Vendredi 15 mars, adepte de la théorie du grand remplacement professée par les extrémistes blancs qui depuis des années ont dénoncé l'afflux d'immigrés musulmans en Europe, un suprémaciste australien a massacré 50 fidèles dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, un pays qui n'avait jamais connu pareille tragédie jusque là.
Brenton Tarrant, 28 ans, l'auteur de ce terrible attentat, a filmé son équipée meurtrière en la postant en direct sur Facebook après avoir publié sur le réseau social un manifeste de 73 pages pour la justifier en glorifiant le tueur de masse Anders Breivik qui avait tué 77 personnes sur l'île norvégienne d'Utoya il y a quelques années, alors que la stratégie de Daech avait été justement de commettre de sanglants attentats en Europe pour provoquer des réactions violentes contre les musulmans afin de les inciter à adhérer à ses idées mortifères et de faire la guerre à l'Occident.
Prévisible depuis le massacre commis par Breivik, cet attentat nauséabond a suscité des condamnations vigoureuses à travers le monde sauf que certaines d'entre elles ont été accompagnées par la dénonciation de l'islamophobie dans plusieurs pays occidentaux, mais aussi de la part de l'Iran et de la Turquie qui par ailleurs a ouvertement prôné l'islamisation de l'Europe. En attendant, il a semblé impératif d'éviter de donner l'occasion aux extrémistes de tous bords de profiter de la situation pour mettre le feu entre les communautés établies en Amérique ou dans les pays européens.
Samedi 16 mars, 18e round des manifestations du mouvement des Gilets Jaunes qui ont investi les Champs-Elysées en affrontant une police dépassée pour ensuite saccager nombre de commerces sur leur passage. Spectacle de désolation après le déferlement des casseurs qui ont brisé les vitrines du Drugstore Publicis et de magasins de luxe en pillant le joaillier Bulgari et en incendiant le restaurant le Fouquet's, symboles des riches pour les groupes anarchistes, ainsi qu'un kiosque à journaux sous les applaudissement de la foule. De quoi faire fuir les touristes et de mettre un peu plus l'économie à mal.
13e acte des Gilets jaunes le 9 février et encore des voitures brûlées et des dégâts dans les rues de plusieurs villes de France tandis que des inscriptions antisémites ont fleuri sur des murs, des portes de garages, des boîtes aux lettres décorées du portrait de Simone Veil devant la mairie du XIIIe arrondissement et la façade du journal Le Monde.
Dans le même temps, le ministère de l'Intérieur a indiqué que les actes antisémites avaient augmenté de 74% en 2018 en passant à 541, un chiffre inquiétant qui démontre qu'on n'en a pas fini avec le racisme anti-juif, né il y a près de 1300 ans lorsque les chrétiens, désireux d'écarter le judaïsme de leur route, décrétèrent que Jésus avait été assassiné par ses coreligionnaires, une excuse ensuite toute trouvée lors des croisades qui conduisirent à de nombreux massacres de juifs jusqu'au XIVe siècle lorsque nombre de royaumes européens commencèrent à les expulser tandis que l'Espagne paracheva le travail en 1492.
Depuis lors, les juifs qui avaient joui d'une certaine liberté en Europe entre le 4eet le 11e siècle, durent se réfugier en Turquie, aux Pays-Bas ou en Pologne et d'autres pays de l'Est pour vivre en vase clos sans pouvoir être des citoyens à part entière en étant obligé d'attendre une éclaircie jusqu'au début du 19e siècle, grâce à Napoléon qui leur permit de s'émanciper progressivement.
N'empêche, toujours considérés par l'Eglise comme déicides jusqu'en 1962, ceux-ci éprouvèrent les pires difficultés dans leurs tentatives de s'insérer dans les sociétés européennes, même si certains d'entre eux, tels les Rothschild ou les Péreire, parvinrent à s'extirper du lot en devenant prospères, ce qui eut cependant des effets pernicieux du fait qu'on les accusa de vouloir dominer le monde.
