| | Citation |
| | |
|
On finit par être pendu à son ordinateur à force de trop enchérir dans les ventes sur Internet. "j'E-Bay ou j'E.Bay pas ?"
|
|
|
|
News
Catégorie :
60 titres
DROIT DE REPONSE DE WALTER MAIBAUM A l'ARTICLE "LES PLÂTRES DE DEGAS OU L'ART DE LES ESSUYER" (Journal d'un fou d'art du 29 novembre 2011)
04 Janvier 2012 Catégorie : FOCUS
|
|
Réponse de M. Walter Maibaum à l'article de M. Adrian Darmon, "Les Plâtres de Degas ou la Peur de les Essuyer", publié le 29 novembre 2011 sur le site Artcult.fr
Il est assez étonnant qu'un journaliste aussi respecté que M. Adrian Darmon ait pu écrire un article important sur la découverte des plâtres de Degas sans m'avoir contacté afin d'apprendre les faits. Il a préféré compter sur d'autres personnes qui ont prétendu être informées sur le sujet -- mais qui ne l'étaient pas. Celles-ci lui ont fourni de faux renseignements.
Le résultat malencontreux est un article trompeur et inexact, dans lequel M. Darmon a tiré des conclusions troublantes et incorrectes, telles que: "…Si ces plâtres sont authentiques, il paraît étrange que l'Etat français n'ait pas encore décidé de les classer en tant que trésors artistiques et dénoncé par la même occasion une exportation sans autorisation".
Pour que les choses soient claires, les plâtres ont été légalement exportés, avec des désignations exactes, depuis la France vers les Etats-Unis, accompagnés des documents d'exportation en bonne et due forme. Leur exportation n'était en aucun cas réalisée "sans autorisation". En se basant sur ce fait, on doit conclure que quelqu'un a donné à M. Darmon de fausses informations avec l'intention de faire naître des soupçons et jeter un doute sur ce projet historique.
L'énoncé fait par M. Darmon à propos d'un bronze de Picasso qui me concernait et qui fut vendu plus tard à Christie's est d'autant plus troublant. M. Darmon a sous-entendu que celui-ci était un faux. Mais il n'a pas mentionné le fait que cette sculpture avait deux certificats-photo, dont un fourni par Claude Picasso qui détient le droit moral. Le fait que Christie's a eu des doutes par la suite était fort équivoque, surtout que leurs propres experts avaient examiné le bronze à de nombreuses reprises, même avant son acquisition.
M. Darmon a également reçu de fausses informations d'autres personnes qui ont grossièrement exagéré les prix de vente et les valeurs des plâtres et des bronzes.
Il affirme que Valsuani avait vendu les bronzes de la Petite Danseuse pour 2 millions de dollars, que M. Barry avait payé 20 millions en échange d'un jeu de bronzes, et il a conclu que la valeur des plâtres pourrait dépasser 500 millions d'euros. Il s'agit là d'une imagination débordante. En réalité, les vraies valeurs et les prix payés représentent une fraction de ce qui a été décrit dans son article.
On y trouve aussi bon nombre de déclarations inexactes et trompeuses pour la même raison : de fausses informations fournies par autrui. A titre d'exemple, il est dit dans cet article que le Musée de la Nouvelle-Orléans a annulé son exposition, tandis que celle-ci a simplement été remise à plus tard. En évoquant l'édition d'Hébrard des bronzes de la Petite Danseuse, M. Darmon déclare: "…qu'on a compté à travers le monde pas plus de dix épreuves de ce modèle fondu d'après l'original". C'est faux. Il existe 28 bronzes Hébrard de la Petite Danseuse qui ont été documentés, et la fonderie aurait pu en créer 10 de plus (ou même davantage).
Par ailleurs, M. Darmon a donné l'impression que nous croyons que les plâtres avaient été créés par Degas de son vivant. Nous n'avons jamais dit cela, et nous ne l'avons jamais cru. Les plâtres n'ont pas été créés par Degas. Ils ont été réalisés par un mouleur, vraisemblablement un ami très proche de Degas, qui était lui aussi sculpteur, Paul-Albert Bartholomé (1848-1928).
De plus, je n'ai jamais dit que les plâtres avaient été créés avant la mort de Degas.
