Connue mondialement pour ses sculptures évoquant notamment des exécutions de masse, l'artiste
polonaise Magdalena Abakanowicz est décédée le 21 avril 2017 à l'âge de 86 ans.
Descendante par son père du
célèbre guerrier mongol Gengis Khan et d'une famille aristocratique par sa
mère, Magdalena avait vécu les bombardements de Varsovie et l'occupation de la
Pologne par les nazis, des événements qui avaient grandement influencé son
oeuvre.
Après avoir étudié à l'Académie
des Beaux-Arts de Varsovie alors que le régime communiste tentait d'imposer ses
vues idéologiques sur l'art, elle parvint à manifester son indépendance en
produisant au départ des gouaches et des peintures avant de créer des
sculptures tissées appelées "Abakans" en les suspendant à partir de
plafonds et non de murs pour se voir récompensée d'une médaille d'or à la
Biennale de Sao Paulo.
Elle se tourna ensuite vers la
figure humaine durant les années 1970 à travers des séries telles que
"Dos", "Têtes", "Foules", "Figures
assises", "Figures dansantes" et "Crânes" en utilisant
le bois, la pierre et le bronze pour créer des sortes de clones par dizaines,
voire même par centaines, arrangés selon des séquences prédéterminées en
précisant qu'elle avait vécu à une période incroyable selon diverses formes
de haine et d'adulation collective.
Ses étonnantes sculptures
furent notamment installées dans des endroits inhabituels, comme le toit du
Musée d'Art Moderne de New York, le coin d'une colline de Jérusalem ou sur un
château d'eau à Varsovie en préférant continuer à vivre en Pologne pour faire savoir au monde que son pays existait.