Les ventes organisées à New York entre le 12 et le 16 mai
2019par Christie's, Sotheby's et
Phillips ont rapporté la bagatelle de deux milliards de dollars, soit cent millions de plus que
l'an dernier, pour témoigner de la bonne santé du marché de l'art qui s'est
trouvé de nouvelles locomotives comme Jeff Koons, KAWS et des artistes
afro-américains longtemps négligés.
Le marché a donc pu compter sur des valeurs sûres, comme
Cézanne, Monet, Basquiat, Picasso, Bacon, Rauschenberg, Rothko ou De Kooning et
sur les artistes qui ont eu le vent en poupe dans le domaine de l'art contemporain en attirant des spéculateurs qui
auront pris des risques alors que Christie's a raflé la mise avec 1.07
milliards de dollars de ventes (Près de 50 millions de plus par rapport à 2018)
devant Sotheby's (842.3 million – moins 16.3 millions sur un an) et Phillips
(134.6 millions- moins 21 millions par rapport à 2018)
Les meilleurs scores : 110 millions chez Sotheby's pour les
Meules de Monet, un tableau qui n'était pas apparu sur le marché depuis plus de
30 ans (acquis pour 2.5 millions de dollars en 1986), 91.1 millions pour un lapin en
acier poli de Koons, acheté il y a une trentaine d'années pour un million, un résultat qui a fait de ce dernier l'artiste vivant le plus cher au monde,59.3 millions pour une nature
morte de Cézanne et 88.8 millions pour Buffalo II de Robert Rauschenberg chez
Christie's. Fait étonnant, cet artiste n'avait jusqu'à présent jamais dépassé
la barre des 20 millions de dollars en vente publique avec un record à 18.6
millions établi en 2016 mais son tableau du début des années 1960 mêlant les
images de John F. Kennedy, alors sénateur, de Coca Cola et de l'Aigle américain
était considéré comme son chef d'œuvre pour le propulser au niveau de Rothko,
de Cy Twombly ou de Rothko.
Encore une fois, les maisons de vente ont pu jouer sur du
velours avec plusieurs lots garantis avant la vente (39%), néanmoins moins
nombreux qu'en 2018 (56%), Phillips ayant enregistré 62% avec 28 sur 45 lots de
sa vacation.
En attendant, le marché a semblé parfois marcher sur la tête,
notamment avec la vente pour 14 millions de dollars chez Sotheby's d'une œuvre de
Christopher Wool intitulée « FOOL » (Idiot, imbécile, abruti) qui
signifie bien que les amateurs manquent parfois de jugeote, considérant que
cette œuvre avait été adjugée chez Christie's pour 7.7 millions de dollars en
février 2012 puis pour 14.2 millions en novembre 2014, soit une perte pour son
vendeur.
Que penser aussi des œuvres de Brian Donnelly dit KAWS ?
Deux œuvres de sa série Kurf ont été proposées chez Christie's et Sotheby's.
Estimées respectivement entre 600.000 et 800.000 dollars et entre 1.5 et 2
millions, Kurf (Tangle) et Kurf (Hot Dog) ont été chacune adjugées pour 2.66
millions avec les frais pour plaire à des collectionneurs séduits par des
personnages étranges, mi-nounours mi-martiens avec des X à la place des yeux.
De quoi rester pantois devant les prix obtenus par ce représentant du Street
Art parti pour marcher dans les traces de Koons, plus concepteur qu'artiste qui fait réaliser par d'autres ses idées avec un souci de grande perfection mais ses créations semblent tout juste dignes d'un magasin de Design.
Qui connaissait Julie Curtiss dont les œuvres n'ont rien
de vraiment extraordinaire (nanas aux seins pointus avec des fouets, Homard
strié, figures féminines bariolées) dont Princess (2016), proposée entre 6000
et 8000 dollars chez Phillips, s'est envolée pour 106.250 dollars. On ne
connaissait pas plus George Cohen dont l'œuvre Deux Cercles et Trois Carrés
(2018) a atteint 62.500 dollars alors que Charles Gaines a enregistré un
nouveau record de 475.000 dollars chez Sotheby's pour une technique mixte
titrée Numbers and Trees:
Central Park Series IV: Tree #6, Carmichael (2019). Même phénomène
pour Laura Owens, créditée d'un record de 1.1. million ou pour Japanese Garden
(2019) de Jonas Wood, estimé au mieux à 700.000 dollars qui s'est envolé chez
Christie's pour 4.9 millions de dollars. Difficile à comprendre ce qui se passe dans les têtes des acheteurs..
Titré
Civil Planning, un tableau très coloré
de Dana Schutz, souvent comparée à l'artiste autrichienne Maria Lassnig, a
quintuplé son estimation pour atteindre 2.4 millions de dollars avec les frais.
Un résultat plus conséquent que les 980.000 dollars atteints le même jour chez
Phillips pour Signing (2009) qui avait presque triplé son estimation. Il y a
peu, rares étaient les amateurs qui connaissaient ses œuvres aux personnages
grotesques peints d'une manière naïve.
Par
contre, estimé entre 25 et 35 million de dollars, le tableau monumental
académique non garanti de William Bouguereau provenant directement de ses
descendants n'a pas trouvé preneur chez Sotheby's le 14 mai en restant en rade
à 18 millions. Ce qui démontre que l'art pompier n'a vraiment plus la cote.
