Ainsi qu'artcult l'avait prédit il y a plus de six mois, l'activité de Drouot au cours du premier semestre de 2015 a été en repli avec un produit des ventes de 186,5 millions d'euros contre 221 millions d'euros pour la même période en 2014, soit un recul de 14% tandis que les bénéfices de "La Gazette", son fleuron, ont continué de baisser.
Malgré la modernisation de l'Hôtel des ventes qui regroupe 74 sociétés de vente et 110 commissaires-priseurs, la mise en place d'enchères en ligne, la nomination d'Alexandre Giquello à la présidence de son conseil de surveillance et la venue de Cécile Bernard, une transfuge de Christie's, pour dynamiser son activité, Drouot n'a toujours pas réussi à redresser la barre après le scandale impliquant en 2009 des "cols rouges" qui détenaient le monopole de la manutention des objets proposés à la vente.
En fait, Drouot a souffert de la concurrence de gros groupes qui en faisaient partie et qui ont décidé d'avoir leur propres salles de vente, comme Piasa, Tajan, Cornette de Saint-Cyr ou avant eux artcurial tandis que d'autres ont organisé au moins 25% de leurs vacations dans d'autres endroits. C'est donc là la principale raison de son repli.
De plus, les horaires de Drouot tout autant que les journées d'exposition sont demeurées trop restreintes alors que dans le passé des ventes s'y déroulaient le soir alors que les ventes de pièces moins intéressantes ont été transférées rue Doudeauville dans le 18e arrondissement sans compter que l'hôtel des ventes est resté fermé totalement ou partiellement durant de longues périodes de l'année en raison de la raréfaction de la marchandise classique.
D'autre part, la réunion de tant de commissaires-priseurs au sein de Drouot est à l'évidence un handicap puisqu'elle freine la prise de décisions et provoque de temps à autre des dissensions.