L'art modifie-t-il notre rapport à la réalité? Cette question alléchante a figuré parmi celles proposées aux candidats du BAC et m'invite naturellement à tenter d'analyser l'apport de l'art dans l'histoire de l'humanité.
Quand on évoque une œuvre d'art, ce n'est pratiquement jamais pour la lier à la réalité mais à la sensation qu'elle produit sur le spectateur, au jugement, au sentiment esthétique qu'elle procure, un sentiment toujours subjectif.
La beauté est dans l'œil de celui qui contemple cette œuvre mais n'oublions pas que l'art nous offre une vision de la réalité et en ce sens, les artistes ont contribué à modifier notre sens de la perception.
Mais avant tout, il est patent que les artistes ont été des philosophes à leur manière et qu'ils ont joué un rôle majeur dans la diffusion des idées au fil des siècles.
Les Grecs et les Romains exhalèrent la beauté à travers la représentation idéalisée des dieux, les artistes du Moyen Age furent les porte-drapeaux de la religion chrétienne et ceux de la Renaissance le miroir de l'humanisme. Rembrandt traduisit la sensibilité et la solitude de l'homme, Boucher et Fragonard une certaine forme de libertinage, Turner, Constable et Bonington la beauté de la nature, Fussli une certaine idée de folie, Böcklin le romantisme, Monet, Renoir et d'autres peintres impressionnistes la perception des formes, Cézanne leur modification, Braque et Picasso leur éclatement, Tanguy, Dali et les peintres surréalistes le rêve alors que d'autres ont exacerbé le réalisme ou introduit des significations sociales dans leurs œuvres.
Les peintres modernes nous ont ainsi offert de nouvelles visions de la réalité à travers des prismes divers pour nous la faire appréhender dans son intégralité et non plus en surface.
La plupart des artistes ont traduit leurs sentiments à travers leurs toiles, Bougereau son amour de la beauté, Monet son désir de jongler avec la nature, Renoir son amour de la vie, Picasso sa quête de l'absolu, Chagall son mysticisme, Warhol son sens de la médiatisation et de la popularisation des objets.
L'art modifie-t-il notre rapport à la réalité? Cette question alléchante a figuré parmi celles proposées aux candidats du BAC et m'invite naturellement à tenter d'analyser l'apport de l'art dans l'histoire de l'humanité.
Quand on évoque une œuvre d'art, ce n'est pratiquement jamais pour la lier à la réalité mais à la sensation qu'elle produit sur le spectateur, au jugement, au sentiment esthétique qu'elle procure, un sentiment toujours subjectif.
La beauté est dans l'œil de celui qui contemple cette œuvre mais n'oublions pas que l'art nous offre une vision de la réalité et en ce sens, les artistes ont contribué à modifier notre sens de la perception.
Mais avant tout, il est patent que les artistes ont été des philosophes à leur manière et qu'ils ont joué un rôle majeur dans la diffusion des idées au fil des siècles.
Les Grecs et les Romains exhalèrent la beauté à travers la représentation idéalisée des dieux, les artistes du Moyen Age furent les porte-drapeaux de la religion chrétienne et ceux de la Renaissance le miroir de l'humanisme. Rembrandt traduisit la sensibilité et la solitude de l'homme, Boucher et Fragonard une certaine forme de libertinage, Turner, Constable et Bonington la beauté de la nature, Fussli une certaine idée de folie, Böcklin le romantisme, Monet, Renoir et d'autres peintres impressionnistes la perception des formes, Cézanne leur modification, Braque et Picasso leur éclatement, Tanguy, Dali et les peintres surréalistes le rêve alors que d'autres ont exacerbé le réalisme ou introduit des significations sociales dans leurs œuvres.
Les peintres modernes nous ont ainsi offert de nouvelles visions de la réalité à travers des prismes divers pour nous la faire appréhender dans son intégralité et non plus en surface.
La plupart des artistes ont traduit leurs sentiments à travers leurs toiles, Bougereau son amour de la beauté, Monet son désir de jongler avec la nature, Renoir son amour de la vie, Picasso sa quête de l'absolu, Chagall son mysticisme, Warhol son sens de la médiatisation et de la popularisation des objets.
L'art est fait pour développer nos capacités de sortir du banal, d'entrer dans un monde qui nous invite à la réflexion et à la sublimation de soi-même et au fond, l'art est en lui-même une réalité. Sans art, l'homme ne serait donc qu'un animal dépourvu de sensibilité et de grandeur d'âme.
Il est en fait temps que les hommes parviennent à comprendre l'importance de l'art dans leur vie parce que l'art est présent quotidiennement comme l'air qu'ils respirent mais paradoxalement, ils ne prennent pas conscience de sa présence. L'art est dans leurs habitudes, dans leur environnement, dans leurs maisons, dans leur vécu mais sa signification semble encore leur échapper.
Les progrès scientifiques et technologiques semblent plus rationnels à l'homme alors que l'art reste pour lui le plus souvent une abstraction ou un symbole qui peut être simple ou complexe. Et pourtant, l'homme a la curiosité de connaître et se donne les moyens de comprendre pour contribuer au mieux-être de l'humanité. Toutefois, par rapport à l'art, l'homme a tendance à rester en général ignare…
Il reste que depuis la mort d'un géant de l'art comme Picasso, la création contemporaine semble marquer le pas comme si les artistes avaient perdu leurs repères, ce qui fait que l'art joue moins son rôle d'approfondissement de la réalité en se fixant sur des clichés, des métaphores qui l'éloigne de son contexte. On en arrive aujourd'hui au clin d'œil, au sous-entendu qui nous projettent à mille lieues de la réalité, comme si la plupart des artistes avaient peur de la cerner et ceux qui, tel Zoran Music, s'y attachent encore nous offrent le plus souvent des images qui sont loin d'être idylliques parce que le monde est à l'opposé de la sérénité et qu'il n'existe le plus souvent qu'à travers la férocité, la domination et la lutte entre riches et pauvres. C'est là une question essentielle qui se pose à l'art, à savoir qu'il devrait plus que jamais nous interpeller sur le sens de notre réalité et nous amener à modifier nos comportements.
Les artistes ont donc un message à faire passer, des voies nouvelles à explorer pour bien nous faire comprendre que l'art est un moteur essentiel de la connaissance, c'est à dire du savoir et de nous-mêmes parce que somme toute, il a toujours été le reflet des civilisations qui ont précédé la nôtre. Le bien-être de l'humanité passe obligatoirement par cette avenue de l'art censée nous conduire vers des horizons plus clairs. En conclusion, le monde de l'art ne doit plus être réservé à une élite qui le contrôlerait mais devenir démocratique au sens large du terme. Adrian Darmon