La
maison de vente newyorkaise Phillips a commencé à attirer de plus en plus de
clients qui se sont détournés de Sotheby's ou de Christie's ces derniers temps
en acceptant de vendre des oeuvres délaissées par celles-ci.
C'est
là une politique qui semble marcher dans le domaine de l'art du 20e siècle et
contemporain puisque les résultats de Phillips ont été en nette augmentation
pour atteindre en 2016 111,2 millions de dollars contre 67 millions l'année
précédente en allant capturer au passage 17% de parts du marché pour les ventes de
novembre 2016.
De
plus, les intervenants du marché se sont aperçus que les lots proposés dans ses
catalogues, loin d'être ceux proposés par des galeries désirant rester à flot,
n'étaient pas dénués d'intérêt.
Appartenant
désormais au groupe russe de distribution Mercury, Phillips a également investi
l'Asie en organisant récemment sa première vente d'art contemporain à Hong Kong
qui a rapporté 19,6 millions de dollars sur une estimation préalable de 13,8
millions avec 82% de lots vendus.
Déjà,
Phillips est devenu leader dans le domaine des montres de collection en vendant
dernièrement une Patek Philippe pour 11 millions de dollars grâce au renfort
d'Aurel Bacs et Livia Russo, des anciens de Christie's qui lui ont permis
d'étoffer sa clientèle alors que ses départements de Design et de Photographies
sont en pleine expansion.
Il
convient désormais de suivre de plus près les ventes d'art contemporain de
Phillips qui a vendu en novembre pour 25,5 millions de dollars -au niveau de
l'estimation basse- une peinture de Gerhard Richter datée de 1963 et titrée
"Düsenjäger" proposée par Paul Allen, le cofondateur de Microsoft en
échange d'une garantie pour laquelle le groupe a dû débourser 1,6 million en
faveur de ce dernier.
La
maison de vente est parvenue néanmoins à adjuger un Clifford Still sans se voir
imposer une garantie, comme cela avait été le cas pour 13 des 37 lots dispersés
lors de sa vacation de novembre, en espérant faire progresser ses recettes à
l'avenir grâce à la venue de spécialistes ayant travaillé chez Christie's ou
Sotheby's après avoir pris des risques payants pour ses ventes d'art
contemporains cette année avec au passage, la publication de catalogues très
documentés.
Ainsi,
le groupe avait publié l'automne dernier un catalogue séparé détaillant point
par point la restauration de "Nudes in the Mirror", un tableau peint
en 1994 par Roy Lichtenstein et déchiré lors d'une exposition en 2005 qui a été
finalement vendu pour 21,5 millions de dollars sans l'aide d'une quelconque
garantie pour démontrer que sa stratégie était valable, nonobstant le fait
qu'il compte à terme faire de l'ombre à Christie's et Sotheby's et du moins,
s'asseoir à leur table.