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LES QATARIS A L'ASSAUT DU MARCHE DE L'ART par Adrian Darmon
13 Octobre 2012
Catégorie : FOCUS

Non contents d'avoir dépensé des milliards de dollars tirés de leur manne pétrolière pour acheter des immeubles, des grands hôtels et des clubs de football comme le Paris-Saint-Germain, les Qataris sont désormais partis à l'assaut du marché pour se constituer des collections comprenant des oeuvres achetées plus qu'au prix fort.

Qu'à cela ne tienne, ils n'ont pas lésiné à la dépense en acquérant de gré à gré une version du célèbre tableau de Cézanne "Les Joueurs de cartes" pour la somme faramineuse de 250 millions de dollars, soit près de quatre fois le prix que celui-ci aurait atteint dans une vente publique sans compter les milliards de dollars déjà investis dans des achats d'art islamique ou d'oeuvres contemporaines, notamment Damien Hirst, pour contribuer à maintenir le marché de l'art à son plus haut niveau alors que la récession a frappé à la porte de la planète tout entière.

Situé sur une petite péninsule s'avançant dans le golfe Persique, et relié à la péninsule arabique au sud où il a une frontière terrestre avec l'Arabie saoudite et maritime avec Bahrein, l'Emirat d'une superficie de quelque 11437 km carrés avec une densité de 148 habitants au km carré, est avant tout un producteur de pétrole de taille moyenne et le premier exportateur mondial de gaz liquéfié qui vivait auparavant de la pêche et du commerce des huîtres perlières.

Après avoir été subi la domination des Perses pendant des milliers d'années puis des Portugais au début du 16e siècle avant qu'ils ne soient chassés par les Ottomans puis celles de Bahreïn et des Britanniques au 19e siècle qui imposèrent la famille Al-Thani au pouvoir, le Qatar est devenu un État indépendant le 3 septembre 1971 après avoir longtemps connu des rivalités entre les tribus qui ont composé sa population.

A l'issue de la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques perdirent progressivement leur Empire, particulièrement quand l'Inde devient indépendante en 1947, ainsi que leur influence au Qatar pour finalement se désengager du Golfe au milieu des années 1960.

Dirigé depuis 1995 par l'émir Hamad bin Khalifa Al Thani qui évinça son père Khalifa bin Hamad Al Thani, alors que celui-ci était en villégiature en Suisse, le Qatar a rapidement entamé des  réformes sociales, politiques et surtout économiques en confortant sa notorité à travers le Moyen-Orient via la création de la chaîne d'informations télévisées Al-Jazira, la CNN arabe.

Fait majeur à relever, le Qatar a investi énormément dans la culture en général, notamment les arts plastiques arabes en créant son premier Musée d'art moderne et contemporain, le MATHAF, en décembre 2010 tandis qu'existe également, à Doha, un Musée des Arts Islamiques rassemblant de nombreuses œuvres du monde arabe et que l'ouverture du Musée national imaginé par l'architecte Jean Nouvel est prévue pour l'année 2014.

A la tête d'un des pays les plus libéraux de la région, l'émir Hamad bin Khalifa Al Thani s'est appuyé sur sa famille pour contrôler tous les rouages de l'Etat en veillant toutefois d'être à l'écoute de ses citoyens et surtout des 45 membres du conseil consultatif, des notables et de l'autorité religieuse sauf qu'il n'y a aucun parti politique au Qatar où les coups d'Etat se sont limités au cercle de la famille régnante sans effusion de sang.

Connu au passage pour être le pays rejetant dans l'atmosphère le plus de CO2 par habitant, le Qatar a essentiellement connu sa richesse à travers l'exploitation du pétrole et de gaz naturel, une dépendance qui a incité l'émir au pouvoir à diversifier son économie afin de songer à l'avenir, un pari pour l'instant réussi puisque le pays du pays a triplé en 5 ans pour atteindre près de 53 milliards de dollars en 2012 et procurer un niveau de vie élevé pour ses 1,7 million d'habitants (dont 40% d'Arabes, 18% de Pakistanais, 18% d'Indiens, 10% d'Iraniens et 14% d'autres nationalités) avec un PIB de 78400 dollars par citoyen et un taux de chômage nul. Parallèlement à cet enrichissement si rapide accompagné d'une croissance annuelle de 20%, l'Emirat a fait de Doha, sa capitale, et de Al Rayyan, la deuxième ville du pays, des métropoles ultra-modernes nanties de gratte-ciel, d'hôtels et de villas de luxe, de centres commerciaux, de collèges, d'universités et de musées pour devenir une vitrine au Moyen-Orient.

Toujours est-il que les Qataris se sont engagées dans une frénésie d'achats en faisant sauter les compteurs de l'imaginable, particulièrement lorsqu'ils se sont offert les joueurs de cartes de Cézanne pour la somme incroyable de 250 millions de dollars en rivalisant avec Abu Dhabi qui a ouvert des antennes du Louvre et de la Fondation Guggenheim..

L'Emirat n'a donc pas hésité à faire valser les prix pour assurer son rayonnement international et placer ses pions sur le marché de l'art suite à son désir de diversifier ses placements comme il l'a déjà fait en s'assurant la propriété de prestigieux clubs de football, d''hôtels mythiques en Europe et ailleurs, en s'associant à de grands groupes industriels étrangers ou en prenant des participations dans diverses entreprises cotées en bourse.

