsi au fisc d'où les soupçons d'un trafic organisé.
Pour le reste, et faute de prouver une quelconque vente de faux, il semblerait que ce dossier soit vide.
« Je démens avoir acheté à Vienne un tableau pour 200 000 FF et je n'ai donc pu le revendre 20 fois plus cher. Il s'agit donc de rétablir la vérité car ma réputation a été salie. Je me permets en outre de souligner que Alain Latreille n'est à ma connaissance jamais intervenu pour rédiger un quelconque faux certificat pour les œuvres qui ont été vendues par quelqu'un qui a commis seulement la bêtise de prétendre qu'elles provenaient de successions et non du marché, » a ajouté le marchand.
Le fait est que cette affaire a pris des proportions démesurées suite à des rumeurs malfaisantes qui ont été amplifiées à la suite des articles parus dans la presse. Cela a fini par causer une sorte de psychose parmi de nombreux professionnels dont certains n'ont pas fait montre de solidarité en la circonstance.
Il semble donc fort possible que l'instruction de ce dossier finira par démontrer que ni le marchand ni Alain Latreille n'ont trempé dans une escroquerie et que le seul reproche qui pourra être fait à l'encontre de M. Aouizerat, qui n'aurait vendu qu'une quinzaine de tableaux anciens en trois ans, sera d'avoir conduit des transactions sans les déclarer personnellement au fisc.