A l'antisémitisme mondain ou religieux du XIXe siècle qui déboucha sur l'affaire du capitaine Dreyfus montée de toutes pièces, succéda celui du régime tsariste, lequel inventa un complot juif international avant l'avènement d'Adolf Hitler et du nazisme, avec un programme démentiel prévoyant l'élimination des juifs de la face de la planète.
A chaque crise ou événement contrariant, comme la peste ou l'état catastrophique des finances royales au Moyen Âge, l'influence de l'Eglise jusqu'en 1789 et même après, les guerres ou les scandales, tel celui du Canal de Panama au XIXe siècle, le conflit de 1914-1918, la Révolution russe et la situation délétère en Allemagne durant les années 1920 qui mena à un désastre mondial, le bouc émissaire principal fut le juif, rendu responsable de tous les maux de la planète. Après 1945 et l'élimination de six millions de juifs, les survivants ne manquèrent pas d'être accusés de vouloir reprendre leurs possessions en tentant de se reconstruire tandis que la création de l'Etat d'Israël donna naissance à un racisme anti-juif dans les pays arabes qui se développa avec l'importation du conflit israélo-palestinien en Europe à partir des années 1980.
De l'antisémitisme on passa par la suite à l'antisionisme, ce qui depuis est devenu étroitement interconnecté avec une contagion dans les banlieues à forte population de familles d'immigrés musulmans mais aussi dans les milieux d'extrême-gauche et ceux de l'ultra-droite, où nombre de nostalgiques du nazisme et du fascisme se sont sentis pousser des ailes sous la montée des populismes en Europe. A cela, il convient d'ajouter la haine d'Israël proférée par les djihadistes de Daech et les mollahs iraniens qui n'ont eu de cesse d'appeler à la destruction de l'Etat hébreu au risque de provoquer un jour un conflit nucléaire.
Le gouvernement français a eu beau dire qu'il fallait combattre un pernicieux fléau indigne de la République, rien n'y a fait puisque les actes antisémites n'ont pas cessé d'augmenter, une réalité constatée en Allemagne avec l'arrivée d'un million de réfugiés musulmans, endoctrinés depuis l'enfance par la haine du juif, tout comme en Suède ou en Norvège, alors qu'en Grande-Bretagne, le Parti travailliste du dangereux Jeremy Corbyn s'est maintes fois signalé par ses prises de positions contre Israël, et par ricochet les juifs.
Tout cela ne sent pas bon parce que le départ des juifs d'Europe serait susceptible de provoquer un vide dangereux pour les autres minorités qui risqueraient d'être à leur tour la cible d'actes racistes, au point de conduire à une situation similaire à celle que connut l'Allemagne nazie à partir de 1933 mais là, ce seraient les musulmans les premiers visés pour craindre l'apparition de guerres civiles sur le continent.N'oublions pas que les juifs étaient arrivés en Europe dès le 1er siècle sans toutefois pouvoir mener trop longtemps des existences paisibles alors que les immigrés musulmans, venus depuis les années 1960, ont éprouvé les pires difficultés à s'insérer dans les pays qui les ont accueillis, apparemment à cause de leur religion, imposée comme dogme politique dans nombre de pays d'où ils sont issus, mais peu en phase avec la laïcité telle qu'elle est appliquée en Europe.
L'apparition du voile et de la burqa dans plusieurs pays n'a pas arrangé les choses puisque ces symboles religieux ont été considérés comme une forme de radicalisation, constatée en Europe avec le départ de milliers de candidats au djihad pour l'Irak ou la Syrie, sans compter que rares sont les jeunes musulmanes qui peuvent désormais se promener tête nue dans certaines banlieues où les immigrés sont la majorité. Par ailleurs, il n'est plus possible dans nombre d'écoles d'enseigner la Shoah sans que des élèves interviennent pour dire qu'elle n'a pas existé, ni même d'évoquer l'évolution des espèces, considérée comme une fable, contraire aux préceptes du Coran.
