Malheureusement, la fureur populaire conduit souvent à des destructions, comme durant l'An II lors de la Révolution française avec la stupide vente à la criée de tous les biens du domaine de Versailles à partir du 23 août 1793, devenu propriété nationale. Tout devait disparaître, des meubles extraordinaires, aux effets de Marie-Antoinette, au lit somptueux, aux tableaux aux porcelaines de Sèvres et de Vincennes et aux superbes pendules ouvragées pour vider le château de tous ses trésors incomparables.
Entre deux porcelaines fut annoncé le portrait de l'empereur Joseph II, frère de la veuve Capet que le commissaire-priseur Charles Delacroix, député de la Montagne et père du célèbre peintre Eugène, auteur en 1830 de l'emblématique tableau « La Liberté Guidant le peuple », fit immédiatement retirer de la vente en s'en saisissant pour détourer le visage avec un couteau et mimer sa décollation. Quatre ans plus tôt, la Révolution avait démarré avec la prise et la démolition de la Bastille, un acte visant à faire table rase du passé pour bâtir une nouvelle ère qui commença avec l'an 1 de la République (1792-1793) tandis que les révolutionnaires se débarrassèrent des symboles de la royauté le 14 août 1792, quatre jours après l'assaut des Tuileries, lorsque Danton signa un décret pour ordonner l'enlèvement des bas-reliefs,inscriptions, monuments en bronze et de tout ce qui incarnait l'Ancien Régime en amenant les sans-culottes a déboulonner les sculptures royales de Paris et de province, comme les deux statues de Louis XIV , pédestre par Martin Desjardins sur la place des Victoires, et équestre par François Girardon sur la place Vendôme, pour faire des canons en bronze. Un désastre sans équivalent dans l'histoire des soulèvements puisque même en 1917, les révolutionnaires russes ne détruisirent qu'à peine 20% des œuvres tsaristes.
En octobre 1793 à Notre-Dame, les figures de la galerie des rois de Judas furent renversées de la façade occidentale tandis que la cathédrale fut mise à sac, tout comme son phénoménal trésor qui disparut à jamais. Aujourd'hui, les sculptures placées du magnifique édifice ne sont que les copies conçues au 19e siècle par le restaurateur du patrimoine, Eugène Viollet-le-Duc qui se permit quelques libertés avec le décor de l'édifice.
L'iconoclasme républicain concerna aussi les portraits peints, livrés à de grands autodafés qui suivirent le pillage des demeures de nobles emprisonnés ou partis en exil et s'il fut impossible de quantifier le nombre de chefs-d'œuvre perdus, on déplora notamment la destruction d'un portrait de Louis XIII par Philippe de Champaigne au château de Fontainebleau. Signe des temps féodaux, l'art médiéval devint honni, les cultes de la Raison et de l'Être suprême voulant bannir toute superstition religieuse.
Ce fut au milieu de la Terreur, à l'époque du procès puis de l'exécution de Marie-Antoinette (mi-octobre 1793), que les violences atteignirent leur apogée, . Le 21 janvier, Louis XVI avait été guillotiné, mais, pour les Jacobins, cela n'était pas suffisant, au point de s'en prendre aux tyrans jusque dans leurs tombes en procédant notamment au démantèlement des monuments funéraires des rois de France dans la basilique de Saint-Denis où les dépouilles royales furent déterrées et profanées d'une manière écoeurante.
Des fanatiques ivres de colère extirpèrent ainsi les corps momifiés des souverains, en particulier celui d'Henri IV resté dans un état de conservation remarquable qui fut démembré et dont les reliques furent revendues à la sauvette, comme certains restes achetés par des peintres pour les transformer en pigment dit de brun de momie. Puis, dans une ultime exaltation morbide, les cadavres furent entassés dans une fosse commune où ils furent recouverts de terre et de chaux pour en proscrire toute vénération éventuelle.
