François Morellet,
l'artiste français de la lumière et du néon, est mort à l'âge de 90 ans dans la
nuit du 11 mai 2016.
N é le 30 avril 1926 à Cholet
(Maine-et-Loire), Morellet était considéré comme l'un des artistes majeurs de
l'abstraction géométrique de la seconde
moitié du 20e siècle et un
précurseur du Minimalisme.
Dès la
fin des années 1940, il s'était efforcé d'évacuer la subjectivité individuelle
en peinture en obéissant à des préoccupations collectives. Après une courte
période figurative qui dura de 1947 à 1950, il évolua vers un art délivré de tout
romantisme en choisissant l'abstraction sous l'influence de Pierre Dmitrienko
et adopta: alors un langage géométrique très dépouillé à l'exemple de
Mondrian en composant ses oeuvres de formes simples dans un nombre limité de couleurs, assemblées
dans des compositions élémentaires sur deux dimensions.
Jusqu'en 1960, Morellet s'évertua à établir
les différents systèmes d'arrangement des formes qu'il employait en créant
notamment un réseau de lignes parallèles noires superposées selon un ordre déterminé.
De 1061 à 1968, il participa à
l'émergence de l'art cinétique au sein du groupe de recherche d'art visuel
(GRAV) avec Horacio Garcia Rossi, Julio Le Parc, Yvaral, Joël Stein ou
Francisco Sobrino et participa également au mouvement international de la
Nouvelle Tendance en cherchant à créer un art expérimental élaboré collectivement en s'appuyant sur les
connaissances scientifiques de la perception.
En 1963, Morellet commença à
créer des œuvres avec des tubes de néon, comme l'artiste américain Dan Flavin avant de produire
d'autres compositions, plus dépouillées, pour jouer avec leur support et l'espace. Il
réalisa après 1970 un grand nombre
d'intégrations architecturales.
Morellet chercha à contrôler le
processus de création et démystifier la mythologie romantique de l'art et de
l'artiste, en justifiant chacun de ses choix par un principe établi au préalable
pouvant d'ailleurs aller jusqu'à faire intervenir le hasard dans certaines
composantes de l'œuvre. Ainsi, il multiplia les références mathématiques dans
son travail, dont certains titres exprimèrent l'idée que ses œuvres étaient
construites sur la base d'équations et de systèmes numériques (généralement
complètement inventées)
Trois
artistes américains, Ellsworth Kelly, Sol Levitt et Frank Stella poursuivirent
des recherches similaires à celle de Morellet qui estimait qu'une expérience véritable devait être
menée à partir d'éléments contrôlables en progressant systématiquement, le développement d'une expérience devant se réaliser de lui-même,
en dehors du programmateur.
Usant de multiples supports comme matériaux (toiles,
tableaux, adhésifs, néons, surfaces de bâtiments, etc.), Morellet devint un artiste réputé internationalement et obtint un nombre important de commandes publiques et
privées en France ainsi que dans de nombreux pays européens comme la Suisse, la
Grande-Bretagne, l'Italie, les Pays-Bas de même qu'aux États-Unis.
Du 20
juin au 16 septembre 2007, il proposa au Musée d'art moderne de la Ville de
Paris un projet
d'exposition « Blow-up 1952-2007 », posant la question de l'agrandissement
et de la reprise d'œuvres antérieures.
Un des rares artistes entrés de son vivant au Louvre, comme
Georges Braque ou l'Américain Cy Twombly, Morellet avait reçu commande du musée
pour une oeuvre pérenne qui fait bouger les lignes dans l'escalier Lefuel.
Le Centre
Pompidou lui avait rendu hommage par une superbe rétrospective toute de lumière
et d'abstraction..