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DE NOUVELLES AFFAIRES DE FAUX TRES DERANGEANTES POUR LE MARCHE DE L'ART PARISIEN par Adrian Darmon
08 Mai 2016
Catégorie : Marché
Cet article se compose de 2 pages.
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Depuis donc plusieurs mois, le marché de l'art a été sérieusement secoué, d'une part au plan économique avec le recul des ventes en Chine et d'autre part, par nombre d'affaires dérangeantes comme celle qui a concerné la plainte du milliardaire russe Dmitri Rybolovlev contre Yves Bouvier, le patron des ports francs, accusé d'avoir pris de mirobolantes commissions sur son dos lors de transactions privées, suivie ces derniers temps par la publication des "Panama Papers" qui a révélé d'étranges pratiques de la part de certains grands acteurs du marché.

 

Ces scandales à répétition ont donné l'impression que tout était pourri au royaume du marché de l'art et l'affaire opposant Rybolovlev à Bouvier risque déjà de laisser des séquelles durables tant le patron des ports francs a été au coeur d'un système très huilé dans le domaine des transactions privées en se montrant comme un acteur incontournable dans nombre de celles-ci.

 

Ayant su faire prospérer le transitaire suisse Natural Le Coultre géré par son père pour se spécialiser dans le transport et l'entreposage d'oeuvres d'art dans le port franc de Genève avant d'en créer d'autres au Luxembourg et en Asie, Bouvier avait pu ainsi avoir une position privilégiée pour savoir ce que détenaient les plus grands collectionneurs de la planète et se proposer ensuite comme intermédiaire afin de les aider à vendre les oeuvres dont ils étaient disposés à se séparer.

 

De ce fait, il avait atteint une nouvelle dimension en proposant en 2003 à Rybolovlev de s'occuper des achats des oeuvres que ce dernier convoitait, notamment une quarantaine de tableaux majeurs signés Picasso, Van Gogh, Gauguin ou Modigliani et ce, en échange d'une commission de 2% sur chaque transaction.

 

Les choses ne se passèrent pas comme le milliardaire russe le croyait puisque Bouvier prit des marges substantielles en s'arrangeant de temps à autre à acheter lui-même des oeuvres pour les lui revendre parfois au double de sa mise.

 

Candidement, Rybolovlev avait fait confiance à son amie Tania Rappo qui lui avait présenté Bouvier sans savoir que cette dernière recevait à chaque transaction de belles commissions qui atteignirent au total plus de 100 millions d'euros avant que le milliardaire apprenne qu'il avait été floué, notamment lors de ses acquisitions d'un Vinci, d'un Rothko et d'un Modigliani achetés respectivement pour 127,5 millions de dollars, 140 millions d'euros et 118 millions de dollars alors que leurs propriétaires les avaient cédés pour 75 millions de dollars, 93,5 millions de dollars et 65 millions d'euros.

 

Ayant dépensé 2 milliards de dollars, Rybolovlev avait estimé que Bouvier lui avait soutiré pas moins de 500 millions pour alors déposer plainte contre lui à Monaco pour faux en écriture et escroquerie en janvier 2015 puis en mars à Singapour pour les mêmes motifs.

 

Pour corser le tout, Bouvier a été mis en examen à Paris suite à une plainte de Catherine Hutin-Blay, la fille de Jacqueline Picasso, après la découverte dans la collection de Rybolovlev de deux portraits de sa mère à la gouache et de 58 dessins en accusant le patron des ports francs de les lui avoir volés.

 

Voulant se séparer de la propriété de Mougins, lieu de la mort de Picasso et du suicide de sa mère, cette dernière avait fait la connaissance d'Olivier Thomas par l'intermédiaire de son filleul lequel lui avait proposé de vider la demeure pour mettre son contenu dans un entrepôt d'oeuvres d'art à Gennevilliers où elle eut ensuite les plus grandes difficultés pour y accéder.

 

Par la suite, Catherine Hutin-Blay avait chargé Thomas de mettre en vente 14 oeuvres de Picasso, dont le "Joueur de Flûte" qui fut vendu par Bouvier à Rybolovlev avant de découvrir que les deux portraits de sa mère s'étaient retrouvés chez Natural Le Coultre à Genève.

 

Bouvier a affirmé que ces deux oeuvres qui portaient au dos l'inscription "Collection Chapron" (du nom du filleul de Catherine Hutin-Blay) avaient été acquises auprès du marchand parisien Jean-François Aittouarès, décédé depuis, en réglant la somme demandée à un trust de Catherine Hutin-Blay au Lichtenstein. Dénonçant cette inscription comme frauduleuse, son filleul a déposé plainte tandis qu'elle a précisé que ce paiement concernait "Le Joueur de Flûte" et aucunement ces deux gouaches ni les 58 dessins.

 

Ami de nombreux riches collectionneurs, Bouvier entretenait aussi des relations avec des personnages ayant eu maille à partir avec la justice, notamment Jean-Marc Peretti, un ancien dirigeant d'un cercle de jeu parisien devenu le directeur de la galerie Nelombos, installée dans les mêmes locaux que Natural Le Coultre au port franc de Genève, qui s'était associé avec lui dans plusieurs sociétés.

 

Selon le magazine "Les Echos", Bouvier avait acheté des parts dans la galerie Gradiva, les Pinacothèques de Marc Restellini à Paris et Singapour pour inciter de nombreux collectionneurs à prêter des oeuvres, et créé des foires à Salzbourg et Moscou tout en participant aux activités d'une salle de vente montée par Thomas à Deauville et en investissant dans le projet R4 de l'Île Seguin à Boulogne-Billancourt pour la création d'une "microville artistique" comprenant des galeries, des espaces d'expositions et une salle de vente.

 

En mauvaise posture, Bouvier s'est toujours déclaré confiant que les soupçons pesant sur lui seront levés mais en attendant, il a perdu énormément d'argent dans son bras de fer avec Rybolovlev et ses frais d'avocats alors que les Pinacothèques de Paris et de Singapour ont fermé et que les activités du port de franc du Luxembourg ont été réduites sans compter qu'il risque d'avoir affaire à la justice américaine qui vient de s'intéresser à lui, ce qui n'a pas manqué d'inquiéter nombre d'acteurs du marché de l'art, précédemment secoué par plusieurs affaires concernant entre autres le faussaire Wolfgang Beltracci, la succession de Daniel Wildenstein, la société Aristophil qui fait perdre des centaines de millions d'euros à des investisseurs spéculant dans des achats de livres rares et de manuscrits, la famille Nahmad mêlée à l'affaire des "Panama Papers" et à l'achat d'un tableau de Modigliani volé par les nazis, au procès des commissionnaires de l'Hôtel Drouot accusés d'avoir volé des milliers d'objets ou la galerie Knoedler, accusée d'avoir vendu de nombreux tableaux de peintres expressionnistes-abstraits produits par un faussaire chinois.

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