S'opposant à cette folie destructrice, Alexandre Lenoir fut un des rares individus sensés à oser tenter de sauver certains tombeaux et gisants en faisant valoir que ces œuvres étaient des témoignages du génie artistique qui devaient être préservées pour l'instruction du peuple. En 1794, l'Abbé Grégoire eut aussi le courage de dénoncer les crimes contre les œuvres d'art en étant le premier à les qualifier de vandalisme, en référence aux barbares germains qui mirent Rome à sac au 5e siècle.
En 1795, Alexandre Lenoir ouvrit le musée des Monuments français dans les bâtiments de l'actuelle École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Également conservateur au Museum (l'actuel musée du Louvre), le peintre Hubert Robert sauvegarda la mémoire des monuments dans ses toiles alors que paradoxalement, la Révolution eut finalement pour résultat de générer une prise de conscience de la fragilité du patrimoine qu'il fallait dès lors préserver, partager et transmettre.
Malheureusement, la fureur populaire conduit souvent à des destructions, comme durant l'An II lors de la Révolution française avec la stupide vente à la criée de tous les biens du domaine de Versailles à partir du 23 août 1793, devenu propriété nationale. Tout devait disparaître, des meubles extraordinaires, aux effets de Marie-Antoinette, au lit somptueux, aux tableaux aux porcelaines de Sèvres et de Vincennes et aux superbes pendules ouvragées pour vider le château de tous ses trésors incomparables.
Entre deux porcelaines fut annoncé le portrait de l'empereur Joseph II, frère de la veuve Capet que le commissaire-priseur Charles Delacroix, député de la Montagne et père du célèbre peintre Eugène, auteur en 1830 de l'emblématique tableau « La Liberté Guidant le peuple », fit immédiatement retirer de la vente en s'en saisissant pour détourer le visage avec un couteau et mimer sa décollation. Quatre ans plus tôt, la Révolution avait démarré avec la prise et la démolition de la Bastille, un acte visant à faire table rase du passé pour bâtir une nouvelle ère qui commença avec l'an 1 de la République (1792-1793) tandis que les révolutionnaires se débarrassèrent des symboles de la royauté le 14 août 1792, quatre jours après l'assaut des Tuileries, lorsque Danton signa un décret pour ordonner l'enlèvement des bas-reliefs,inscriptions, monuments en bronze et de tout ce qui incarnait l'Ancien Régime en amenant les sans-culottes a déboulonner les sculptures royales de Paris et de province, comme les deux statues de Louis XIV , pédestre par Martin Desjardins sur la place des Victoires, et équestre par François Girardon sur la place Vendôme, pour faire des canons en bronze. Un désastre sans équivalent dans l'histoire des soulèvements puisque même en 1917, les révolutionnaires russes ne détruisirent qu'à peine 20% des œuvres tsaristes.
En octobre 1793 à Notre-Dame, les figures de la galerie des rois de Judas furent renversées de la façade occidentale tandis que la cathédrale fut mise à sac, tout comme son phénoménal trésor qui disparut à jamais. Aujourd'hui, les sculptures placées du magnifique édifice ne sont que les copies conçues au 19e siècle par le restaurateur du patrimoine, Eugène Viollet-le-Duc qui se permit quelques libertés avec le décor de l'édifice.
L'iconoclasme républicain concerna aussi les portraits peints, livrés à de grands autodafés qui suivirent le pillage des demeures de nobles emprisonnés ou partis en exil et s'il fut impossible de quantifier le nombre de chefs-d'œuvre perdus, on déplora notamment la destruction d'un portrait de Louis XIII par Philippe de Champaigne au château de Fontainebleau. Signe des temps féodaux, l'art médiéval devint honni, les cultes de la Raison et de l'Être suprême voulant bannir toute superstition religieuse.