La question est de savoir ce que peut faire la République. Aggraver les peines punissant le racisme ? Obliger les citoyens à se conformer à la laïcité au pied de la lettre ? Promulguer que l'antisémitisme est un crime ? Il est difficile d'y répondre parce que quelque part, les êtres humains ont souvent tendance à chercher des coupables concernant les problèmes qui les assaillent, comme le manque d'argent, le chômage ou la précarité. C'est souvent la faute des capitalistes, donc aux juifs qui domineraient les mondes de la finance, du commerce, de l'industrie ou de la culture alors que ceux-ci ne sont que 14 millions à travers la planète et que peu d'entre eux sont vraiment riches ou très religieux mais il semble plus commode de les cibler, comme notamment au Japon où ils ne sont qu'une poignée. S'en prend-on à la Chine qui maltraite les Ouighours en les envoyant dans des camps de rééducation ou les Tibétains qui ont été soumis de force à sa loi en en voyant leurs monastères détruits ? Bizarrement non parce qu'on craint sa toute puissance, au contraire des juifs dont on pense à tort qu'ils iraient docilement à l'abattoir comme il y a près de 80 ans.
Il faut vraiment en finir avec les clichés. Le juif est un être humain comme un autre qui a cependant pour lui d'être le peuple du livre avec la volonté d'apprendre et de s'insérer dans la société, une qualité qui énerve les envieux et les frustrés, souvent incapables de se retrousser les manches pour mener une vie décente. On l'a malheureusement vu lors des manifestations des Gilets jaunes, infiltrés par des éléments faisant la quenelle, cassant des vitrines de banques et de magasins ou brûlant des voitures de luxe qu'ils ne pourront jamais s'offrir alors qu'au départ, le mouvement a paru louable à travers des revendications pleines de bon sens sauf qu'il a fini par déraper en devenant difficilement compréhensible.
Tout le monde désire une vie meilleure sauf que les difficultés économiques du moment amènent le gouvernement à faire des erreurs. S'il est juste de le contraindre à revoir sa copie, il est par contre ridicule d'appeler au soulèvement parce que l'Histoire nous a appris plus d'une fois que les initiateurs des révolutions en sont rarement sortis gagnants.
Jeudi 14 février, jour des amoureux avec la Saint Valentin. L'occasion d'offrir des fleurs ou un cadeau à la femme ou l'homme qu'on aime. Quant à ceux qui ont été affecté par un chagrin d'amour, il reste le propranolol, un médicament d'ordinaire utilisé pour atténuer les symptômes de stress post-traumatique qui vient d'être appliqué avec succès à des personnes souffrant d'une peine de cœur.
Plus besoin de pleurer et de broyer du noir, il suffira de prendre cet anti-migraineux pour se relever d'une déchirante séparation et ne plus être en situation de détresse. Beau progrès mais à ce compte-là, il faudrait prescrire ce bêtabloquant à ceux qui se sont retrouvés au chômage ou qui sont devenus déprimés par la tournure que le mouvement des Gilets jaunes a pris ainsi qu'aux joueurs compulsifs qui ne dorment plus, aux étudiants submergés par le stress des examens, aux députés soumis à la pression sociale, à Macron qui se débat avec des dossiers insolubles, à Mélenchon pour corriger ses écarts de langage, aux démunis qui ne peuvent plus s'en sortir, aux riches qui craignent de gagner moins, à Donald Trump pour l'assagir et même à Carlos Ghosn pour surmonter sa pénible incarcération au Japon.
Il se pourrait d'ailleurs qu'Alexandre Benalla n'ait pas attendu l'annonce de ce médicament miracle pour l'ingurgiter à profusion lors de ses auditions devant la commission du Sénat et sa garde à vue, tellement il a paru zen et sûr de lui, au point de susciter des interrogations à son sujet.
Le virtuel a déjà supplanté la réalité pour nous projeter dans un univers factice en nous faisant prendre pour des démiurges et désormais, le propranolol va nous entraîner dans une autre dimension où le chagrin laissera la place à une sérénité factice. La prochaine étape serait de mettre au point une pilule pour effacer la connerie et transformer la nature humaine en la rendant bienveillante, ce qui ferait vraisemblablement du bien au monde sauf que le prix à payer serait de ne plus éprouver d'émotion en limitant le questionnement de soi et par ricochet en supprimant la dialectique, ce qui veut dire que la vie n'aurait plus aucune saveur.
