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On n'est pas le meilleur quand on le croît mais quand on le sait (Matrix)
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Peintures
Ces dossiers réalisés par nos spécialistes vous permettront de
découvrir, aussi bien au travers d'entretiens avec des peintres renommés
que par des rétrospectives sur un genre ou courant, les trésors de la
peinture au fil du temps.
Histoire du portrait en miniature
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Cet article se compose de 2 pages.
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Holbein, l'incomparable Holbein reçut vraisemblablement l'enseignement de Lucas Horenbout ( ou Hornebolt), un artiste flamand venu en Angleterre juste avant 1520 et qui fut le premier miniaturiste de la Cour. Horenbout fut probablement l'auteur de certains portraits du roi sur ces documents officiels signés de la main du monarque. Ces portraits ne sont guère exceptionnels au niveau de la qualité mais ont le mérite d'avoir tracé la voie à cet art que Holbein sut magnifier avec un talent hors pair. Les portraits réalisés par Holbein sont extraordinaires de vie et de vérité et dégagent quelque chose de magique qu'aucun de ses successeurs ne put exprimer avec autant de force. Ce fut donc à partir de 1535 que l'art de la peinture à la gouache sur parchemin prit forme, quand Henri VIII se servit de Holbein pour notamment envoyer son portrait en miniature à divers cours d'Europe et principalement dans sa quête d'une nouvelle épouse. L'entourage du monarque anglais, impressionné ne manqua pas de se faire «portraicturer» (comme on disait alors) mais la mort prématurée de Holbein à la suite d'une épidémie de peste en 1543, apporta un frein à l'art de la miniature. Ce ne fut qu'une vingtaine d'années plus tard que l'essor de cet art devint effectif avec François Clouet en France et Nicholas Hilliard en Angleterre. Le premier nommé préféra se consacrer plus au dessin (le musée de Chantilly en possède une série magnifique) et à la peinture sur toile et ne prêta donc qu'une attention limitée à la miniature et c'est là bien dommage parce que celles qu'il réalisa sont superbes tandis que le second, orfèvre de métier, perpétua la tradition lancée par Holbein sans toutefois l'égaler. Hilliard l'orfèvre sera à la base du développement de l'école anglaise qui s'imposa tout au long du XVIIe siècle et pratiquement jusqu'en 1720 lorsque l'école allemande montra le bout de son nez et que l'école française sortit enfin de son cocon pour contester durement cette hégémonie des insulaires. Il reste que les peintres et leurs académies snobèrent quelque peu la miniature en la considérant comme un art mineur ou comme un « art de bonbonnière » au XVIIIe siècle tant et si bien que les miniaturistes formèrent une caste à part jusqu'au bout. Pourtant, ces artistes étaient avant tout des peintres, souvent très talentueux, pour mettre un maximum de ressemblance et de vie sur vélin, carton, papier, ivoire (à partir de 1720) ou cuivre, quoique les puristes n'acceptent pas de classer les petits portraits peints à l'huile sur ce support parmi les miniatures. La miniature resta donc un art bien particulier, à tel point que les conservateurs de musées, jusqu'à la fin du XIXe siècle, se soucièrent peu d'en acheter ou d'en exposer. Il fallut une exposition à Londres en 1865 puis une autre dans cette même ville 24 ans plus tard pour qu'enfin un intérêt se manifestât pour cet art. La publication de livres et l'organisation d'autres expositions en Europe jusqu'en 1914 contribuèrent à faire sortir les miniatures de l'oubli. Heureusement, des gens aisés comme MM. Pierpont Morgan, Panhard et David-Weill se constituèrent de belles collections, déboursant à l'occasion des sommes folles qui laisseraient pantois les amateurs d'aujourd'hui. Toutefois, le regain d'intérêt pour la miniature est resté limité, à cause des guerres mondiales et aussi en raison de ces vieilles convictions et de ces clichés déformés concernant cet art qui ont fait que le contingent des collectionneurs soit demeuré si restreint. Ces collectionneurs eux-mêmes, dans leur majorité , ont jalousement veillé à ne pas voir leur nombre augmenter afin de se partager au mieux les miniatures mises sur le marché, tant et si bien que leur moyenne d'âge dépasse allègrement 50 ans et que leur race risque d'être menacée d'extinction. En fait, la logique voudrait