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COUP DE TONNERRE SUR LE MARCHE DE L'ART PARISIEN
08 Juin 2016
Catégorie : Marché

 

Suite aux rumeurs persistantes sur des faux meubles que le Château de Versailles aurait acquis ces dernières années, les enquêteurs de l'Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCBC) ont interpellé des acteurs du marché parisien avant de mener le 7 juin 2016 une perquisition dans les locaux du groupe parisien de vente Thierry Maigret à propos de la vente le 9 juin 2011 d'une bergère du 18e siècle qui était donnée comme ayant appartenu à Madame Elisabeth, la soeur de Louis XVI.

 

Selon le catalogue de la vente qui mentionnait plusieurs publications la concernant, cette bergère d'époque Louis XVI à dossier plat à la reine en hêtre finement sculpté et doré avait été commandée par le Garde-Meuble royal et livrée pour le salon de compagnie du château de Montreuil à Versailles en 1789 avant d'être vendue à l'encan par le régime révolutionnaire quatre ans plus tard. 


Estampillée J.B. SENE, elle portait sous les traverses d'assise une étiquette imprimée et manuscrite déchirée du doreur Louis-François Chatard et une étiquette manuscrite, également, déchirée avec la mention « 120 » alors que le catalogue avait indiqué qu'elle faisait partie d'une suite de quatre, dont 2 conservées au musée du Louvre (Inv.OA11164/65) et une autre qui appartenait à la collection Louis, puis Claude Cartier vendue  chez Sotheby's à Monaco le 25 novembre 1979 avant de repasser en vente le 12 décembre 2002 chez Christie's, à Londres ((aujourd'hui dans une collection londonienne.


La bergère présentée par le groupe de Maigret constituait ainsi la quatrième et dernière de cet ensemble alors que sur les 2 bergères du Louvre, l'une porte l'étiquette de Chatard sans estampille de Séné, et l'autre l'estampille de Séné sans étiquette; et que sur celle de l'ancienne collection Cartier on trouve l'estampille de Séné sans étiquette. Tout cet ensemble de sièges de Madame Elisabeth avait ensuite été garni d'un lampas de soie « à figures de ciclopes »provenant des réserves du Garde-Meuble livré en 1785 par la maison lyonnaise Louis Reboul, Fontebrune et Cie pour le Salon des jeux de Louis XVI au château de Fontainebleau. Les bergères du musée du Louvre sont aujourd'hui recouvertes de ce lampas expressément retissé pour l'occasion mais Madame Elisabeth ne profita que très peu de ces sièges puisque dés octobre 1789 elle quitta définitivement son château de Montreuil pour suivre la famille royale en exil aux Tuileries tandis que les scellés avaient été apposés sur Montreuil en 1790 dont le contenu fut vendu à l'encan au château de Versailles en novembre 1793. 


Louis XVI avait acquis en mai 1783 le domaine de Montreuil à Versailles après la faillite des propriétaires, le prince et la princesse de Guéméné pour l'attribuer à sa soeur Madame Elisabeth (1764-1794). Il comprenait un petit château, acheté meublé, dans lequel la princesse passait la plupart de ses journées, en revenant toujours dormir au château de Versailles, sur ordre de son frère. Pour ses vingt-cinq ans, le Roi l'autorisa finalement à y demeurer complètement. Elle entreprit alors une campagne de transformation de son château, suivie fin 1788 et début 1789 d'importantes commandes de meubles et le Salon de compagnie devint la pièce la plus richement meublée. Pour sa part, Madame Elisabeth connut le même sort que sa belle soeur Marie-Antoinette en étant guillotinée en 1794.


Le bruit avait cependant couru avec insistance que le modèle présenté, mis en vente selon certaines sources par l'expert Guillaume Dillée, aujourd'hui installé en Australie, n'était nullement celui qui figurait dans ces publications et que les étiquettes qu'il portait auraient été fausses.

 

Ces rumeurs ont fini par devenir de sérieux soupçons lorsque le site du magazine "Connaissance des Arts" a publié un article au début du mois de mai en indiquant que plusieurs meubles acquis par le Château de Versailles, dont cette fameuse bergère, seraient en fait des plagiats. Des soupçons aussi motivés par le fait que l'OCBC avait précédemment mis en branle une vaste enquête qui l'aurait conduit déjà à interroger des personnes peut-être impliquées dans cette affaire de faux.

 

L'enquête en cours s'est donc finalement brutalement accélérée et devrait bientôt connaître de nouveaux rebondissements susceptibles d'avoir de profondes répercussions sur le marché parisien avec le risque pour certains intervenants du marché de passer sous la couperet d'une guillotine judiciaire.


En fin de soirée, le "Figaro" a d'ailleurs annoncé que Bill Pallot, représentant de la galerie Aaron, et un membre de la célèbre maison Kraemer, avaient été interpellés par l'OCBC à Paris. Selon le journal qui s'était longtemps gardé de publier un quelconque article sur les rumeurs concernant cette histoire de plagiats, ces derniers seraient soupçonnés d'avoir vendu des meubles neufs pour de l'ancien. 


Un an après les révélations sur Jean Lupu, le vieil antiquaire de la rue du faubourg Saint-Honoré qui aurait écoulé une multitude de plagiats, il leur serait également reproché d'avoir fait fabriquer des pièces à partir de bois anciens et de les avoir fait frapper avec des estampilles d'époque.


Frédéric Castaing, président de la Compagnie nationale des experts (CNE) avait d'ailleurs déclaré le 3 juin à la Gazette Drouot que si de tels faits étaient confirmés, celle-ci se réserverait alors la possibilité de se porter partie civile devant la justice.


En attendant, la police s'est intéressée à certains artisans d'art qui auraient participé à la réalisation de faux meubles pour le compte de marchands qui auraient poussé le bouchon vraiment trop loin en se croyant peur-être inatteignables. Autant dire que le marché parisien a dores et déjà subi un énorme cataclysme qui risquera d'avoir des répercussions néfastes sur la prochaine Biennale en septembre. 

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