A Pompeï, la ville romaine enfouie sous les cendres du Vésuve en 79 de notre ère et redécouverte à partir de 1748, la Villa des Mystères a fini d'être restaurée au bout de deux ans de travaux pour révéler désormais ses brillantes couleurs d'origine.
Depuis les premières fouilles effectuées il y a 267 ans, la ville a subi les usures du temps, les effets de tremblements de terre ainsi que ceux des bombardements de 1943 pour donner sans cesse du travail aux équipes chargées de sa préservation mais le pire a été d'enlever des restaurations faites avec du béton dans les années 1960 pour consolider les murs des maisons romaines qui s'étaient avérées désastreuses.
Par ailleurs, la gestion du site a souvent fait l'objet de critiques alors qu'un budget de plus de 100 millions d'euros a été alloué par l'Etat et l'Uncesco pour le préserver avant la fin de 2015 alors que l'administration en charge du lieu ont perdu du temps à mettre en oeuvre un projet adéquat en se contentant d'embaucher 85 archéologues et techniciens ainsi que des étudiants en archéologie pour trier des milliers d'objets remisés dans des entrepôts.
Par contre, l'administration a prélevé de son propre budget les 900 000 euros dépensés pour la restauration de la Villa des Mystères qui a nécessité l'utilisation de procédés au laser pour nettoyer les fresques et enlever de multiples couches de cire appliquées depuis les années 1930 pour les protéger mais qui avaient fini par assombrir leurs couleurs.
Ces fresques, dont certaines parties avaient été restaurées à l'époque romaine, ont ainsi retrouvé leur éclat d'antan tandis que les murs de la villa ont été sondés pour déterminer leur solidité. Jusqu'à présent, les experts ont eu du mal à analyser la signification de ces fresques montrant deux douzaines de personnages en grandeur nature en train de participer à ce qui ressemblerait à une cérémonie du culte de Dyonisos mais certains spécialistes ont été enclins à penser que la pièce principale était vraisemblablement un espace ouvert au public de la ville bien avant sa disparition.