Force est de constater que l'art contemporain en France n'arrive toujours pas à décoller depuis des années et que le fossé avec les Anglo-Saxons continue sans cesse de s'élargir.
A qui la faute ? Aux intellectuels qui ramènent leur fraise dans les médias, comme le suggère le journaliste Guillaume Durand dans son livre «Peur Bleue» ? Ce n'est pas impossible si on constate qu'il n'y a aujourd'hui plus un Apollinaire ou un André Breton pour sortir les artistes de leur anonymat.
Fils d'un marchand de tableaux, Durand ne manque pas l'occasion de mettre en exergue dans son livre son amour pour l'art contemporain en signalant qu'après Malevitch, il n'y a plus eu d'artiste aussi révolutionnaire et en expliquant en particulier que la représentation du vide en peinture fait peur aux gens bien pensants.
Représenter le vide, voilà une question intéressante. Encore faut-il qu'il ne s'agisse pas du néant. Un propos doit toujours avoir un sens et Malevitch n'a pas peint du blanc sur du blanc sans expliquer sa démarche à travers des écrits pertinents. Voilà ce que tout artiste contemporain devrait méditer alors que nombreux sont ceux qui produisent des oeuvres qu'ils ne parviennent pas à expliquer. En fait, l'automatisme a toujours un sens pour peu qu'on parvienne à se situer soi-même.
Guillaume Durand croit avoir ainsi tout compris alors qu'en réalité, il n'a fait que saisir qu'un aspect des choses. Etre le fils d'un marchand d'art qui aimait Yves Klein ne signifie pas qu'il puisse détenir à coup sûr la vérité. A tout le moins, Durand aurait dû être critique d'art plutôt que journaliste car même si son passe-temps favori consiste à collectionner des oeuvres contemporaines, il lui faudrait se consacrer totalement à sa passion pour nous apporter des jugements plus convaincants . A être ainsi entre deux chaises, il risque finalement de se retrouver dans le même panier que ceux qu'il accuse.
Maintenant, si l'art contemporain français reste au purgatoire, c'est pour la raison bien simple que la majorité des galeries ne font pas leur travail afin d'appuyer les artistes et que les médias ne font pas grand chose pour défricher le terrain et découvrir de nouveaux talents.
La FIAC, dont le succès repose essentiellement sur des artistes consacrés pour la plupart morts depuis des années, n'est qu'un miroir déformé de l'art contemporain lequel se perd de plus en plus dans un dédale de mouvements qui laissent le grand public hébété. Les collectionneurs forment quant à eux un bataillon agissant en désordre, au gré de leurs coups de coeur, de l'influence de galeristes ou des choix des critiques.
On n'a pas encore trouvé le chemin qui mène à la compréhension de l'art contemporains que de nouvelles voies, voire des impasses, se dessinent avec l'utilisation de la vidéo ou des ordinateurs et qu'à la fin on ne sait plus où se situer, entre des tendances qui font appel à des moyens classiques ou à des idées qui oscillent entre l'existentialisme et la sociologie face à d'autres qui surfent sur le virtuel.
Force est de constater que l'art contemporain en France n'arrive toujours pas à décoller depuis des années et que le fossé avec les Anglo-Saxons continue sans cesse de s'élargir.
A qui la faute ? Aux intellectuels qui ramènent leur fraise dans les médias, comme le suggère le journaliste Guillaume Durand dans son livre «Peur Bleue» ? Ce n'est pas impossible si on constate qu'il n'y a aujourd'hui plus un Apollinaire ou un André Breton pour sortir les artistes de leur anonymat.
Fils d'un marchand de tableaux, Durand ne manque pas l'occasion de mettre en exergue dans son livre son amour pour l'art contemporain en signalant qu'après Malevitch, il n'y a plus eu d'artiste aussi révolutionnaire et en expliquant en particulier que la représentation du vide en peinture fait peur aux gens bien pensants.
Représenter le vide, voilà une question intéressante. Encore faut-il qu'il ne s'agisse pas du néant. Un propos doit toujours avoir un sens et Malevitch n'a pas peint du blanc sur du blanc sans expliquer sa démarche à travers des écrits pertinents. Voilà ce que tout artiste contemporain devrait méditer alors que nombreux sont ceux qui produisent des oeuvres qu'ils ne parviennent pas à expliquer. En fait, l'automatisme a toujours un sens pour peu qu'on parvienne à se situer soi-même.