Samedi 16 février, XIVe acte des Gilets Jaunes dont le mouvement a commencé à perdre de la vigueur. A Paris, le philosophe Alain Finkielkraut a croisé à l'angle du Bd du Montparnasse des individus qui l'ont traité de « sale juif de merde » de« sioniste » et de « raciste » entre autres insultes en démontrant l'inquiétante dérive fasciste ou islamiste de certains individus dont la présence a détruit l'esprit des manifestations.
Les réactions ont été immédiates, que ce soit du côté de la Licra, des philosophes Raphaël Enthoven et Bernard Henri Lévy, l'un lui apportant son soutien et l'autre qui a espéré que cette scène hallucinante pulvériserait les derniers restes de l'impunité médiatique dont jouissaient les Gilets jaunes, ou encore du porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux qui a compté que les responsables de telles infamies seraient identifiés, poursuivis et lourdement condamnés.
On ne peut ne pas être d'accord avec Finkielkraut qui a été très critique sur l'immigration et le communautarisme dans les banlieues mais il est inacceptable de l'attaquer sur ses origines en l'invitant à partir au plus vite en Israël alors que celui-ci a prouvé à maintes reprises qu'il était plus français que les crétins qui l'ont invectivé. Et encore une fois, il serait grand temps que le gouvernement prenne des mesures sévères à l'encontre des racistes qui n'ont pas leur place dans la société. En attendant, après les incidents à l'Arc de Triomphe, les dégradations commises dans plusieurs villes et les tags antisémites qui ont fleuri ça et là, on ne peut que constater que le mouvement des Gilets jaunes s'est décrédibilisé par la faute de dangereux décervelés.
Après avoir noirci plus de 100.000 pages et couvert maints événements durant ma longue carrière de journaliste, je suis ainsi devenu par la force des choses un homme blasé avec parfois le sentiment d'avoir perdu mes illusions en constatant dans quel état l'homme a mis la planète depuis le début du XXe siècle.
Les choses se sont tellement accélérées en 120 ans, un laps de temps infinitésimal par rapport à la longue évolution de l'espèce humaine depuis son apparition sur terre il y a quelque 4 millions d'années. Il avait fallu pratiquement autant de temps pour attendre l'émergence de l'Homo sapiens, puis encore des dizaines de milliers de décennies pour qu'il s'adonne à l'agriculture et invente les premières formes d'écriture alors que les nations n'ont commencé à exister que 4500 ans avant notre ère avant de créer des empires pour dominer d'autres peuples. Dominer, cela a voulu dire la loi du plus fort appliquée par les Egyptiens, les Hittites, les Assyriens, les Perses, les Grecs, les Chinois, les Romains, les Incas, les Mayas, les Arabes, les Espagnols, les Français, les Anglais, les Autrichiens, les Russes, les Prussiens puis les Américains.
Dominer. Dès le début, Caïn tua Abel, les Homo sapiens s'affrontèrent avec les néandertaliens qui disparurent de la surface du globe il y a 40.000 ans. 35.000 ans plus tard, les Egyptiens définirent un art de la guerre plus sophistiqué et depuis lors, les périodes de paix devinrent de plus en plus rares.
Il n'aura donc fallu que 70 siècles à peine pour que la race humaine se retrouve menacée d'extinction en raison de la pollution, de l'utilisation intensive de pesticides, de la mort lente des rivières et des mers, de la disparition progressive des insectes et de nombreuses espèces animales alors que le monde est devenu de plus en plus fou avec nombre de dirigeants qui n'auraient rien à envier aux pharaons, satrapes, empereurs chinois et romains ou rois européens les plus sanguinaires de l'Histoire.
