Les détracteurs de l'exposition consacrée au château de Versailles à l'artiste américain Jeff Koons depuis le 10 septembre 2008 ont trouvé un allié de poids en la personne de l'académicien Jean Clair qui a déclaré dans le quotidien "Le Figaro" que cette manifestation était le monde à l'envers.
Pour Jean Clair, Koons est devenu l'un des artistes les plus chers du monde via un mécanisme de haute spéculation financière entre des maisons de vente comme Christie's ou Sotheby's et de nouveaux riches "sans grande culture et sans goût", une pique qui a visé sans le nommer François Pinault, propriétaire de Christie's et admirateur de Jeff Koons qui a apporté son concours à l'organisation de cette exposition à Versailles.
En soulignant qu'il en avait quelque peu assez assez de se voir imposer la vision d'une oeuvre abstraite ou minimaliste dans nombre d'expositions consacrées à des maîtres anciens ou du XIXe siècle histoire de mettre en scène des confrontations qui finalement sont de mauvais goût, Jean Clair a enfoncé le clou en estimant que l'art de Jeff Koons se rapportait à l'esthétique du décalé et qu'au final, ça ne voulait rien dire, sinon parvenir au monde à l'envers avec une société contemporaine dansant face aux oeuvres kitsch de Koons, c'est à dire comme devant le veau d'or (ou plutôt le cochon, un animal prisé par l'artiste) dans une atmosphère où l'or se change alors "en ce qu'on sait de malodorant".
Suite aux critiques contre cette exposition, Jean-Jacques Aillagon, le Président du Château de Versailles, a continué à justifier le choix de Koons en prenant cependant un certain recul par rapport à ses premières déclarations puisqu'il a indiqué que si cette manifestation s'avérait être un flop, il ne recommencerait pas une pareille aventure. En attendant, un sondage parmi les visiteurs du château a montré que seulement 50% des personnes interrogées trouvaient la présence des oeuvres de Koons dans ce lieu semblait opportune.
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