Tandis que certains d'entre eux auraient pu être réalisés de son vivant, tous les autres, sauf deux, ont été créés peu de temps après la mort de l'artiste le 27 septembre 1917, et avant que la Fonderie Hébrard eût commencé à mouler des bronzes en novembre 1919. Essentiellement, à l'exception de ces deux pièces, tous les plâtres peuvent être datés pas plus tard que 1919 (deux ans après la mort de Degas).
Concernant un autre point, il faut aussi prendre en compte que, malgré le fait que beaucoup a été dit et écrit, pas un seul spécialiste ou expert de Degas n'a avancé une raison quelconque pour laquelle les plâtres ne seraient pas authentiques. Au lieu de cela, ils mettent en question la datation "du vivant de l'artiste" de l'ensemble des plâtres, qui a été d'abord proposée par l'historien d'art, le Dr. Gregory Hedberg. La conclusion du Dr. Hedberg peut être correcte, mais elle ne peut pas être prouvée. Par conséquent, ceux qui essaient de trouver quelque chose qui cloche se concentrent sur la théorie de datation du vivant de Degas. Pourtant, ceci n'a rien à voir avec l'authenticité des plâtres.
L'authenticité doit alors être déterminée en se demandant si les plâtres avaient été créés (moulés) directement à partir des cires de Degas. La preuve accablante, physique et scientifique, indique que les plâtres ont effectivement été créés à partir des cires de Degas. Qui les a moulés et à quel moment sont des questions secondaires qui n'ont rien à voir avec leur authenticité.
M. Darmon a également constaté que ceux qui nous mettent en question disent que les plâtres ne sont pas documentés, ce qui leur indique qu'ils ne sont pas authentiques. Mais tout spécialiste de Degas, et toute personne ayant des connaissances en la matière, savent que deux autres grands ensembles des sculptures de l'artiste n'ont été documentés que bien longtemps après sa mort.
Considérons par exemple que l'existence de 69 cires de Degas était inconnue (ou non documentée) jusqu'en 1955. Le jeu Modèle des 72 bronzes de Degas n'a été documenté qu'en 1976 -- 50 ans environ après la mort de Degas.
Ceci est donc la troisième fois qu'un autre ensemble important de l'œuvre sculpturale de Degas n'a pas été documenté et que son existence soit restée inconnue jusqu'à cette découverte. Dans l'histoire des sculptures de Degas, ceci n'est donc pas inhabituel.
L'affirmation que "Selon certains spécialistes qui n'ont pas voulu se prononcer officiellement, ces plâtres pourraient être modernes - en fait réalisés d'après les moules des fontes Hébrard" est impossible et clairement proposée par des spécialistes qui n'ont jamais examiné un seul plâtre. Si les plâtres avaient été réalisés d'après des moules de fonte anciennes, les détails sur les surfaces des plâtres correspondraient aux mêmes détails sur les bronzes Hébrard -- mais ce n'est pas le cas. De plus, si les plâtres avaient été réalisés d'après les moules anciens, ils seraient de la même taille que les bronzes Hébrard : une fois de plus, ce n'est pas le cas. Les plâtres sont plus grands dans toutes les dimensions d'environ 2%, ce qui fournit une preuve de plus, démontrant que les plâtres ont été réalisés d'après les cires de Degas et qu'ils sont donc authentiques.
Par ailleurs, il a été dit que certaines personnes souhaitant s'opposer à l'authenticité des plâtres auraient signalé qu'elles seraient obligées de garder le silence par crainte d'être poursuivies en justice. A vrai dire, pourtant, si une personne a une différence d'opinion légitime, elle a librement le droit de déclarer tout ce qu'elle pense être vrai sans craindre des poursuites en justice. De plus, depuis le premier jour, nous demandons un colloque pour que tous les spécialistes et experts puissent se réunir et se pencher ouvertement sur tous les aspects dans un forum public. Nous n'avons rien à cacher.
Tout ceci va droit au cœur du problème. Lors de la première déclaration de la découverte, des spécialistes, qui n'avaient pas examiné les plâtres, ou éventuellement seulement quelques-uns d'entre eux, ont proposé des théories et se sont formés une opinion sans avoir étudié la question. Des rumeurs se sont vite succèdées les unes après les autres sur Internet, et dans l'espace de quelques mois il y a eu une explosion de couverture médiatique fondée sur du commérage et de la spéculation.