Les ventes organisées à New York entre le 12 et le 16 mai
2019par Christie's, Sotheby's et
Phillips ont rapporté la bagatelle de deux milliards de dollars, soit cent millions de plus que
l'an dernier, pour témoigner de la bonne santé du marché de l'art qui s'est
trouvé de nouvelles locomotives comme Jeff Koons, KAWS et des artistes
afro-américains longtemps négligés.
Le marché a donc pu compter sur des valeurs sûres, comme
Cézanne, Monet, Basquiat, Picasso, Bacon, Rauschenberg, Rothko ou De Kooning et
sur les artistes qui ont eu le vent en poupe dans le domaine de l'art contemporain en attirant des spéculateurs qui
auront pris des risques alors que Christie's a raflé la mise avec 1.07
milliards de dollars de ventes (Près de 50 millions de plus par rapport à 2018)
devant Sotheby's (842.3 million – moins 16.3 millions sur un an) et Phillips
(134.6 millions- moins 21 millions par rapport à 2018)
Les meilleurs scores : 110 millions chez Sotheby's pour les
Meules de Monet, un tableau qui n'était pas apparu sur le marché depuis plus de
30 ans (acquis pour 2.5 millions de dollars en 1986), 91.1 millions pour un lapin en
acier poli de Koons, acheté il y a une trentaine d'années pour un million, un résultat qui a fait de ce dernier l'artiste vivant le plus cher au monde,59.3 millions pour une nature
morte de Cézanne et 88.8 millions pour Buffalo II de Robert Rauschenberg chez
Christie's. Fait étonnant, cet artiste n'avait jusqu'à présent jamais dépassé
la barre des 20 millions de dollars en vente publique avec un record à 18.6
millions établi en 2016 mais son tableau du début des années 1960 mêlant les
images de John F. Kennedy, alors sénateur, de Coca Cola et de l'Aigle américain
était considéré comme son chef d'œuvre pour le propulser au niveau de Rothko,
de Cy Twombly ou de Rothko.
Encore une fois, les maisons de vente ont pu jouer sur du
velours avec plusieurs lots garantis avant la vente (39%), néanmoins moins
nombreux qu'en 2018 (56%), Phillips ayant enregistré 62% avec 28 sur 45 lots de
sa vacation.
En attendant, le marché a semblé parfois marcher sur la tête,
notamment avec la vente pour 14 millions de dollars chez Sotheby's d'une œuvre de
Christopher Wool intitulée « FOOL » (Idiot, imbécile, abruti) qui
signifie bien que les amateurs manquent parfois de jugeote, considérant que
cette œuvre avait été adjugée chez Christie's pour 7.7 millions de dollars en
février 2012 puis pour 14.2 millions en novembre 2014, soit une perte pour son
vendeur.
Que penser aussi des œuvres de Brian Donnelly dit KAWS ?
Deux œuvres de sa série Kurf ont été proposées chez Christie's et Sotheby's.
Estimées respectivement entre 600.000 et 800.000 dollars et entre 1.5 et 2
millions, Kurf (Tangle) et Kurf (Hot Dog) ont été chacune adjugées pour 2.66
millions avec les frais pour plaire à des collectionneurs séduits par des
personnages étranges, mi-nounours mi-martiens avec des X à la place des yeux.
De quoi rester pantois devant les prix obtenus par ce représentant du Street
Art parti pour marcher dans les traces de Koons, plus concepteur qu'artiste qui fait réaliser par d'autres ses idées avec un souci de grande perfection mais ses créations semblent tout juste dignes d'un magasin de Design.
Qui connaissait Julie Curtiss dont les œuvres n'ont rien
de vraiment extraordinaire (nanas aux seins pointus avec des fouets, Homard
strié, figures féminines bariolées) dont Princess (2016), proposée entre 6000
et 8000 dollars chez Phillips, s'est envolée pour 106.250 dollars. On ne
connaissait pas plus George Cohen dont l'œuvre Deux Cercles et Trois Carrés
(2018) a atteint 62.500 dollars alors que Charles Gaines a enregistré un
nouveau record de 475.000 dollars chez Sotheby's pour une technique mixte
titrée Numbers and Trees:
Central Park Series IV: Tree #6, Carmichael (2019). Même phénomène
pour Laura Owens, créditée d'un record de 1.1. million ou pour Japanese Garden
(2019) de Jonas Wood, estimé au mieux à 700.000 dollars qui s'est envolé chez
Christie's pour 4.9 millions de dollars. Difficile à comprendre ce qui se passe dans les têtes des acheteurs..
Titré
Civil Planning, un tableau très coloré
de Dana Schutz, souvent comparée à l'artiste autrichienne Maria Lassnig, a
quintuplé son estimation pour atteindre 2.4 millions de dollars avec les frais.
Un résultat plus conséquent que les 980.000 dollars atteints le même jour chez
Phillips pour Signing (2009) qui avait presque triplé son estimation. Il y a
peu, rares étaient les amateurs qui connaissaient ses œuvres aux personnages
grotesques peints d'une manière naïve.
Par
contre, estimé entre 25 et 35 million de dollars, le tableau monumental
académique non garanti de William Bouguereau provenant directement de ses
descendants n'a pas trouvé preneur chez Sotheby's le 14 mai en restant en rade
à 18 millions. Ce qui démontre que l'art pompier n'a vraiment plus la cote.