La pandémie du coronavirus a touché plus de 800.000 individus dans le monde et forcé nombre de pays à imposer des mesures de confinement pour leurs populations alors que les musées, galeries, salles de vente et commerces d'art ont été mis brutalement à l'arrêt depuis la mi-mars 2020.
A l'heure actuelle, personne ne sait quand le coronavirus aura disparu après avoir laissé derrière lui des dizaines de milliers de morts et bloqué une grande partie de l'économie mondiale qui se relèvera difficilement d'un désastre sanitaire sans précédent depuis l'épidémie de grippe espagnole qui fit entre 40 et 80 millions de victimes entre 1918 et 1919.
Il ne faut pas croire que le marché de l'art reprendra à fond ses activités une fois la pandémie terminée car nombre de ses acteurs auront été affectés financièrement, notamment des centaines d'acheteurs qui devront attendre une reprise des places boursières, ce qui prendra des mois pour qu'ils récupèrent leurs avoirs.
Entre-temps, nombre de galeristes auront été coulés après être restés inactifs durant des semaines tandis que les prix dans les salles de vente plongeront à la baisse, hormis pour les pièces exceptionnelles puisqu'il y aura moins d'acheteurs durant un certain temps.
C'est une situation inédite à laquelle le marché de l'art est confronté car même durant la Seconde Guerre Mondiale, les affaires allaient bon train, aussi bien dans les salles de vente que dans les galeries qui profitèrent largement de la spoliation des collectionneurs juifs par les nazis.
Ce ne sera donc pas avant le mois de septembre ou 'octobre que le marché de l'art pourra vraiment redémarrer, cependant avec moins de volumes d'affaires en attendant que ses principaux acteurs puissent se remplumer financièrement. En outre, les maisons de vente ont été contraintes de mettre plusieurs collaborateurs au chômage partiel, ce qui affectera la relance de leurs activités. Autant dire que l'année 2020 sera catastrophique pour le marché de l'art qui dépendra de la reprise de l'économie mondiale.
En ce début d'avril, les Etats-Unis ont enregistré plus de 200.000 cas de coronavirus ainsi que 20 millions de chômeurs, ce qui signifie une énorme perte de PIB alors que l'Europe a peiné à adopter des mesures pour freiner le désastre économique auquel elle est confrontée. La crise financière de 2008 n'était donc rien par rapport à celle que ce virus venu de Chine a provoquée et nul n'a pu encore en mesurer exactement ses conséquences.
Adrian Darmon