Malheureusement, l'article de M. Darmon n'est qu'un exemple de plus, ce qui explique pourquoi il a fallu écrire cette réponse. Nous n'avons aucune intention d'embarrasser M. Darmon, mais plutôt de rectifier cette fausse information et d'informer le public. Si, à l'avenir, M. Darmon avait l'intention d'écrire d'autres articles sur ce sujet complexe, j 'espère en toute sincérité qu'il se mettra en contact avec moi afin d'obtenir les faits.
Walter Maibaum Le 21 décembre 2011
Commentaires d'Adrian Darmon: J'ai écrit cet article dans "Le Journal d'un fou d'art" suite à une rencontre avec un cinéaste qui désirait réaliser un reportage sur "l'affaire des plâtres de Degas" abondamment commentée aux Etats-Unis. Certains sites Internet américains ont ainsi rapporté à profusion que M. Maibaum était persuadé d'avoir fait la découverte du siècle en allant ensuite la remettre en question d'où les interrogations figurant dans mon article d'autant plus que M. Hedberg avait été cité pour avoir avancé que ces plâtres auraient pu être réalisés du vivant de Degas.
En tant qu'ancien professeur de l'histoire de la sculpture en bronze, je me suis naturellement posé des questions quant à l'authenticité réelle ou supposée de ces plâtres ayant par ailleurs plus d'une fois soulevé le bien-fondé de l'originalité d'oeuvres dans cette matière, fondues le plus souvent d'après un plâtre fourni par l'artiste ou reproduites après sa mort d'autant plus que dans ce cas, on peut se retrouver confronté à des interrogations concernant des multiples diffusés en grandes quantités.
Concernant Degas, il avait été signalé que ce dernier n'avait créé que des cires, trouvées pour la plupart dans un mauvais état dans son atelier après sa disparition. J'ai donc soulevé des questions dans mon article lequel a d'ailleurs amené un ancien collaborateur de la fonderie Valsuani à me contacter pour donner un avis plutôt circonspect sur ces plâtres en se demandant si ceux-ci avait été moulés d'après les cires originales ou créés par la suite.
Les montants que M. Maibaum a signalés inexacts ont été publiés par des sites Internet américains qui, après vérification, ont provoqué une confusion en évoquant notamment une somme globale pour un seul tirage alors qu'elle concernait en fait l'ensemble des 74 bronzes réalisés, ce que j'ai signalé. Je me permets d'indiquer par ailleurs que le montant de 500 millions d'euros relevé par M. Maibaum ne figure pas dans mon article.
S'agissant du bronze de Picasso que j'ai mentionné dans mon article, M. Maibaum a néanmoins admis que Christie's avait annulé sa vente, comme cela a été rapporté par ailleurs.
M. Maibaum a d'autre part suggéré qu'il serait souhaitable que je le contacte si je désirais écrire d'autres articles sur cette affaire des plâtres. je crois bon de signaler que M. Serge Goldenberg, dirigeant de la galerie Artco qui a négocié la vente de ces plâtres de Degas en sa faveur, a tenu par la suite à me préciser certains points:
1) Que ces plâtres avaient été légalement exportés en tant que "plâtres de fonderie" et non comme des plâtres originaux de Degas comme certains sites américains l'ont laissé croire à tort.
2) M. Goldenberg a ajouté que ces plâtres avaient été certainement réalisés en 1919 ou après et certainement avant 1956, ce qui pourrait laisser la porte ouverte à bien des suppositions comme de savoir si ceux-ci avaient été réalisés par le sculpteur Bartholomé ou par d'autres mouleurs. De son côté, M. Maibaum affirme que ces plâtres avaient été réalisés avant que la Fonderie Hébrard eût commencé à mouler des bronzes en novembre 1919, ce qui n'a pas encore été formellement prouvé.
3) M. Goldenberg m'a signalé que les bronzes tirés à 28 exemplaires d'après chacun de ces plâtres portaient tous la mention " Reproduction", ce mot signifiant d'après le dictionnaire "copie", "imitation" ou "réplique". On sait déjà que les bronzes fondus chez Hébrard d'après les cires de Degas qui sont considérés comme des originaux le furent après la disparition de l'artiste et que ceux qui sont tirés à présent d'après ces plâtres présentent un caractère moderne puisqu'ils portent la mention "reproduction". Concernant ceux-ci, le Comité Degas, créé récemment par des héritiers de l'artiste, a délivré des certificats d'authenticité en précisant que ces tirages étaient produits dans le pur respect des intentions de l'artiste.