Ce fut au milieu de la Terreur, à l'époque du procès puis de l'exécution de Marie-Antoinette (mi-octobre 1793), que les violences atteignirent leur apogée, . Le 21 janvier, Louis XVI avait été guillotiné, mais, pour les Jacobins, cela n'était pas suffisant, au point de s'en prendre aux tyrans jusque dans leurs tombes en procédant notamment au démantèlement des monuments funéraires des rois de France dans la basilique de Saint-Denis où les dépouilles royales furent déterrées et profanées d'une manière écoeurante.
Des fanatiques ivres de colère extirpèrent ainsi les corps momifiés des souverains, en particulier celui d'Henri IV resté dans un état de conservation remarquable qui fut démembré et dont les reliques furent revendues à la sauvette, comme certains restes achetés par des peintres pour les transformer en pigment dit de brun de momie. Puis, dans une ultime exaltation morbide, les cadavres furent entassés dans une fosse commune où ils furent recouverts de terre et de chaux pour en proscrire toute vénération éventuelle.
S'opposant à cette folie destructrice, Alexandre Lenoir fut un des rares individus sensés à oser tenter de sauver certains tombeaux et gisants en faisant valoir que ces œuvres étaient des témoignages du génie artistique qui devaient être préservées pour l'instruction du peuple. En 1794, l'Abbé Grégoire eut aussi le courage de dénoncer les crimes contre les œuvres d'art en étant le premier à les qualifier de vandalisme, en référence aux barbares germains qui mirent Rome à sac au 5e siècle.
En 1795, Alexandre Lenoir ouvrit le musée des Monuments français dans les bâtiments de l'actuelle École Nationale Supérieure des Beaux-Arts. Également conservateur au Museum (l'actuel musée du Louvre), le peintre Hubert Robert sauvegarda la mémoire des monuments dans ses toiles alors que paradoxalement, la Révolution eut finalement pour résultat de générer une prise de conscience de la fragilité du patrimoine qu'il fallait dès lors préserver, partager et transmettre.
Les révolutions de 1830 et de 1848 conduisirent aussi à d'autres destructions de monuments tout comme durant la Commune en 1871 lorsque les insurgés mirent à bas la colonne Vendôme et incendièrent l'Hôtel de Ville, le Palais des Tuileries, la Bibliothèque impériale du Louvre ainsi que nombre d'édifices historiques.
Le pillage des salles de l'Arc de Triomphe ainsi que les nombreux dégâts commis sur les Champs-Elysées et artères alentours lors des manifestations des Gilets Jaunes, ont montré à l'évidence que les casseurs n'avaient pas retenu la leçon des révolutions précédentes pour se défouler en suivant les appels imbéciles au soulèvement des sieurs Nicolle et Drouet, acharnés depuis des semaines à faire plier le gouvernement qui a eu le tort de ne pas prendre des mesures plus fermes afin de mieux protéger ces lieux mais à force de vouloir mettre le feu, le second nommé a eu en retour la monnaie de sa pièce avec le vandalisme de sa maison et de sa voiture tandis qu'un autre zèbre s'est permis de poster un long message sur You-Tube en prévenant les habitants du 16e arrondissement qu'ils avaient intérêt à reverser 30% de leurs revenus aux plus démunis s'ils ne voulaient pas qu'on vienne les chercher pour leur faire la peau. Pourquoi les résidents du 16e et pas ceux des quartiers chics des 5e,6e,7e et 8earrondissements ? Allez savoir…
Le 2 avril, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a décidé de démissionner sous la pression de la rue et celle du chef de l'armée qui a cherché à sauver le système en place, ce qui n'a pas eu l'heur de satisfaire les Algériens. L'esprit mi-figue mi-raisin, ceux-ci ont donc décidé de poursuivre leurs manifestations avec l'espoir d'un changement radical sauf que le pouvoir ne cédera pas aussi facilement à leurs exigences.
Jusqu'à présent, le mouvement de protestation s'est déroulé sans grand incident mais l'armée pourrait à tout moment chercher à reprendre le contrôle de la situation avec le risque de provoquer un dérapage. Les semaines à venir seront donc cruciales.
