Le réaménagement des salles des expositions temporaires du Musée d'Orsay a permis l'accrochage réussi des œuvres de Piet Mondrian de 1892 à 1914 exposées jusqu'au 14 juillet 2002. L'exposition «Mondrian 1892-1914, les chemins de l'abstraction» sert à montrer le parcours du peintre hollandais qui mit un peu plus de vingt ans pour passer de la figuration académique à l'abstraction la plus simple.
Né en 1872 dans une famille de peintres, Mondrian suivit une formation très classique et peignit d'abord des paysages et des natures mortes dans la tradition de l'école de La Haye.
Il vira ensuite au symbolisme puis, découvrant les Fauves par l'intermédiaire de Van Dongen, il réalisa des toiles fortement colorées avant de peindre des arbres en bleu ou en rouge vers 1912, des thèmes qui le conduisirent progressivement au Cubisme.
Ce fut alors que Mondrian se décida à ne plus considérer la représentation des formes comme essentielle et à travailler plutôt sur les lignes horizontales et verticales, en recherchant avant tout le dépouillement.
Sa rencontre avec Jan Toroop en 1907 fut déterminante et quatre ans plus tard, il exposa ses œuvres au Salon des Indépendants à Paris où il s'installa en 1912. Reparti en vacances en 1914 aux Pays-Bas, la guerre empêcha son retour en France et cet événement l'amena rapidement à changer sa vision de la peinture pour aborder l'abstraction la plus dépouillée qui fut. En ouvrant la voie à un nouveau style, qui coïncida avec l'avènement des peintres suprématistes, notamment Malévich, Mondrian provoqua une véritable révolution en peinture. Ce dernier perpétua son style si particulier jusqu'à sa mort en 1944 à New York alors qu'en URSS, le Suprématisme avait été banni dès le début des années 1930.