4) M. Goldenberg a admis qu'on ne pouvait pas parler de plâtres créés par Degas lui-même, ce qui remet en question les affirmations de M. Hedberg qui a laissé entendre qu'ils pouvaient être de la main de l'artiste. M. Maibaum lui-même a dit que l'hypothèse de ce dernier restait à prouver.
En conclusion, je ne pense pas avoir donné l'impression dans mon article que ces plâtres avaient été créés par Degas ayant surtout fait état de la polémique ayant eu lieu aux Etats-Unis à leur sujet. Néanmoins, comme tout historien d'art qui se respecte, je reconnais avoir essayé de déterminer comment ces plâtres avaient pu atterrir à la fonderie Valsuani puis à la fonderie Araindor tout en me posant la question de savoir s'il s'agissait des plâtres originaux ou de moulages d'après ceux-ci. Si mon article a paru équivoque et truffé d'erreurs aux yeux de M. Maibaum, je m'en excuse mais je me dois de rappeler que plusieurs journalistes outre-Atlantique ont bien avant moi soulevé des questions autrement dérangeantes avec parfois une férocité inouïe dans leurs écrits.
Toujours est-il que j'ai lu dans plusieurs articles que ces plâtres étaient présentés comme des originaux de Degas, ce qui a évidemment paru extraordinaire pour m'inciter à tenter d'y voir plus clair en décortiquant au passage nombre d'articles publiés à ce sujet qu'on peut trouver notamment sur les sites suivants.:
1 May 2011 – The National Gallery catalogue omits a set of plasters said to have been discovered recently—and opens a new front in the ongoing battle over ...
Experts are concerned about the authenticity of 74 "recently discovered" plaster casts of Degas sculptures that were purportedly made during his lifetime and the ...
9 Mar 2010 – Behind the scenes, the experts are divided: some believe the plasters to be previously unknown lifetime casts, bringing us closer to Degas' ... One way or another, though, a complete set of 74 plaster sculptures of dancers, bathers and horses attributed to Edgar Degas will dominate discussion of the ...
A complete set of 74 plasters of dancers, bathers and horses, including The Little Dancer, attributed to Edgar Degas, which was discovered in the Valsuani ...
|
|
Réponse de M. Walter Maibaum à l'article de M. Adrian Darmon, "Les Plâtres de Degas ou la Peur de les Essuyer", publié le 29 novembre 2011 sur le site Artcult.fr
Il est assez étonnant qu'un journaliste aussi respecté que M. Adrian Darmon ait pu écrire un article important sur la découverte des plâtres de Degas sans m'avoir contacté afin d'apprendre les faits. Il a préféré compter sur d'autres personnes qui ont prétendu être informées sur le sujet -- mais qui ne l'étaient pas. Celles-ci lui ont fourni de faux renseignements.
Le résultat malencontreux est un article trompeur et inexact, dans lequel M. Darmon a tiré des conclusions troublantes et incorrectes, telles que: "…Si ces plâtres sont authentiques, il paraît étrange que l'Etat français n'ait pas encore décidé de les classer en tant que trésors artistiques et dénoncé par la même occasion une exportation sans autorisation".
Pour que les choses soient claires, les plâtres ont été légalement exportés, avec des désignations exactes, depuis la France vers les Etats-Unis, accompagnés des documents d'exportation en bonne et due forme. Leur exportation n'était en aucun cas réalisée "sans autorisation". En se basant sur ce fait, on doit conclure que quelqu'un a donné à M. Darmon de fausses informations avec l'intention de faire naître des soupçons et jeter un doute sur ce projet historique.
L'énoncé fait par M. Darmon à propos d'un bronze de Picasso qui me concernait et qui fut vendu plus tard à Christie's est d'autant plus troublant. M. Darmon a sous-entendu que celui-ci était un faux. Mais il n'a pas mentionné le fait que cette sculpture avait deux certificats-photo, dont un fourni par Claude Picasso qui détient le droit moral. Le fait que Christie's a eu des doutes par la suite était fort équivoque, surtout que leurs propres experts avaient examiné le bronze à de nombreuses reprises, même avant son acquisition.
