L'ambassade égyptienne à Londres a demandé au Bureau
des affaires étrangères britannique d'empêcher la vente d'un portrait sculpté
représentant la tête de Toutankhamon en quartzite marron, prévue les 3 et 4
juillet chez Christie's, en vue de sa restitution au Caire.
Soupçonnant
en effet que la statue de 28,5 cm de haut n'ait été volée sur le site du
temple de Karnak, situé à Louxor, les autorités égyptiennent n'ont pas pensé
que Christie's soit en possession de documents qui prouverait une exportation
légale d'Egypte, tout comme d'autres pièces antiques proposées dans sa vente.
De son côté, le ministère égyptien des Antiquités a écrit à
l'Unesco pour réclamer que la vente n'ait pas lieu, et obtenir, à tout le
moins, la remise des certificats d'acquisition de ces objets. Le 3 juin,
Christie's avait annoncé la mise en vente le 4 juillet de la statue vieille de
plus de 3.000 ans et représentant le dieu Amon sous les traits du pharaon
Toutânkhamon, en assortissant l'objet d'une estimation à 4 millions de livres
sterling (4,49 millions d'euros).
Pour sa
part, Christie's a répondu en affirmant
que cette tête appartenait avant 1985 au marchand Heinz Herzer, basé à Munich, après
avoir été acquise en 1973-1974 par con confrère Joseph Messina auprès du prince
Wilhelm von Thurn und Taxis, qui l'avait notoirement dans sa collection depuis
les années 1960.
Christie's a expliqué que par leur
nature, les objets antiques ne pouvaient pas être retracés sur des
millénaires et qu'aucun objet dont la possession ou l'exportation poserait
problème n'était mis en vente par ses soins en ajoutant que la statue avait été
largement exposée et étudiée, sans compter que l'ambassade d'Égypte avait été
avertie de l'existence de la vente sans
préciser toutefois si elle accéderait à la demande du conseil
suprême des antiquités égyptien d'examiner l'objet, afin d'en déterminer
l'origine.
L'Egypte a mené depuis des années une campagne intensive pour
rapatrier sur le territoire national les antiquités disséminées dans les
différents musées occidentaux en surveillant également les sites d'enchères
afin de déterminer si certains objets n'ont pas été exportés illégalement.