Au Japon, Carlos Ghosn avait commencé à respirer après sa mise en liberté sous caution mais de nouvelles révélations sur l'utilisation d'une caisse spéciale de Nissan-Renault qui lui aurait permis de détourner quelque 30 millions d'euros pour l'achat d'un yacht destiné à son usage personnel et le financement d'une start-up créée par son fils aux Etats-Unis lui ont valu de faire l'objet d'accusations supplémentaires de la part des procureurs japonais qui ont décidé de l'interpeller et de le remettre en détention.
Les déboires judiciaires de l'empereur de l'industrie automobile ont donc semblé s'aggraver à quelques mois de son procès qui pourrait se traduire par une lourde condamnation alors qu'il vient d'apprendre que le conseil d'administration de Renault se refusait à lui verser la retraite chapeau de 765.000 euros qu'il avait demandée à l'occasion de son départ en retraite décidé en janvier.
Ghosn se sera finalement pris le pied dans le tapis en se montrant d'une rapacité incroyable à travers des utilisations de sommes puisées dans les fonds de Renault-Nissan qu'il contrôlait abusivement pour satisfaire des dépenses personnelles alors qu'il touchait des salaires mirobolants.A l'évidence, une telle attitude devrait inciter les grands groupes à faire passer des tests psychologiques poussés chaque fois qu'ils désireraient recruter un PDG, ce qui les mettrait à l'abri d'abus scandaleux.
Engagé dans un divorce retentissant,Jeff Bezos peut respirer puisque MacKenzie, sa future ex-épouse, a accepté de lui laisser 75% des actions d'Amazon qu'il détenait conjointement avec elle, ce qui signifie que sa fortune ne va pas trop en souffrir.
MacKenzie va conserver 25% de part, soit 4% de l'ensemble des actions d'Amazon, soit la somme astronomique de 36 milliards de dollars qui la fera devenir la troisième femme le plus riche au monde derrière la Française Françoise Bettencort-Meyers, héritière de l'Oréal, et l'Américaine Alice Walton, descendante des fondateurs des supermarchés Walmart.
Elle a prévu par ailleurs de laisser à Jeff Bezos tous les droits de vote sur l'ensemble de leurs actions d'Amazon, une société valant 890 milliards de dollars en Bourse, et de lui céder la totalité des parts que le couple détient en son nom propre dans le quotidien Washington Post et dans la société spatiale Blue Origin. Selon un document transmis aux autorités boursières, les papiers du divorce ont été déposés le 4 avril au tribunal et la procédure devrait être finalisée dans environ 3 mois. De son côté, Jeff Bezos a tenu à la remercier pour son soutien et sa gentillesse alors qu'elle aurait pu exiger la moitié de sa fortune estimée à environ 150 milliards de dollars.
Inaugurée il y a moins d'un mois, l'exposition Toutankhamon à la Grande Halle de la Villette a fini par faire l'objet d'une controverse plutôt ridicule de la part d'un petit groupe d'individus dits « antiracistes » qui comme un autre a obtenu la censure des « Suppliantes »d'Eschyle à la Sorbonne.
Ce groupe a tout simplement demandé l'interdiction de cette exposition en reprochant à ses organisateurs de cacher l'origine africaine du pharaon qui, selon eux, était noir, tout comme l'ensemble des habitants de l'Egypte ancienne. Une théorie bien connue des sites complotistes et des égyptologues français, qui ont observé depuis plusieurs années sa propagation en tentant de déconstruire ces théories abracadabrantesques sans cacher leur inquiétude face au recul de la raison.
Bref, selon les protestataires, les égyptologues auraient nié la supposée origine africaine de Toutankhamon en affirmant que le royaume d'Egypte était noir et que les nez des statues et des momies auraient été cassés pour dissimuler le caractère épaté de ces derniers, preuve de l'origine africaine des Égyptiens.