M. Darmon a également reçu de fausses informations d'autres personnes qui ont grossièrement exagéré les prix de vente et les valeurs des plâtres et des bronzes.
Il affirme que Valsuani avait vendu les bronzes de la Petite Danseuse pour 2 millions de dollars, que M. Barry avait payé 20 millions en échange d'un jeu de bronzes, et il a conclu que la valeur des plâtres pourrait dépasser 500 millions d'euros. Il s'agit là d'une imagination débordante. En réalité, les vraies valeurs et les prix payés représentent une fraction de ce qui a été décrit dans son article.
On y trouve aussi bon nombre de déclarations inexactes et trompeuses pour la même raison : de fausses informations fournies par autrui. A titre d'exemple, il est dit dans cet article que le Musée de la Nouvelle-Orléans a annulé son exposition, tandis que celle-ci a simplement été remise à plus tard. En évoquant l'édition d'Hébrard des bronzes de la Petite Danseuse, M. Darmon déclare: "…qu'on a compté à travers le monde pas plus de dix épreuves de ce modèle fondu d'après l'original". C'est faux. Il existe 28 bronzes Hébrard de la Petite Danseuse qui ont été documentés, et la fonderie aurait pu en créer 10 de plus (ou même davantage).
Par ailleurs, M. Darmon a donné l'impression que nous croyons que les plâtres avaient été créés par Degas de son vivant. Nous n'avons jamais dit cela, et nous ne l'avons jamais cru. Les plâtres n'ont pas été créés par Degas. Ils ont été réalisés par un mouleur, vraisemblablement un ami très proche de Degas, qui était lui aussi sculpteur, Paul-Albert Bartholomé (1848-1928).
De plus, je n'ai jamais dit que les plâtres avaient été créés avant la mort de Degas.
Tandis que certains d'entre eux auraient pu être réalisés de son vivant, tous les autres, sauf deux, ont été créés peu de temps après la mort de l'artiste le 27 septembre 1917, et avant que la Fonderie Hébrard eût commencé à mouler des bronzes en novembre 1919. Essentiellement, à l'exception de ces deux pièces, tous les plâtres peuvent être datés pas plus tard que 1919 (deux ans après la mort de Degas).
Concernant un autre point, il faut aussi prendre en compte que, malgré le fait que beaucoup a été dit et écrit, pas un seul spécialiste ou expert de Degas n'a avancé une raison quelconque pour laquelle les plâtres ne seraient pas authentiques. Au lieu de cela, ils mettent en question la datation "du vivant de l'artiste" de l'ensemble des plâtres, qui a été d'abord proposée par l'historien d'art, le Dr. Gregory Hedberg. La conclusion du Dr. Hedberg peut être correcte, mais elle ne peut pas être prouvée. Par conséquent, ceux qui essaient de trouver quelque chose qui cloche se concentrent sur la théorie de datation du vivant de Degas. Pourtant, ceci n'a rien à voir avec l'authenticité des plâtres.
L'authenticité doit alors être déterminée en se demandant si les plâtres avaient été créés (moulés) directement à partir des cires de Degas. La preuve accablante, physique et scientifique, indique que les plâtres ont effectivement été créés à partir des cires de Degas. Qui les a moulés et à quel moment sont des questions secondaires qui n'ont rien à voir avec leur authenticité.
M. Darmon a également constaté que ceux qui nous mettent en question disent que les plâtres ne sont pas documentés, ce qui leur indique qu'ils ne sont pas authentiques. Mais tout spécialiste de Degas, et toute personne ayant des connaissances en la matière, savent que deux autres grands ensembles des sculptures de l'artiste n'ont été documentés que bien longtemps après sa mort.
Considérons par exemple que l'existence de 69 cires de Degas était inconnue (ou non documentée) jusqu'en 1955. Le jeu Modèle des 72 bronzes de Degas n'a été documenté qu'en 1976 -- 50 ans environ après la mort de Degas.
Ceci est donc la troisième fois qu'un autre ensemble important de l'œuvre sculpturale de Degas n'a pas été documenté et que son existence soit restée inconnue jusqu'à cette découverte. Dans l'histoire des sculptures de Degas, ceci n'est donc pas inhabituel.