A quoi bon vouloir conquérir la Lune ou Mars si on ne peut sauver la planète ? Si les glaciers et les pôles fondent, le niveau des mers montera inexorablement pour engloutir un quart du globe et plus de 400 millions d'êtres humains avant que le dérèglement climatique ne provoque d'immenses déplacements de populations et des pénuries alimentaires auxquelles succédera une famine qui fera disparaître 4 milliards d'individus.
A la suite d'une telle catastrophe, surviendront des guerres entre des survivants affamés et des nantis qui auront construit des forteresses pour se protéger tandis que le monde sombrera dans les ténèbres. A cet égard, on pourrait se souvenir de films prémonitoires comme « Soleil Vert »,« Mad Max » ou « Waterworld » pour se faire une idée de l'ambiance apocalyptique à laquelle les hommes du 22e siècle risqueront d'être soumis.
On a eu déjà un avant-goût de ce qui pourrait arriver avec les catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima et le califat de Daech qui a fait régner la terreur durant plus de cinq ans en Irak et en Syrie après l'émergence en Afghanistan des talibans obscurantistes puis d'al-Qaïda qui n'avait pas hésité à s'attaquer aux Etats-Unis en 2001.
Certes, il n'y a plus eu de conflit mondial depuis trois-quarts de siècle mais les guerres régionales ou civiles se sont multipliées dans le même temps pour faire craindre le pire. Bref, le monde va mal. C'est une évidence. Toutefois il semble aller apparemment mieux qu'à certaines périodes de l'Histoire sauf qu'à présent, il est peuplé de près de 8 milliards d'individus, dont un tiers vivant sous le seuil de la pauvreté, alors que la démographie a connu une sérieuse baisse dans les pays riches et une hausse inquiétante dans les régions sous-développées du globe.
Les Gilets Jaunes ont poursuivi quant à eux leur mouvement alors que les actes antisémites se sont poursuivis au cours ou en dehors de leurs manifestations, ce qui a poussé Emmanuel Macron à se sentir forcé de réagir pour condamner l'antisémitisme en signalant que l'antisionisme était devenu son paravent hypocrite tout aussi répréhensible vu que ceux qui le professaient avait dans la tête la destruction de l'Etat d'Israël.
L'homme qui avait délivré des injures racistes à l'encontre d'Alain Finkielkraut a été mis en examen à Mulhouse après avoir prétendu qu'il ne nourrissait pas la haine des juifs, ce dont il aura à prouver lors de son procès. On voit donc que les gens accusés de racisme se dédouanent comme ils peuvent sauf que leurs propos sont bien là pour contredire leurs explications vaseuses.
Quand tout devient compliqué, on cherche donc un bouc émissaire, en l'occurrence le juif associé par des esprits faibles au capitalisme avec l'ambition de dominer le monde, comme si toutes les banques et les places financières appartenaient au peuple dit élu, tout ça parce que des abrutis se sont mis en tête que les Rothschild et autres magnats juifs étaient la source de leurs malheurs.
Malheureusement pour les juifs, l'histoire tend à se répéter depuis qu'on les a accusés d'être les assassins du Christ, puis d'avoir empoisonné l'eau des puits durant la peste noire au Moyen-Âge ou d'être un fléau pour les nazis et maintenant qu'ils ont un Etat où pouvoir se réfugier au cas où les choses tourneraient mal pour eux, ils sont rendus responsables du malheur des Palestiniens dont les dirigeants n'ont jamais voulu accepter un règlement de paix, au prétexte qu'il ne leur convenait pas, alors que les Kurdes de Syrie et d'Irak ne feraient certainement pas la fine bouche si on leur proposait un territoire qui leur soit propre.
Depuis le 22 février, la jeunesse algérienne est descendue dans les rues pour manifester contre la candidature d'Abdelaziz Bouteflika à un cinquième mandat présidentiel alors que celui-ci n'a plus prononcé un discours depuis qu'il a été victime d'un AVC en 2013.