que leur nombre augmente afin de donner un nouvel élan à ce domaine qui mérite d'être apprécié à sa juste valeur. Née avec la Renaissance, morte avec l'éclosion de l'ère industrielle, la miniature aura quand même connu des années fastes, notamment à partir de 1780 lorsqu'elle intéressa la bourgeoisie. Paradoxalement, elle fit d'avance le lit de la photographie lorsque les gens demandèrent aux artistes de faire plusieurs versions du portrait de l'être cher ou d'eux-mêmes et on comprend alors pourquoi la photographie, fidèle à 100% au niveau de la ressemblance, et surtout rapide, multipliable à souhait et peu coûteuse, devint si vite populaire lorsqu'il s'agissait de faire exécuter un portrait. Un XVIe siècle éclatant Revenons en arrière, au moment où François Clouet et Hilliard, rivalisant de talent, le premier dans le rendu des expressions, le second dans la façon de peindre les habits et les dentelles tout en donnant une pointe de romantisme à ses oeuvres, créèrent enfin les conditions dans lesquelles la miniature allait s'épanouir. A cette époque, la France marqua un temps de retard par rapport à l'Angleterre. Hormis Jean Clouet et son fils François, peu d'artistes firent des miniatures dans ce pays jusqu'en 1600. Des portraits ont cependant été retrouvés sur lesquels il est malgré tout difficile de mettre un nom d'auteur. D'autre part, en France plus qu'ailleurs, de nombreux peintres produisirent des miniatures à l'huile sur cuivre que les spécialistes classent plutôt dans le domaine de la peinture. C'est en Angleterre, pays des libertés et des inventions, que la miniature trouva le terrain favorable à son expansion, d'abord avec l'arrivée d'artistes flamands, comme Simon Benninck, sa fille Lavina Teerlink ou Lucas Horenbout, le premier et le troisième auteurs de ces portraits de Henri VIII figurant sur divers documents officiels, puis avec Holbein qui créa un choc majeur en peignant ces portraits si réalistes. Lucas Horenbout Portrait de Charles Brandon, vers 1530 gouache sur vélin contrecollé sur un carton, 4 cm de diam. Hilliard apporté un côté précieux à la miniature, Rowland Lockey également mais à un degré moindre, tandis que d'autres artistes comme John Bettes ou John Shute, spécialistes des grands portraits à l'huile, s'y essayèrent sans plus. Hilliard s'inspira très largement de Holbein dont les oeuvres étaient conservées à la cour. Tout en exécutant de très belles pièces d'orfèvrerie, cet artiste, originaire d'Exeter, s'améliora au fil des ans en apportant une touche divinement romantique à ses oeuvres, notamment en donnant une attitude langoureuse à certains des personnages qu'il peignit et en mettant sur le pourtour des inscriptions stylisées, peintes à l'or sur des fonds bleus. Attribué à Antonis Mor (Flandres vers 1580), Portrait de Philippe II d'Espagne, peint à l'huile sur carton 4,8 cm de diam. La préciosité de Hilliard fut quelque peu imitée par ses suivants, principalement son fils Laurence qui ne l'égala pas, Isaac Oliver, dont la famille était originaire de Rouen, qui le surpassa et Edward Norgate, un artiste de grand talent dont les oeuvres sont cependant rares. L'âge d'or de la miniature démarra ainsi de belle manière avec ces artistes anglais de la cour d'Elisabeth et de James 1er et se perpétua encore avec autant d'éclat au XVIIe siècle, une période qui vit éclore d'autres miniaturistes extrêmement doués. Et pourtant, la miniature fut encore loin d'entamer sa révolution, les artistes se limitant à peindre à la gouache sur vélin, un support intéressant certes, mais loin d'avoir les qualités de l'ivoire, utilisé que vers 1720 et plus largement à partir de 1740. Adrian Darmon
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Première période : De Holbein à Hilliard par Adrian Darmon Hans HolbeinPortrait de Mrs Pemberton, née Margaret Throckmorton,vers 1536, gouache sur vélin contrecollésur une carte à jouer, 5,2 cm. diam. | Nicholas HilliardPortrait d'un membre de la haute noblesse anglaise,sur vélin contrecollé sur une carte à jouer, ovale 5,4 cm, la date (1614) est sujette à caution | Elles possèdent un charme indicible ces miniatures qui ont joué un rôle important du XVIe au XIXe. Elles ont été des symboles d'affection, des gages d'amour, des souvenirs ineffaçables jusqu'au jour où la photographie a fait son apparition pour finalement causer leur perte. Aujourd'hui, elles sont très loin de valoir ce qu'elles coûtaient vers 