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ET LES GRANDS CONNAISSEURS DE L'ART, OU SONT-ILS ?, Par Jordi Rodríguez-Amat
28 Avril 2011
Catégorie : FOCUS
Cet article se compose de 9 pages.
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Moi, je n'aimerais pas voir cette dame dans ma maison en train de cuisiner. D'autre part je ne crois pas que cette dame sache cuisiner beaucoup. Quel caractère ! Ai-je pensé. Ses mots et le ton qu'elle leur imprimait commençaient à ébranler mon esprit. Heureusement, j'aime bien cuisiner, moi.

- Ces sont des nouveaux concepts, des nouvelles actions de l'esprit humain qui peuvent être absurdes, mais qu'en elles-mêmes doivent être considérés des oeuvre d'art.

Le monsieur, lui aussi, semblait faire mine d'être fâché et, sans rien dire, il se grattait le cou.

Finalement, il s'est décidé à parler.

- Et alors, que faut-il évaluer ?

« On ne doit rien évaluer ! », a balancé la dame tout à fait fâchée

Elle s'était arrêtée de parler un instant, mais son désir de lui faire comprendre que tout ça c'était de l'art, l'obligea à continuer.

- Ces concepts et ces nouvelles formes de la création artistique, comme n'importe quoi d'autre dans ce monde, sont complètement relatifs et ils ne peuvent pas être évalués avec ta logique. Il semble que pour toi il n'y aurait rien d'autre que la logique. Tu dois savoir que l'artiste a été et continue à être en avance par rapport à son époque.

La dame, sans rien dire, a regardé vers le haut en paraissant complètement essoufflée.

Le monsieur, lui aussi, semblait être irrité. Malgré tout, Il essayait de ne pas perdre son sang-froid.

« Regarde-moi et écoute-moi bien! », a repris la dame avant d'ajouter :  « Je sais que tu aimes la peinture de Monet, cette exposition que nous avons visitée avant-hier au Grand Palais. Et bien, maintenant il y a justement cent ans, les gens disaient de lui exactement ce que tu dis maintenant de cet artiste. Je te donne encore un exemple. On disait alors que les femmes enceintes ne devraient pas aller voir les expos des artistes impressionnistes, sinon elles perdraient leur bébé, tellement elles étaient affreuses ces peintures-là. Est-ce que tu me crois ou pas?

Pour un petit moment j'ai pensé que la dame allait perdre son maquillage, tellement elle criait. Est-ce qu'elle va le gifler ? Me suis-je demandé.

Depuis le début j'avais compris que ce monsieur ne partageait pas les idées de la bonne femme. C'était facile à comprendre que le bon homme agissait comme la plupart de ceux qui n'acceptent pas l'art contemporain.

Avec une dernière tentative pour faire prévaloir ses idées, l'homme, en montrant de son doigt une série d'objets à demi-brûlés lui dit d'un ton ironique:

- Il ne doit pas être un grand artiste, puisqu'il ne finit pas le travail. Il laisse les objets à demi brûlés.

Selon des textes explicatifs qu'il y avait sur le mur, l'artiste brûlait des objets et, avant de les laisser consommer totalement, il les éteignait. La combustion de l'objet faisait partie de l'action de destruction. C'était une des séries des oeuvres exposées.

La dame, constatant le ton ironique du monsieur, regardait de l'autre côté sans rien dire.

En jetant un coup d'œil à toute l'histoire de l'art, nous voyons qu'à n'importe quel période, depuis le moment où un nouveau mouvement artistique est apparu jusqu'à ce qu'il ait été majoritairement accepté il s'est passé un temps, plus ou moins long, où les artistes, en quête de trouver leur chemins, marchaient à tâtons. Il faut aussi ajouter que c'était à partir de la première moitié du XIXe siècle que l'on a accordé aux créateurs la dénomination d'inspirées ou, même, de divins. Aujourd'hui, après plus d'un siècle d'innovations et des nouveaux apports, aussi plastiques que conceptuels, il apparaît que l'art n'a pas besoin de remplir un but social, religieux ou autre. L'artiste s'est, finalement, libéré du joug que la société avait fait retombé sur lui au long de presque toute l'histoire de l'humanité.

D'autre part, nous ne pouvons pas savoir aujourd'hui quel sera le chemin que suivra l'art contemporain et, moins encore, l'aboutissement de tous ces efforts. Si nous pensions aux mouvements artistiques qui se sont produits tout au long du XXe siècle, nous verrions qu'il a fallu de longues années jusqu'à ce que les artistes, les théoriciens, les galeristes ainsi que les critiques d'art et les directeurs de musées, entre autres, ont repéré le chemin qui nous a amené là où nous sommes aujourd'hui. Mais ce chemin n'a pas encore un aboutissement et il faudra, en plus, un processus de formation et de sensibilisation de toute la collectivité pour qu'il soit pleinement accepté.

Il faut aussi tenir compte que toute évolution est conjoncturelle et que le chemin suivi par l'art et celui qui suivra ne sont pas absolus et que tout évaluation finale dépendra des facteurs que nous ne connaissons pas encore.

Prenons un exemple pour mieux comprendre. Peut-on croire que si n'importe quel artiste d'un temps passé, qui ait pu être considéré comme un point de repère dans son temps, levait la tête il comprendrait quelque chose à ce que nous appelons art contemporain ? Mettons un cas concret ; si Eugène Delacroix qui, au long de la première moitié du XIXe siècle, avait révolutionné la peinture en écrasant toutes les normes de l'art classique du XVIIIe et qui était un point de référence de son temps voyait tout ce qu'on fait aujourd'hui, est-ce que vous croyez qu'il comprendrait quelque chose ?

Aujourd'hui tout est valable et si l'artiste, comme a signalé la dame, dit que c'est de l'art, qui peut en douter ? Moi je ne le ferai pas.

Peu à peu, influencé par leur conversation, je me sentais, de plus en plus, être un artiste contemporain. Mon esprit avait commencé à penser que l'art est un absurde, mais l'absurde peut, lui aussi, être de l'art. Sur ce principe, moi, qui suis un homme très courageux, j'ai voulu aller plus loin que la dame: l'art c'est tout. Si c'est de l'art, c'est de l'art et si ce n'est pas de l'art, c'est aussi de l'art parce que moi je le dis.

Si nous acceptons que ce qui est absurde prenne un sens, il cessera d'être absurde et par conséquent il cessera d'être de l'art. Et non, puisque le fait de cesser d'être peut être lui aussi de l'art. Moi, comme vous voyez, influencée par les profondes réflexions de la dame, j'avais pris le chemin. Je voulais aller beaucoup plus loin. Je me trouvais et j'avais commencé à réfléchir profondément aussi : La beauté n'est pas de l'art, puisque si elle était art, elle ne serait pas beauté. Où elle est beauté ou elle est art. Et bien non, art ou beauté, beauté ou art, c'est toujours de l'art. Parce que l'art c'est tout. Tout ce qui est logique c'est de l'art, et tout ce qui est illogique c'est aussi de l'art, puisque par le simple fait d'être logique ou illogique c'est de l'art.

Créer c'est de l'art et cesser de créer c'est aussi de l'art. Si je dis que c'est de l'art, n'en doutez pas, c'est de l'art. La dame avait dit : si l'artiste dit que c'est de l'art, c'est de l'art. Et maintenant je suis aussi un artiste.

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