Ce serait ainsi pour cette raison que le Sphinx fut abîmé à cet endroit précis, une théorie évidemment farfelue, car il y avait toutes les variantes de couleurs de peau possibles chez les Égyptiens, mais surtout dangereuse, car elle s'est répandue de façon alarmante dans la communauté noire depuis plusieurs années.
A présent, ce discours a été récupéré par des individus exprimant une espèce de violence identitaire dans le but de faire une sorte d'OPA sur l'Égypte ancienne en arguant l'Égypte ancienne a été étudiée en premier lieu par les Européens et qu'il fallait donc obligatoirement contester leurs travaux.Ces comportements se retrouvent aujourd'hui dans les salles de cours à l'université, certains étudiants accusant les professeurs de propager une vision blanche de l'histoire pour affirmer qu'ils n'ont aucune légitimité pour parler de la civilisation africaine et que les travaux et la pensée des spécialistes s'assimilent à du racisme.
Il n'y a donc plus de dialogue possible, ce qui est à la fois terrible et dommageable pour toutes les parties alors que ces dernières années, beaucoup de découvertes sur le peuplement de l'Égypte ancienne ont montré qu'il était fait de gens venant de tous horizons car ce pays était un couloir, sans compter qu'il y avait des mariages mixtes dans la population. Accuser les égyptologues de vouloir blanchir les Égyptiens est donc une ineptie car ils n'ont jamais prétendu que ceux-ci étaient blonds aux yeux bleus.
L'iconographie égyptienne ne représente pas la réalité, mais la conception qu'avaient les Égyptiens de leur monde avec un code de la couleur, jaune pour les figures féminines et rouge sombre pour les masculines que les égyptologues interprètent par l'idée de l'homme actif, en plein soleil, et la femme à la carnation plus claire, au foyer, à l'abri du travail des champs en plein jour.
Malheureusement, la raison n'a pas lieu d'être, les détracteurs des spécialistes se sont montrés capables de toutes les manipulations d'images en se servant de photographies de statues noircies de Toutankhamon pour affirmer qu'il avait la peau noire. Même chose pour sa momie, alors que ce sont les résines de l'embaumement, déversées en très grande quantité, qui ont noirci. Or, on sait qu'il n'était pas un pharaon originaire d'Afrique et si d'autres statues ont la peau noire, c'est simplement parce que c'était la couleur de la résurrection dans l'Égypte ancienne.
On a même accusé les égyptologues d'avoir blanchi la peau de Ramsès II. En rappelant que,les Égyptiens appelaient leur pays « Kemet »(« la noire »), pour démontrer l'africanité de l'Égypte alors que « La noire » signifiait la terre fertile, la couleur du limon, le désert étant surnommé « la rouge », la terre stérile, sur laquelle rien ne peut pousser.
Les égyptologues ont tenté de réfuter de tels arguments farfelus en présentant des images de pharaons qui par exemple écrasaient des populations nubiennes. Mais rien n'y a fait. Malheureusement ces gens-là ont intéressé un public friand de ces absurdités, car elles flattent une identité. Pourtant quand on regarde l'histoire de l'Afrique, la splendeur de royaumes tels que celui du Dahomey par exemple, cela rend incompréhensible ce besoin de faire de l'Égypte un royaume uniquement africain, un fait qui devient terriblement dangereux pour la science et pour le dialogue.
Récupérant des discours nauséabonds, ces groupes traitent les égyptologues de racistes, mais ce sont eux qui le sont alors que Jean Yoyotte, le plus grand égyptologue qu'on ait jamais eu en France, était antillais. On sent maintenant qu'il existe un courant qui veut interdire la réflexion et la pensée, ce qui est très inquiétant du fait que l'université a commencé à abdiquer et que nombre d'enseignants en sont venus à ne pas vouloir faire de vagues.L'épisode des Suppliantes d'Eschyle annulées au prétexte que les masques des acteurs et la coloration factice de leur peau s'apparentaient à un « blackface » s'est évidemment inscrit dans cette logique pour empêcher désormais de poser un regard plus neutre et apaisé sur l'histoire quand on se retrouve face à cette violence et à ces accusations. Pour leur part, les spécialistes égyptiens n'ont pas caché pas leur étonnement face à ces théories complotistes en soulignant que l'Égypte ancienne, comme l'actuelle, est issue d'un mélange. Reste à espérer que les étudiants n'oublieront jamais en sortant des cours que la critique et le recul sont les deux armes qui leur permettront de défendre la science, mais aussi la liberté.