1900 lorsque des gens aisés comme MM. Panhard ou Pierpont Morgan en achetaient à prix d'or. Il est donc temps de les remettre au goût du jour afin qu'elles méritent plus d'attention de la part des amateurs d'art et qu'elles ne soient plus seulement considérées comme de ravissantes petites choses qu'on classe indûment parmi les objets de vitrine. Il a suffi d'une vingtaine d'années, le laps de temps nécessaire à la photographie pour devenir populaire, pour que l'art de la miniature soit relégué aux oubliettes. Progressivement, ses artistes ont fini par disparaître si bien qu'à partir de la fin du XIXe siècle, ceux qui l'ont perpétué n'étaient plus dans leur majorité que des copistes et bien souvent les pâles imitateurs de maîtres qui les avaient précédés et qui s'étaient montrés aussi talentueux que les plus grands peintres de leur époque. Nicholas Hilliard Portrait de Georges Clifford, 3e Compte de Cumberland, vers 1586, sur vélin contrecollé sur carton, ovale 7,1 x 5,8 cm Il est facile de comprendre à quel point la photographie a représenté un phénomène considérable dans la vie des gens durant la seconde moitié du XIXe siècle et pourquoi son succès a naturellement entraîné le naufrage d'un art qui avait tenu trois siècles durant une place prépondérante dans les hautes sphères de la société européenne. Destinée aux rois au départ, la miniature a ensuite été récupérée par la noblesse avant d'attirer la bourgeoisie à partir de 1770. Elle a été gage d'amour et symbole de réussite et ses meilleurs artistes bénéficièrent d'une renommée qui leur assurèrent en retour une aisance matérielle que beaucoup de grands peintres n'eurent pas. L'histoire du portrait en miniature commence vraiment avec Jean Clouet et Hans Holbein, deux maîtres importants du début du XVIe siècle, d'ailleurs plus peintres que miniaturistes. D'emblée, ils réalisèrent de merveilleux chefs d'œuvre qui firent date dans l'histoire de cet art et ce, à un tel degré que ceux qui leur succédèrent furent rarement en mesure de les surpasser. Une origine floue Méconnu, l'art de la miniature a été confronté à une longue suite de contradictions et de malentendus. D'abord, on ne pourrait expliquer avec certitude l'origine du mot. Pour beaucoup, il dériverait de minium qui désignait la couleur rouge utilisée pour enluminer les manuscrits. Toutefois, cette assertion semble plutôt fantaisiste parce que le rouge n'était pas la couleur la plus utilisée pour les enluminures. Enluminure rime d'ailleurs avec miniature et c'est peut-être là qu'il faut rechercher l'origine du mot, surtout que limner (enlumineur en anglais) fut le nom qui était donné aux miniaturistes de la cour de Henri VIII et d'Élisabeth 1ere en Angleterre et le meilleur exemple est celui rapporté par Nicholas Hilliard, principal suiveur de Holbein, qui publia vers 1600 un ouvrage intitulé : «The Art of Limning» (l'Art de la Miniature). Une troisième hypothèse a cependant été formulée, celle de l'association du mot latin « minus » (plus petit) avec miniature qui est de la peinture en réduction. A ce problème d'étymologie s'ajoute le fait que la miniature et la peinture n'ont jamais fait bon ménage alors que rien n'aurait dû les opposer. Au XVIe siècle, la miniature sert d'abord les souverains, non pas dans un but artistique mais plutôt comme moyen original d'illustration de lettres officielles. C'est ainsi que divers documents signés par Henri VIII vers 1520 sont illustrés de son portrait, un peu à la manière de livres d'Heures enrichis d'enluminures. Dans ce contexte, on imagine fort bien que la miniature est un dérivé de l'enluminure et qu'à l'illustration du sacré s'est ensuite substituée, dans un autre usage, celle du portrait. On connaît ces fabuleux livres d'Heures, agrémentés de scènes peintes par de très grands artistes, ces enlumineurs ou « limners » qui ont été les précurseurs des grands miniaturistes du XVIe siècle. On pense notamment à Jean Fouquet qui, au sacré, a ajouté l'éloge de la chevalerie. C'est certainement à partir de là que la miniature a commencé par se singulariser, principalement avec Jean Clouet, peintre de François 1er, qui, tout en restant très proche des artistes de la fin du Moyen-Age, annonce un nouveau style, plus perceptible dans ses magnifiques dessins et que Holbein, dans son sillage, portera au niveau le plus élevé avec ses miniatures réalisées à partir de 1535 pour le compte de Henri VIII et de son entourage.