Guillaume Durand croit avoir ainsi tout compris alors qu'en réalité, il n'a fait que saisir qu'un aspect des choses. Etre le fils d'un marchand d'art qui aimait Yves Klein ne signifie pas qu'il puisse détenir à coup sûr la vérité. A tout le moins, Durand aurait dû être critique d'art plutôt que journaliste car même si son passe-temps favori consiste à collectionner des oeuvres contemporaines, il lui faudrait se consacrer totalement à sa passion pour nous apporter des jugements plus convaincants . A être ainsi entre deux chaises, il risque finalement de se retrouver dans le même panier que ceux qu'il accuse.
Maintenant, si l'art contemporain français reste au purgatoire, c'est pour la raison bien simple que la majorité des galeries ne font pas leur travail afin d'appuyer les artistes et que les médias ne font pas grand chose pour défricher le terrain et découvrir de nouveaux talents.
La FIAC, dont le succès repose essentiellement sur des artistes consacrés pour la plupart morts depuis des années, n'est qu'un miroir déformé de l'art contemporain lequel se perd de plus en plus dans un dédale de mouvements qui laissent le grand public hébété. Les collectionneurs forment quant à eux un bataillon agissant en désordre, au gré de leurs coups de coeur, de l'influence de galeristes ou des choix des critiques.
On n'a pas encore trouvé le chemin qui mène à la compréhension de l'art contemporains que de nouvelles voies, voire des impasses, se dessinent avec l'utilisation de la vidéo ou des ordinateurs et qu'à la fin on ne sait plus où se situer, entre des tendances qui font appel à des moyens classiques ou à des idées qui oscillent entre l'existentialisme et la sociologie face à d'autres qui surfent sur le virtuel.
Partant du principe que tout est art, on risque de se perdre dans des formulations vaseuses qui loin de mener au vide ou au plein, c'est selon, conduisent au souvent à l'incompréhension ou au ridicule et pire, au néant.
Bien sûr, il existe des coteries qui font ou défont des artistes mais le plus important demeure de sensibiliser le public au bout du compte. Bien sûr, ce n'est pas en peu de temps qu'on peut imposer un mouvement car le propre de l'inédit est d'être au départ dérangeant avant de s'imposer. Cela a été le cas pour chaque nouvelle formulation qu'il s'agisse de l' Impressionnisme, du Cubisme ou de l'Abstraction mais face à l'accélération incroyable de la diffusion de l'information, les gens n'arrivent plus à ingurgiter, et encore moins à comprendre, les nouvelles recettes qu'on leur propose.
On peut ainsi finir par représenter le vide complètement vide, c'est à dire un cadre sans tableau donnant sur une fenêtre ouverte vers le ciel, ou encore le plein multiplicateur avec un jeu de miroirs qui renvoit l'image du spectateur multipliée pour donner à celui-ci la sensation d'avoir au moins mille clones. Voilà deux exemples parmi des centaines d'autres à proposer qui invitent à réfléchir sur le sens de l'art contemporain lequel dérive de plus en plus vers le happening ou en direction d'une réflexion qui touche parfois à la psychanalyse et plus souvent à des interrogations sur l'existence, des modes ou la consommation.
En fait, depuis la disparition de Picasso, les artistes contemporains français ne savent plus à quel saint se vouer ou à quels symboles se rattacher. Aux Etats-Unis, les thèmes de la vie urbaine et de ses aspects sociaux ou les clichés empruntés aux mythes du cinéma ou de la télévision, ou encore d'autres courants devenus légendaires, ont été empruntés avec succès par des artistes qui ont profité d'une forte médiatisation pour connaître le succès en maniant souvent la dérision quoique leur propos peut être discutable. Il en a été de même, mais à un degré moindre, en Angleterre ou en Allemagne alors qu'en France, les créateurs ont paru quelque peu figés.
Certains cénacles ont leur part de responsabilité vis-à-vis de ce sur-place manifesté par les artistes français alors que ceux-ci devraient être mis en confiance. Mais ces derniers se sentent mal à l'aise et n'arrivent donc pas à s'exprimer pleinement. Pourtant, les bonnes volontés et les talents ne manquent pas mais ceux qui sont portés aux nues en France ne sont pas toujours les plus intéressants. Reste la question des choix à effectuer et il n'est jamais facile de nourrir un courant à partir d'eaux stagnantes.
Il suffirait cependant que les critiques soient plus courageux et plus honnètes, que les intellectuels s'interrogent avec plus d'acuité et de pertinence sur les mutations en cours, que des gens comme Guillaume Durand soient moins nombrilistes, que les marchands prennent plus de risques, que la presse oublie ses oeillères, que les artistes soient moins tétanisés, que le public soit plus réceptif et que les Salons apportent enfin une réelle affirmation de l'existence de l'art contemporain pour enfin créer une ouverture réelle et porteuse d'espoirs et croire enfin qu'avec Malévitch tout n'aura pas été dit. Adrian Darmon