Méconnue en France, Barbara Hepworth
(1903-1975), une grande sculptrice britannique, fait l'objet
d'une superbe exposition au musée Rodin de Paris jusqu'au 22 mars 2020.
Contemporaine de Henry
Moore (1898-1986), elle fréquenta à Paris dans les années 1930 toute
l'avant-garde artistique constituée de Constantin Brancusi, Jean Arp, Pablo
Picasso, Piet Mondrian ou Wassily Kandinsky
Célébrée au Royaume-Uni, Barbara Hepworth
(1903-1975) prit part en France à des expositions collectives, alors qu'elle
entrait aux collections du Museum of Modern Art de New York et que l'Onu lui
commandait une œuvre installée devant son siège. Les formes abstraites et
poétiques de l'artiste, taillées dans la pierre, le marbre, le bois, l'albâtre et plus tard le bronze),sont inspirées par la
nature et la place que l'homme y occupe. Elles célèbrent notamment les côtes du Yorkshire
et sa campagne qu'elle sillonnait enfant avec son père. Puis les paysages de
Grèce, d'Italie et enfin des Cornouailles où elle travailla les 35 dernières
années de sa vie.
Barbara Hepworth ne
représentait pas ce qu'elle voyait mais ce qu'elle ressentait, face au paysage
notamment, en disant que "la
sculpture est une projection tridimensionnelle de sentiments primitifs : le
toucher, la texture, la taille et l'échelle, la dureté et la chaleur,
l'évocation et le besoin de bouger, de vivre et d'aimer".
En un temps tourmenté
par les guerres et les crises, elle voulut avec ses oeuvres ovoïdes et ses
sphères, percées ou non, ses formes dressées, "projeter dans un médium plastique un peu de la vision abstraite et
universelle de la beauté".
Très tôt, Barbara
Hepworth apprit la taille directe en privilégiant les outils traditionnels pour
créer dans un corps à corps intense avec la matière, notamment le marbre et l'albâtre
en posant dans les années 1930 deux ou trois formes formes sur un même socle en
s'intéressant à l'espace ou les tensions entre les différents éléments, en
termes de poids, de taille.
Après les formes
abstraites plus géométriques des années 1930, elle s'installa à St Ives
(Cornouailles) et retourna au milieu des années 1940 à des volumes plus
fortement marqués par son expérience de la nature en créant des œuvres en bois
évidées munies de cordes exprimant la tension exprimée entre elle et
la mer.
A partir des années 1950, l'artiste s'intéressa au bronze, qui lui permit d'explorer d'autres formes plus
en mouvement et aussi de produire davantage à un moment où le succès l'incitait
à créer plus de pièces.