Holbein, l'incomparable Holbein reçut vraisemblablement l'enseignement de Lucas Horenbout ( ou Hornebolt), un artiste flamand venu en Angleterre juste avant 1520 et qui fut le premier miniaturiste de la Cour. Horenbout fut probablement l'auteur de certains portraits du roi sur ces documents officiels signés de la main du monarque. Ces portraits ne sont guère exceptionnels au niveau de la qualité mais ont le mérite d'avoir tracé la voie à cet art que Holbein sut magnifier avec un talent hors pair. Les portraits réalisés par Holbein sont extraordinaires de vie et de vérité et dégagent quelque chose de magique qu'aucun de ses successeurs ne put exprimer avec autant de force. Ce fut donc à partir de 1535 que l'art de la peinture à la gouache sur parchemin prit forme, quand Henri VIII se servit de Holbein pour notamment envoyer son portrait en miniature à divers cours d'Europe et principalement dans sa quête d'une nouvelle épouse. L'entourage du monarque anglais, impressionné ne manqua pas de se faire «portraicturer» (comme on disait alors) mais la mort prématurée de Holbein à la suite d'une épidémie de peste en 1543, apporta un frein à l'art de la miniature. Ce ne fut qu'une vingtaine d'années plus tard que l'essor de cet art devint effectif avec François Clouet en France et Nicholas Hilliard en Angleterre. Le premier nommé préféra se consacrer plus au dessin (le musée de Chantilly en possède une série magnifique) et à la peinture sur toile et ne prêta donc qu'une attention limitée à la miniature et c'est là bien dommage parce que celles qu'il réalisa sont superbes tandis que le second, orfèvre de métier, perpétua la tradition lancée par Holbein sans toutefois l'égaler. Hilliard l'orfèvre sera à la base du développement de l'école anglaise qui s'imposa tout au long du XVIIe siècle et pratiquement jusqu'en 1720 lorsque l'école allemande montra le bout de son nez et que l'école française sortit enfin de son cocon pour contester durement cette hégémonie des insulaires. Il reste que les peintres et leurs académies snobèrent quelque peu la miniature en la considérant comme un art mineur ou comme un « art de bonbonnière » au XVIIIe siècle tant et si bien que les miniaturistes formèrent une caste à part jusqu'au bout. Pourtant, ces artistes étaient avant tout des peintres, souvent très talentueux, pour mettre un maximum de ressemblance et de vie sur vélin, carton, papier, ivoire (à partir de 1720) ou cuivre, quoique les puristes n'acceptent pas de classer les petits portraits peints à l'huile sur ce support parmi les miniatures. La miniature resta donc un art bien particulier, à tel point que les conservateurs de musées, jusqu'à la fin du XIXe siècle, se soucièrent peu d'en acheter ou d'en exposer. Il fallut une exposition à Londres en 1865 puis une autre dans cette même ville 24 ans plus tard pour qu'enfin un intérêt se manifestât pour cet art. La publication de livres et l'organisation d'autres expositions en Europe jusqu'en 1914 contribuèrent à faire sortir les miniatures de l'oubli. Heureusement, des gens aisés comme MM. Pierpont Morgan, Panhard et David-Weill se constituèrent de belles collections, déboursant à l'occasion des sommes folles qui laisseraient pantois les amateurs d'aujourd'hui. Toutefois, le regain d'intérêt pour la miniature est resté limité, à cause des guerres mondiales et aussi en raison de ces vieilles convictions et de ces clichés déformés concernant cet art qui ont fait que le contingent des collectionneurs soit demeuré si restreint. Ces collectionneurs eux-mêmes, dans leur majorité , ont jalousement veillé à ne pas voir leur nombre augmenter afin de se partager au mieux les miniatures mises sur le marché, tant et si bien que leur moyenne d'âge dépasse allègrement 50 ans et que leur race risque