L'affirmation que "Selon certains spécialistes qui n'ont pas voulu se prononcer officiellement, ces plâtres pourraient être modernes - en fait réalisés d'après les moules des fontes Hébrard" est impossible et clairement proposée par des spécialistes qui n'ont jamais examiné un seul plâtre. Si les plâtres avaient été réalisés d'après des moules de fonte anciennes, les détails sur les surfaces des plâtres correspondraient aux mêmes détails sur les bronzes Hébrard -- mais ce n'est pas le cas. De plus, si les plâtres avaient été réalisés d'après les moules anciens, ils seraient de la même taille que les bronzes Hébrard : une fois de plus, ce n'est pas le cas. Les plâtres sont plus grands dans toutes les dimensions d'environ 2%, ce qui fournit une preuve de plus, démontrant que les plâtres ont été réalisés d'après les cires de Degas et qu'ils sont donc authentiques.
Par ailleurs, il a été dit que certaines personnes souhaitant s'opposer à l'authenticité des plâtres auraient signalé qu'elles seraient obligées de garder le silence par crainte d'être poursuivies en justice. A vrai dire, pourtant, si une personne a une différence d'opinion légitime, elle a librement le droit de déclarer tout ce qu'elle pense être vrai sans craindre des poursuites en justice. De plus, depuis le premier jour, nous demandons un colloque pour que tous les spécialistes et experts puissent se réunir et se pencher ouvertement sur tous les aspects dans un forum public. Nous n'avons rien à cacher.
Tout ceci va droit au cœur du problème. Lors de la première déclaration de la découverte, des spécialistes, qui n'avaient pas examiné les plâtres, ou éventuellement seulement quelques-uns d'entre eux, ont proposé des théories et se sont formés une opinion sans avoir étudié la question. Des rumeurs se sont vite succèdées les unes après les autres sur Internet, et dans l'espace de quelques mois il y a eu une explosion de couverture médiatique fondée sur du commérage et de la spéculation.
Malheureusement, l'article de M. Darmon n'est qu'un exemple de plus, ce qui explique pourquoi il a fallu écrire cette réponse. Nous n'avons aucune intention d'embarrasser M. Darmon, mais plutôt de rectifier cette fausse information et d'informer le public. Si, à l'avenir, M. Darmon avait l'intention d'écrire d'autres articles sur ce sujet complexe, j 'espère en toute sincérité qu'il se mettra en contact avec moi afin d'obtenir les faits.
Walter Maibaum Le 21 décembre 2011
Commentaires d'Adrian Darmon: J'ai écrit cet article dans "Le Journal d'un fou d'art" suite à une rencontre avec un cinéaste qui désirait réaliser un reportage sur "l'affaire des plâtres de Degas" abondamment commentée aux Etats-Unis. Certains sites Internet américains ont ainsi rapporté à profusion que M. Maibaum était persuadé d'avoir fait la découverte du siècle en allant ensuite la remettre en question d'où les interrogations figurant dans mon article d'autant plus que M. Hedberg avait été cité pour avoir avancé que ces plâtres auraient pu être réalisés du vivant de Degas.
En tant qu'ancien professeur de l'histoire de la sculpture en bronze, je me suis naturellement posé des questions quant à l'authenticité réelle ou supposée de ces plâtres ayant par ailleurs plus d'une fois soulevé le bien-fondé de l'originalité d'oeuvres dans cette matière, fondues le plus souvent d'après un plâtre fourni par l'artiste ou reproduites après sa mort d'autant plus que dans ce cas, on peut se retrouver confronté à des interrogations concernant des multiples diffusés en grandes quantités.
Concernant Degas, il avait été signalé que ce dernier n'avait créé que des cires, trouvées pour la plupart dans un mauvais état dans son atelier après sa disparition. J'ai donc soulevé des questions dans mon article lequel a d'ailleurs amené un ancien collaborateur de la fonderie Valsuani à me contacter pour donner un avis plutôt circonspect sur ces plâtres en se demandant si ceux-ci avait été moulés d'après les cires originales ou créés par la suite.
Les montants que M. Maibaum a signalés inexacts ont été publiés par des sites Internet américains qui, après vérification, ont provoqué une confusion en évoquant notamment une somme globale pour un seul tirage alors qu'elle concernait en fait l'ensemble des 74 bronzes réalisés, ce que j'ai signalé. Je me permets d'indiquer par ailleurs que le montant de 500 millions d'euros relevé par M. Maibaum ne figure pas dans mon article.