Le 12 avril, le fondateur de Wikileaks Julian Assange a été interpellé par la police britannique dans l'ambassade d'Equateur où il s'était réfugié depuis sept ans pour échapper à une extradition en Suède pour des accusations de viol mais aussi aux Etats-Unis où on lui reprochait la divulgation en 2010 de milliers de documents secrets du Pentagone et du département d'État sur les guerres d'Irak et d'Afghanistan, puis la
publication en 2016 de courriels volés au Parti démocrate et à l'entourage d'Hillary Clinton. Un seul acte d'accusation, pour «conspiration et intrusion informatique», a pour l'instant été dévoilé par l'attorney general américain, exposant le lanceur d'alerte australien à cinq ans de prison. Mais d'autres charges pourraient s'y ajouter prochainement alors que ce dernier a été condamné à 50 semaines de prison par la justice britannique pour avoir enfreint les conditions de sa liberté sous caution à Londres en trouvant refuge à l'ambassade d'Equateur.
Auparavant, le président équatorien Lenin Moreno avait pris «la décision souveraine» de lui retirer le bénéfice de l'asile politique qui lui avait été accordé par son prédécesseur Rafael Correa, aujourd'hui réfugié en Belgique pour échapper à la justice de son pays. Élu en 2017, Moreno voyait Assange comme «un caillou dans sa chaussure» l'empêchant de se réconcilier avec les États-Unis.
Un effort pour sortir de l'impasse avait été tenté en faisant du reclus un citoyen équatorien en 2017, mais Londres avait refusé de lui accorder le statut diplomatique. À l'automne dernier, Quito avait durci le ton, exigeant que l'hôte de l'ambassadeur Carlos Abad Ortiz prenne en charge le coût de son entretien, de ses soins médicaux, et prête attention à «l'hygiène de son chat». En mars 2018, l'ambassade l'avait privé d'accès à l'Internet. Justifiant sa décision de mettre fin à une longue impasse, le président Moreno a reproché à Assange des violations répétées de ses conditions d'asile , en particulier la règle de ne pas intervenir dans les affaires d'autres pays: l'incident le plus récent s'étant produit en janvier 2019 lorsque WikiLeaks a publié des documents du Vatican. En attendant, une complexe bataille pour obtenir son extradition a promis de s'ouvrir au Royaume-Uni, assortie d'un débat sur la liberté de la presse et la protection des journalistes sauf que nombre d'observateurs se sont demandés si celui-ci en était vraiment un.
Symbole de Paris depuis le 12e siècle, la cathédrale de Notre Dame a été ravagée par le feu vers 17heures 50 le 15 avril sans que les pompiers accourus sur place puissent empêcher les 2/3 de sa toiture et sa flèche majestueuse d'être détruites.
Des milliers de Parisiens et de touristes ont assisté impuissants à cet immense incendie survenu lors de travaux de restauration sur le toit et dans les combles de l'édifice alors que ses poutres, vieilles de 800 ans, ont été pour la plupart consumées par les flammes.
Cette véritable tragédie nationale a immédiatement posé la question de la restauration d'édifices publics, trop souvent ravagés par les flammes lors de travaux, comme le parlement de Bretagne, les cathédrales de Nantes et de Chartres ou l'Hôtel Lambert sur l'île Saint-Louis. Pour l'heure, les architectes dépêchés sur place ont évalué les dégâts en craignant un effondrement de la voûte, percée par la chute de la flèche alors que les trésors du bâtiment, comme la cape de Saint-Louis et d'autres reliques, ont pu être mis in-extremis à l'abri.