d'être menacée d'extinction. En fait, la logique voudrait que leur nombre augmente afin de donner un nouvel élan à ce domaine qui mérite d'être apprécié à sa juste valeur. Née avec la Renaissance, morte avec l'éclosion de l'ère industrielle, la miniature aura quand même connu des années fastes, notamment à partir de 1780 lorsqu'elle intéressa la bourgeoisie. Paradoxalement, elle fit d'avance le lit de la photographie lorsque les gens demandèrent aux artistes de faire plusieurs versions du portrait de l'être cher ou d'eux-mêmes et on comprend alors pourquoi la photographie, fidèle à 100% au niveau de la ressemblance, et surtout rapide, multipliable à souhait et peu coûteuse, devint si vite populaire lorsqu'il s'agissait de faire exécuter un portrait. Un XVIe siècle éclatant Revenons en arrière, au moment où François Clouet et Hilliard, rivalisant de talent, le premier dans le rendu des expressions, le second dans la façon de peindre les habits et les dentelles tout en donnant une pointe de romantisme à ses oeuvres, créèrent enfin les conditions dans lesquelles la miniature allait s'épanouir. A cette époque, la France marqua un temps de retard par rapport à l'Angleterre. Hormis Jean Clouet et son fils François, peu d'artistes firent des miniatures dans ce pays jusqu'en 1600. Des portraits ont cependant été retrouvés sur lesquels il est malgré tout difficile de mettre un nom d'auteur. D'autre part, en France plus qu'ailleurs, de nombreux peintres produisirent des miniatures à l'huile sur cuivre que les spécialistes classent plutôt dans le domaine de la peinture. C'est en Angleterre, pays des libertés et des inventions, que la miniature trouva le terrain favorable à son expansion, d'abord avec l'arrivée d'artistes flamands, comme Simon Benninck, sa fille Lavina Teerlink ou Lucas Horenbout, le premier et le troisième auteurs de ces portraits de Henri VIII figurant sur divers documents officiels, puis avec Holbein qui créa un choc majeur en peignant ces portraits si réalistes. Lucas Horenbout Portrait de Charles Brandon, vers 1530 gouache sur vélin contrecollé sur un carton, 4 cm de diam. Hilliard apporté un côté précieux à la miniature, Rowland Lockey également mais à un degré moindre, tandis que d'autres artistes comme John Bettes ou John Shute, spécialistes des grands portraits à l'huile, s'y essayèrent sans plus. Hilliard s'inspira très largement de Holbein dont les oeuvres étaient conservées à la cour. Tout en exécutant de très belles pièces d'orfèvrerie, cet artiste, originaire d'Exeter, s'améliora au fil des ans en apportant une touche divinement romantique à ses oeuvres, notamment en donnant une attitude langoureuse à certains des personnages qu'il peignit et en mettant sur le pourtour des inscriptions stylisées, peintes à l'or sur des fonds bleus. Attribué à Antonis Mor (Flandres vers 1580), Portrait de Philippe II d'Espagne, peint à l'huile sur carton 4,8 cm de diam. La préciosité de Hilliard fut quelque peu imitée par ses suivants, principalement son fils Laurence qui ne l'égala pas, Isaac Oliver, dont la famille était originaire de Rouen, qui le surpassa et Edward Norgate, un artiste de grand talent dont les oeuvres sont cependant rares. L'âge d'or de la miniature démarra ainsi de belle manière avec ces artistes anglais de la cour d'Elisabeth et de James 1er et se perpétua encore avec autant d'éclat au XVIIe siècle, une période qui vit éclore d'autres miniaturistes extrêmement doués. Et pourtant, la miniature fut encore loin d'entamer sa révolution, les artistes se limitant à peindre à la gouache sur vélin, un support intéressant certes, mais loin d'avoir les qualités de l'ivoire, utilisé que vers 1720 et plus largement à partir de 1740. Adrian Darmon
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