« L’art et la vie ne faisant qu’un, c’est dans la recherche de la poésie de tous les jours, à base d’objets manufacturés ou de structures existantes, que je peux déterminer ma poétique » (Jean-Pierre Raynaud)
en ébène et Ivoire, travail napolitain ou allemand, début du XVIIe siècleExemple exceptionnel de ces meubles d'exposition et de rangement destinés à abriter des objets précieux, ce genre de cabinet, produit en Allemagne ou en Italie, fut diffusé dans toute l'Europe. Ce fut surtout à Naples qu'on associa l'ébène et l'ivoire en réalisant des cabinets aux décors raffinés comme celui-ci, orné de plaques d'ivoires gravées. Il présente en façade une suite de douze plaques relatant les exploits de Charles Quint d'après des scènes inspirées des gravures de Dirck Coornert qui relataient les exploits du monarque peints par Maarten van Heemskerck. Elles concernent entre autres la capture de François 1er à Pavie, la mort de Charles de Bourbon et le siège de Rome. Ce cabinet, exécuté plus d'un siècle après les exploits de Charles Quint, fut probablement une pièce de commande destinée à quelque échange diplomatique.
Espace Tajan, Paris. Finalement, le prix atteint pour ce meuble remarquable est plutôt modeste si on compare celui-ci si richement orné d'ivoire avec une commode du XVIIIe siècle aux formes apurées mais signée d'un grand ébéniste qui dépassera le million de francs. A tout prendre, ce cabinet valait la peine d'être acheté pour à peine 525 000 FF avec les frais.