Notre-Dame avait traversé les siècles en subissant diverses transformations avant d'être défigurée durant la Révolution lorsque ses reliques et statues furent détruites. Remise à l'honneur par Victor Hugo avec son roman« Notre-Dame de Paris », paru en 1831, il avait fallu attendre l'avènement de Louis-Philippe pour que Eugène Viollet-Le- Duc s'attelle à lui redonner sa splendeur d'antan en se permettant toutefois des libertés plutôt contestables lors d'un lifting pharaonique qui avait duré des années.
Si la cathédrale où on avait célébré la libération de Paris en 1944 avait conservé son magnifique aspect gothique, il n'en restait pas moins qu'elle ressemblait de l'intérieur à une coquille vide avec une salle dite du trésor qui ne comprenait essentiellement que des objets du 19esiècle tandis que son état extérieur laissait terriblement à désirer.
Cet incendie a provoqué la stupeur à travers le monde entier et obligé le président Emmanuel Macron à annuler un important discours télévisé prévu à 20 heures au cours duquel il s'apprêtait à annoncer des mesures destinées à redonner confiance aux Français. En attendant, ce dernier a appelé au lancement d'une souscription nationale pour remettre en état la célèbre cathédrale, à l'occasion de travaux qui pourraient durer des décennies et coûter la bagatelle d'un milliard d'euros.
Aux Etats-Unis, l'enquête du procureur spécial Robert Mueller a fini en eau de boudin en ne permettant pas de conclure à une quelconque collusion entre Donald Trump et la Russie juste avant l'élection présidentielle alors que les Démocrates espéraient qu'elle provoquerait sa chute. En conséquence de quoi, le président sera assuré d'aller jusqu'au bout de son mandat, à moins d'être impliqué dans un scandale majeur.
Les Gilets Jaunes ont poursuivi quant à eux leurs manifestations chaque samedi en voyant cependant leur mouvement s'effriter de semaine en semaine tandis que la popularité d'Emmanuel Macron a repris du poil de la bête à moins d'un mois des élections européennes qui pourraient toutefois voir le Rassemblement national de Marine Le Pen devancer la République en marche.
Au Sri Lanka, un groupe d'islamistes locaux a commis une série d'attentats suicides dans des hôtels et des églises du pays en causant la mort de près de 270 personnes alors que l'enquête a révélé que les terroristes étaient issus de milieux aisés. Trois semaines plus tard, les autorités ont expulsé plus de 200 prédicateurs musulmans à titre de représailles en espérant éviter d'autres attaques meurtrières.
On ne savait plus si le chef de l'Etat islamique Abu-Bakr al-Baghdadi était encore vivant après la chute de Baghouz, son dernier bastion au nord de la Syrie, mais celui-ci s'est rappelé à notre mauvais souvenir en apparaissant vieilli et bouffi dans une vidéo diffusée par son organisation, quasiment morte sur le terrain mais toujours aussi menaçante autre part dans le monde. Probablement réfugié dans une zone désertique entre la Syrie et l'Irak, celui-ci a d'ailleurs appelé ses partisans à poursuivre leurs actions à l'étranger, comme cela s'est produit au Sri Lanka.
Samedi 5 mai, le Hamas et le Jihad Islamique ont tiré des centaines de missiles sur le sud d'Israël après que des snipers aient touché la veille deux soldats de l'Etat hébreu qui patrouillaient le long de la frontière avec la bande de Gaza en occasionnant une riposte de Tsahal contre leurs positions.
Quatre Israéliens et 22 Palestiniens ont été tués lors de ce regain de tension qui s'est terminé sur un fragile cessez-le-feu obtenu à la suite d'une médiation de l'Egypte en attendant un prochain round qui risquera d'être encore plus meurtrier.