Ce n'est pas une vilaine mouche qui a piqué les fils du désert pour provoquer leur boulimie d'achats dans le secteur de l'art mais au contraire le bon sens hérité des bédouins qui ne se contentent pas d'une poignée de chameaux pour se constituer une caravane puisqu'ils ont pris conscience que leurs réserves pétrolières finiront par s'épuiser d'ici vingt ans pour risquer de les mettre sur le sable faute d'avoir fait bon usage des masses de dollars qu'ils en tirées.

Cela fait une décennie que les qataris se sont employés à diversifier leurs avoir en investissant des sommes colossales à l'étranger via des acquisitions d'immeubles ou de palaces payés rubis sur l'ongle ou des investissement dans des joint ventures commerciaux ou industriels avec l'ambition d'encaisser de juteux dividendes.

La famille au pouvoir dans ce petit pays nanti de gratte-ciel sortis des sables du désert et dont la seule ressource est l'or noir s'est donc lancée dans un jeu de Monopoly qui n'a rien de virtuel pour assurer ainsi ses arrières et comme on dirait là bas, la djellaba et le keffieh font le prince pourvu qu'on soit issu d'un clan bien établi. 

Toujours est-il que les Qataris se sont engagées dans une frénésie d'achats en faisant sauter les compteurs de l'imaginable, particulièrement lorsqu'ils se sont offert les joueurs de cartes de Cézanne pour la somme incroyable de 250 millions de dollars en rivalisant avec Abu Dhabi qui a ouvert des antennes du Louvre et de la Fondation Guggenheim.

La famille au pouvoir dans ce petit pays nanti de gratte-ciels sortis des sables du désert et dont la seule ressource est l'or noir s'est donc lancée dans un jeu de Monopoly qui n'a rien de virtuel pour assurer ainsi ses arrières et comme on dirait là bas, la djellaba et le kiffié font le prince pourvu qu'on soit issu d'un clan bien établi. C'est ainsi qu'Al-Mayassa Al-Thani, la fille de l'émir âgée à peine de 28 ans, s'est ingéniée à devenir le maître d'oeuvre d'une opération à grande échelle visant à créer des collections dignes de celles des grands musées occidentaux et ce, sans regarder à la dépense.

Dans un délire de grandeur, la jeune femme a donc créé un bureau d'achat d'oeuvres d'art en recourant aux services del'ex-patron de Christie's Edward Dolman pour faire du Qatar le plus gros acheteur du monde en allant acquérir à coups de millions de dollars des pièces recherchées sur le marché et une partie de la collection du producteur et cinéaste Claude Berri que le Centre Georges Pompidou obtenir sous forme de donation.

Les Qataris achètent donc à tour de bras tout ce qui leur parait valable sur le marché de l'art quitte à payer des oeuvres bien au-dessus de leur valeur actuelle. Dans ce contexte ils ont toutefois pris la peine de s'entourer de conseillers étrangers payés grassement qui les aident à sélectionner leurs achats sans même se demander si leurs avis ont suffisamment de poids ou de pertinence alors que les spécialistes en art savent bien qu'il est impossible de déterminer si les prix des oeuvres aujourd'hui recherchées continueront de grimper indéfiniment.

Le jeu des Qataris, qu'on serait tenté de surnommer les nouveaux "Messieurs Jourdain" du marché de l'art semble donc risqué mais pour l'instant, il sied commodément aux maisons de vente et aux collectionneurs désireux de se séparer d'oeuvres à bon prix pour être considérés comme des acteurs plus qu'importants sur celui-ci. Ainsi, leur soif d'achats contribue grandement à l'activité du marché et qu'importe donc s'ils ne connaissent pas grand chose d'un domaine qui leur a été étranger jusqu'à la fin du siècle dernier.

Il suffirait cependant que le marché de l'art soit affecté par la crise économique qui affecte le monde occidental et nombre de pays émergents pour que le jeu des Qataris n'en vaille plus la chandelle mais de cela ils n'en ont cure pour le moment puisque les ventes d'art n'ont pas vraiment connu de recul significatif, même si certains indices concordent pour que les principaux collectionneurs de la planète soient incités la prudence.

Les Qataris sont mêmes si confiants dans leurs faramineux investissements réalisés hors de chez eux qu'ils semblent se moquer ouvertement de la crise puisqu'ils tiennent désormais les richesses de nombreux pays entre leurs mains au point qu'ils pourraient en venir à s'inventer le proverbe approprié : "Qatari ? Qatarira bien le dernier"...

Il reste néanmoins une inconnue de taille pour le Qatar, à savoir si le petit émirat saura rester à l'abri des troubles qui ont secoué de nombreux pays dans le Golfe et au Moyen-Orient et où la situation géopolitique est devenue plus qu'incertaine. Comme il est donc impossible de prédire l'avenir, personne ne peut imaginer vraiment ce qu'il deviendra en l'an 2025 vu ce qui passe en Syrie, à Bahrein ou ailleurs dans la région mais cela est une autre histoire comme disait Rudyard Kipling...

Adrian Darmon

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