S'agissant du bronze de Picasso que j'ai mentionné dans mon article, M. Maibaum a néanmoins admis que Christie's avait annulé sa vente, comme cela a été rapporté par ailleurs.
M. Maibaum a d'autre part suggéré qu'il serait souhaitable que je le contacte si je désirais écrire d'autres articles sur cette affaire des plâtres. je crois bon de signaler que M. Serge Goldenberg, dirigeant de la galerie Artco qui a négocié la vente de ces plâtres de Degas en sa faveur, a tenu par la suite à me préciser certains points:
1) Que ces plâtres avaient été légalement exportés en tant que "plâtres de fonderie" et non comme des plâtres originaux de Degas comme certains sites américains l'ont laissé croire à tort.
2) M. Goldenberg a ajouté que ces plâtres avaient été certainement réalisés en 1919 ou après et certainement avant 1956, ce qui pourrait laisser la porte ouverte à bien des suppositions comme de savoir si ceux-ci avaient été réalisés par le sculpteur Bartholomé ou par d'autres mouleurs. De son côté, M. Maibaum affirme que ces plâtres avaient été réalisés avant que la Fonderie Hébrard eût commencé à mouler des bronzes en novembre 1919, ce qui n'a pas encore été formellement prouvé.
3) M. Goldenberg m'a signalé que les bronzes tirés à 28 exemplaires d'après chacun de ces plâtres portaient tous la mention " Reproduction", ce mot signifiant d'après le dictionnaire "copie", "imitation" ou "réplique". On sait déjà que les bronzes fondus chez Hébrard d'après les cires de Degas qui sont considérés comme des originaux le furent après la disparition de l'artiste et que ceux qui sont tirés à présent d'après ces plâtres présentent un caractère moderne puisqu'ils portent la mention "reproduction". Concernant ceux-ci, le Comité Degas, créé récemment par des héritiers de l'artiste, a délivré des certificats d'authenticité en précisant que ces tirages étaient produits dans le pur respect des intentions de l'artiste.
4) M. Goldenberg a admis qu'on ne pouvait pas parler de plâtres créés par Degas lui-même, ce qui remet en question les affirmations de M. Hedberg qui a laissé entendre qu'ils pouvaient être de la main de l'artiste. M. Maibaum lui-même a dit que l'hypothèse de ce dernier restait à prouver.
En conclusion, je ne pense pas avoir donné l'impression dans mon article que ces plâtres avaient été créés par Degas ayant surtout fait état de la polémique ayant eu lieu aux Etats-Unis à leur sujet. Néanmoins, comme tout historien d'art qui se respecte, je reconnais avoir essayé de déterminer comment ces plâtres avaient pu atterrir à la fonderie Valsuani puis à la fonderie Araindor tout en me posant la question de savoir s'il s'agissait des plâtres originaux ou de moulages d'après ceux-ci. Si mon article a paru équivoque et truffé d'erreurs aux yeux de M. Maibaum, je m'en excuse mais je me dois de rappeler que plusieurs journalistes outre-Atlantique ont bien avant moi soulevé des questions autrement dérangeantes avec parfois une férocité inouïe dans leurs écrits.
Toujours est-il que j'ai lu dans plusieurs articles que ces plâtres étaient présentés comme des originaux de Degas, ce qui a évidemment paru extraordinaire pour m'inciter à tenter d'y voir plus clair en décortiquant au passage nombre d'articles publiés à ce sujet qu'on peut trouver notamment sur les sites suivants.:
1 May 2011 – The National Gallery catalogue omits a set of plasters said to have been discovered recently—and opens a new front in the ongoing battle over ...
Experts are concerned about the authenticity of 74 "recently discovered" plaster casts of Degas sculptures that were purportedly made during his lifetime and the ...
9 Mar 2010 – Behind the scenes, the experts are divided: some believe the plasters to be previously unknown lifetime casts, bringing us closer to Degas' ... One way or another, though, a complete set of 74 plaster sculptures of dancers, bathers and horses attributed to Edgar Degas will dominate discussion of the ...
A complete set of 74 plasters of dancers, bathers and horses, including The Little Dancer, attributed to Edgar Degas, which was discovered in the Valsuani ...
|
|