Malgré les manifestations à travers le pays, Bouteflika a annoncé dans une lettre écrite depuis Genève, où il est parti se faire soigner, son intention de se représenter à l'élection en promettant qu'une fois élu, il ferait organiser un autre scrutin pour le remplacer avant la fin de sa nouvelle présidence. Ainsi donc, cloué dans un fauteuil roulant depuis plus de cinq ans, l'octogénaire aurait gardé toute sa tête alors qu'on peut estimer que sa fameuse lettre a été vraisemblablement écrite par les membres de son entourage dont l'ambition est de conserver le pouvoir envers et contre tout. D'abord envers la menace d'un retour des islamistes en Algérie puis pour ne pas se mettre en retrait trop facilement après avoir contrôlé étroitement les finances du pays, où 34% des jeunes sont frappés par le chômage.
Dans cette affaire, Bouteflika n'a été qu'un pion utilisé par le gouvernement et les caciques du FLN qui ont compté sur la peur de l'Europe, et en particulier la France, de voir l'Algérie sombrer dans le chaos d'autant plus que les partis d'opposition ont été mis sous l'éteignoir depuis des années. Face à un avenir incertain, il vaut donc mieux tenir que courir pour ne pas être confronté à une situation à la libyenne qui pousserait des centaines de milliers d'Algériens à fuir au-delà de la Méditerranée, ce qui signifie qu'en l'absence d'une possibilité d'alternance, une transition pacifique ne sera pas possible dans l'immédiat alors que si la colère de la rue persiste, le régime sera contraint de prendre des mesures répressives pour rester en place avec un président devenu une sorte de mort vivant pour lui servir de paravent.
Encore une fois, une révolution risque de bouleverser un pays dont le peuple est fatigué d'être sous la coupe d'un régime autoritaire incapable de lui offrir la perspective d'un avenir meilleur d'autant plus qu'il n'existe plus aucun homme politique charismatique en Algérie qui soit à même d'obtenir un appui inconditionnel de ses concitoyens pour y ouvrir une nouvelle ère sans compter que les caciques du FLN ne sont pas disposés à abandonner le pouvoir.
Vendredi 15 mars, adepte de la théorie du grand remplacement professée par les extrémistes blancs qui depuis des années ont dénoncé l'afflux d'immigrés musulmans en Europe, un suprémaciste australien a massacré 50 fidèles dans deux mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, un pays qui n'avait jamais connu pareille tragédie jusque là.
Brenton Tarrant, 28 ans, l'auteur de ce terrible attentat, a filmé son équipée meurtrière en la postant en direct sur Facebook après avoir publié sur le réseau social un manifeste de 73 pages pour la justifier en glorifiant le tueur de masse Anders Breivik qui avait tué 77 personnes sur l'île norvégienne d'Utoya il y a quelques années, alors que la stratégie de Daech avait été justement de commettre de sanglants attentats en Europe pour provoquer des réactions violentes contre les musulmans afin de les inciter à adhérer à ses idées mortifères et de faire la guerre à l'Occident.
Prévisible depuis le massacre commis par Breivik, cet attentat nauséabond a suscité des condamnations vigoureuses à travers le monde sauf que certaines d'entre elles ont été accompagnées par la dénonciation de l'islamophobie dans plusieurs pays occidentaux, mais aussi de la part de l'Iran et de la Turquie qui par ailleurs a ouvertement prôné l'islamisation de l'Europe. En attendant, il a semblé impératif d'éviter de donner l'occasion aux extrémistes de tous bords de profiter de la situation pour mettre le feu entre les communautés établies en Amérique ou dans les pays européens.
Samedi 16 mars, 18e round des manifestations du mouvement des Gilets Jaunes qui ont investi les Champs-Elysées en affrontant une police dépassée pour ensuite saccager nombre de commerces sur leur passage. Spectacle de désolation après le déferlement des casseurs qui ont brisé les vitrines du Drugstore Publicis et de magasins de luxe en pillant le joaillier Bulgari et en incendiant le restaurant le Fouquet's, symboles des riches pour les groupes anarchistes, ainsi qu'un kiosque à journaux sous les applaudissement de la foule. De quoi faire fuir les touristes et de mettre un peu plus l'économie à mal.